Le Tardiglaciaire dans l’Arc atlantique : Interactions techniques, socio-économiques et graphiques entre communautés Humaines et Animales durant la transition Pléistocène-Holocène (14500 – 11000 cal BP). – TAIHA
Dans plusieurs régions d’Europe occidentale, la fin du Pléistocène est le théâtre d’une recomposition des biocénoses à travers le remplacement des espèces de milieux froids et steppiques par des faunes dites tempérées. Ce processus n’a pas eu le même rythme, ni les mêmes impacts, selon des gradients Nord-Sud et Est-Ouest. Entre 14500 et 11000 cal. BP, tandis que la Péninsule Ibérique témoigne du maintien d’une biocénose tempérée tout au long de la période, une recomposition s’opère notamment dans la France atlantique et plus au nord, sur les rives de la future Manche, on observe une perduration d’espèces périglaciaires au début de l’Holocène. Dans le même temps, les comportements techniques, sociaux et symboliques inscrits dans les équipements et les expressions graphiques évoluent. Les changements climatiques et environnementaux rapides ont très probablement eu des répercussions variées sur les modalités d’interaction techniques, économiques et graphiques entre les communautés humaines et certains éléments de l’environnement.
Le projet TAIHA « Le Tardiglaciaire dans l’Arc Atlantique : Interactions techniques, socio-économiques et graphiques entre communautés Humaines et Animales durant la transition Pléistocène-Holocène (14500 – 11000 cal BP) » a pour but d’interroger cette variabilité des comportements techno-économiques et graphiques à l’interface entre les communautés humaines et animales. À l’échelle de l’arc atlantique, l’espace valorisé ici bénéficie d’un gradient longitudinal et latitudinal des variations climatiques et des biocénoses. À une échelle macro-régionale (comparaison de quatre sous-ensembles : nord-ouest de l’Espagne, moitié ouest de la France et Angleterre), la confrontation des comportements humains et des autres données de l’environnement permet de questionner des variations spatiales et des arythmies qu’il faut interpréter à la lumière d’enregistrements locaux plus précis. C’est à l’échelle des sites qu’il devient possible d’appréhender plus précisément les dynamiques spatio-temporelles de ces changements. Le projet vise ainsi pour la première fois à décloisonner les disciplines en comparant des comportements techniques et sociaux avec les données des équipements lithiques et osseux, des faunes consommés et représentées. Pour cela, il s’agira de combiner des études pétro-archéologiques, techno-typologiques et tracéologiques des outillages et armements de chasse lithiques et osseux, impliqués dans l’acquisition et la transformation des animaux, mais également des analyses archéozoologiques et paléoécologiques avec l’étude des expressions graphiques. Des datations 14C sur espèces ou objets ciblés en position stratigraphique contrôlée permettront de caler les évènements décrits dans le temps et synchroniser les occupations humaines avec le cadre environnemental global.
Le corpus est composé par neuf gisements-clés répartis de l’Angleterre au nord de l’Espagne. Ils feront l’objet d’analyses approfondies des éléments lithiques et osseux mais également des pièces ornées. Des analyses plus ciblées seront réalisées sur plusieurs sites pour lesquels des travaux ont déjà été menés sur certains registres. Enfin, des gisements seront consultés sous la forme de diagnostics notamment dans le cadre de discussions méthodologiques et taxinomiques.
Le projet TAIHA permettra de consolider un réseau d’une trentaine de chercheurs déjà impliqués mais jamais réunis autour des questionnements relatifs aux différentes modalités techniques, économiques ou symboliques d’interaction Homme-Environnement. Le collectif scientifique réunit principalement des archéologues, spécialistes des industries lithiques, de l’industrie osseuse et des comportements graphiques. Ces membres issus de diverses tutelles seront réunis au sein de deux partenaires : l’UMR 5199 PACEA à Bordeaux et l’UMR 7264 CEPAM à Nice.
Coordination du projet
Mathieu Langlais (DE LA PREHISTOIRE A L'ACTUEL : CULTURE, ENVIRONNEMENT ET ANTHROPOLOGIE)
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Partenariat
CEPAM Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge
PACEA DE LA PREHISTOIRE A L'ACTUEL : CULTURE, ENVIRONNEMENT ET ANTHROPOLOGIE
Aide de l'ANR 439 067 euros
Début et durée du projet scientifique :
January 2022
- 48 Mois