Risques Individuels et Macroéconomie – IRMAC
Risques Individuels et Macroéconomie
RIMAC
Comprendre les mécanismes de transmission
Les risques de revenu liés au marché de l'emploi, c'est-à-dire le risque de chômage et le risque de revenu salarial, sont une préoccupation majeure pour de nombreux employés, car ces risque sont imparfaitement assurés (autrement dit, les marchés d’assurance contre les chocs individuel de revenu du travail sont «incomplets«). En conséquence, ces risques engendrent des inégalités importantes entre les ménages, ainsi qu'un motif d'épargne de précaution non seulement inefficace mais <br />également instable, susceptible d'amplifier les crises. Ces inégalités et cette instabilité sont des phénomènes récurrents, mais dont l'importance est dramatiquement illustrée par l'effondrement économique mondial actuel. A cette aune, l'objectif du projet est de (i) quantifier les mécanismes d'amplification des chocs macroéconomiques en marchés incomplets, (ii) clarifier les canaux de transmission des politiques économiques dans ces conditions, et (iii) concevoir des politiques économiques (politique monétaire, politique budgétaire, et du marché de l'emploi) capables de stabiliser de manière optimale les crises en présence de risques individuels non assurés.<br />Le projet sera composé de deux parties : une qui mettra l'accent sur les mécanismes de transmission des chocs agrégés et des politiques macroéconomiques, et une autre qui analysera l'optimalité des politiques macroéconomiques en réponse aux chocs agrégés. Une attention particulière sera accordée à la manière dont différents types de chocs agrégés modifient le niveau de risque idiosyncratique auquel sont confrontés les ménages, et les inégalités qui en résultent. Compte tenu de ces mécanismes de propagation, nous étudierons la transmission et l'optimalité des différentes politiques macroéconomiques et d'assurance sociale à la suite d'une baisse brutale de l'activité <br />économique, telles qu'en a connu l'économie mondiale suite à la crise financière de 2008 ou la crise du Covid-19 en 2020. Les deux aspects de l'étude - l'aspect positif et l'aspect normatif - nécessiteront le développement de nouveaux outils analytiques, impliquant à la fois des membres de l'équipe de recherche, et éventuellement des co-auteurs extérieurs.<br /><br />En résumé, l'objectif du projet est de revisiter les canaux de transmission et l'optimalité des différents outils de politique macroéconomique, en supposant que les risques de revenu du travail sont imparfaitement assurés. Ces outils comprennent :<br />• la politique monétaire conventionnelle (c'est-à-dire les variations des taux d'intérêt nominaux par la <br />banque centrale)<br />• la politique monétaire non conventionnelle (achats d'actifs à grande échelle)<br />• la politique budgétaire (politique de dépense publique, politique fiscale, et politiques d'ajustement <br />de la dette publique)<br />• l'évolution du niveau, de la cyclicité et de la durée des prestations de chômage et du chômage partiel<br />• les politiques de droits de douane lorsque les salariés sont exposés aux échanges internationaux.
Nous développerons des outils à la fois théoriques et numériques pour résoudre des problèmes politiques positifs et optimaux dans les économies HANK. Sur le plan théorique, nous développerons des modèles traitables avec
agents hétérogènes qui fournissent des solutions de forme fermée (modèles à liquidité nulle ; modèles CARA. Du côté numérique, nous utiliserons la formulation en temps continu des problèmes des agents pour suivre les répartition complète de la richesse des agents, offrant des gains considérables de précision et de rapidité. Par ailleurs, nous travaillerons au développement de nouveaux algorithmes pour résoudre numériquement, un modèle riche à agent hétérogène riche et qui tourne à grande vitesse (l'algorithme est basé sur le partitionnement de l'ensemble des agents sur la base de l'historique des chocs auxquels des individus ont été confrontés, plutôt que sur la base de leur richesse (à l’état stationnaire comme dans Reiter, 2009). Enfin, nous relierons notre exploration théorique et numérique aux microdonnées, avec une attention particulière aux enquêtes européennes auprès des ménages.
En résumé, l'objectif du projet global est de revisiter le canal de transmission et l’optimalité d’une variété d’instruments politiques, en supposant que les risques individuels sont
non assurés et les ménages sont hétérogènes. Ces outils politiques comprennent :
• la politique monétaire conventionnelle (c'est-à-dire les modifications des taux d'intérêt nominaux par la
banque);
• une politique monétaire non conventionnelle (c'est-à-dire des indications prospectives sur les taux directeurs futurs ;
achats d'actifs à grande échelle; des mesures de relance budgétaire financées par l'argent ; etc.);
• des expansions transitoires des dépenses publiques ou des réductions d'impôts ;
• politiques de dette publique (c'est-à-dire dette publique optimale en présence d'une demande de liquidité) ;
• les changements dans le niveau, la cyclicité et la durée des versements d'allocations de chômage et
les modalités de chômage partiel ;
• les changements dans le niveau, la cyclicité et la persistance des droits de douane sur les biens échangés.
Il s’agit d’un domaine florissant de la macroéconomie dans lequel plusieurs équipes s’affrontent actuellement.
mondial. Nous accordons une attention particulière à la zone euro car le pays est actuellement confronté à un certain nombre de défis de politique macroéconomique. En effet, dans la zone euro la politique monétaire est centralisée mais contrainte (par le plancher zéro des taux d'intérêts nominaux). Par ailleurs,la politique budgétaire est décentralisée et, dans l’ensemble, non coopérative.
L’assurance chômage est également décentralisée, donc sans partage des risques entre les pays. Notre projet sera
aider ainsi à mieux comprendre comment les politiques monétaires et budgétaires devraient être conçues dans un contexte dans lequel les caractéristiques institutionnelles de la zone euro peuvent aggraver le manque d'assurance pour tous les ménages.
Notre projet appartient au volet en croissance rapide de la littérature macroéconomique qui combine (i) une assurance imparfaite contre le risque de chômage au niveau des ménages, qui conduit à un motif d’épargne de précaution ; et (ii) les rigidités des prix nominaux, provoquant la
Il s’agit d’un motif d’épargne de précaution visant à déstabiliser la demande globale et la production. Cette classe d'articles, appelés « modèles HANK » (pour « Heterogeneous-Agents New Keynesian models), va
intégrer deux courants de la macroéconomie jusqu’ici restés séparés : la « Nouvelle Analyse keynésienne du cycle économique, centrée sur les fluctuations de la demande globale et leur stabilisation (Woodford, 2003 ; Gali, 2015) ; et la littérature « Agents hétérogènes », centrée sur le risque idiosyncrasique et les inégalités transversales entre les ménages (Aiyagari, 1994 ; Krussel et Smith, 1998). Au cours des dernières années, une grande attention a été accordée
à la propagation des chocs globaux dans ces économies (par exemple Challe et al., 2017 ; Kaplan et al., 2018 ; Gornemann et al., 2016, Ravn et Sterk, 2017, 2019). La frontière actuelle dans ce domaine est l'étude de la politique macroéconomique, à la fois d'un point de vue positif et normatif (Albertini et al., 2019 ; Auclert, 2019 ; Bhandari et al., 2018 ; Bilbiie, 2019 ; Bilbiie et Ragot, 2017 ; Challé, 2019 ; Challe et coll., 2020 ; Mitmann et coll., 2019 ; McKay et Reis, 2019 ; Nuño et Thomas, 2019). Notre objectif est de repousser cette frontière sur les plans théorique, quantitatif et numérique. Il s'agit d'un domaine de la littérature naissant et nous pensons que nous pouvons considérablement
contribuer à son développement.
Les risques de revenu liés au marché de l'emploi, c'est-à-dire le risque de chômage et le risque de revenu salarial, sont une préoccupation majeure pour de nombreux employés, car ces risque sont imparfaitement assurés (autrement dit, les marchés d’assurance contre les chocs individuel de revenu du travail sont "incomplets"). En conséquence, ces risques engendrent des inégalités importantes entre les ménages, ainsi qu'un motif d'épargne de précaution non seulement inefficace mais également instable, susceptible d'amplifier les crises. Ces inégalités et cette instabilité sont des phénomènes récurrents, mais dont l'importance est dramatiquement illustrée par l'effondrement économique mondial actuel. A cette aune, l'objectif du projet est de (i) quantifier les mécanismes d'amplification des chocs macroéconomiques en marchés incomplets, (ii) clarifier les canaux de transmission des politiques économiques dans ces conditions, et (iii) concevoir des politiques économiques (politique monétaire, politique budgétaire, et du marché de l'emploi) capables de stabiliser de manière optimale les crises en présence de risques individuels non assurés.
Le projet sera composé de deux parties : une qui mettra l'accent sur les mécanismes de transmission des chocs agrégés et des politiques macroéconomiques, et une autre qui analysera l'optimalité des politiques macroéconomiques en réponse aux chocs agrégés. Une attention particulière sera accordée à la manière dont différents types de chocs agrégés modifient le niveau de risque idiosyncratique auquel sont confrontés les ménages, et les inégalités qui en résultent. Compte tenu de ces mécanismes de propagation, nous étudierons la transmission et l'optimalité des différentes politiques macroéconomiques et d'assurance sociale à la suite d'une baisse brutale de l'activité économique, telles qu'en a connu l'économie mondiale suite à la crise financière de 2008 ou la crise du Covid-19 en 2020. Les deux aspects de l'étude - l'aspect positif et l'aspect normatif - nécessiteront le développement de nouveaux outils analytiques, impliquant à la fois des membres de l'équipe de recherche, et éventuellement des co-auteurs extérieurs.
En résumé, l'objectif du projet est de revisiter les canaux de transmission et l'optimalité des différents outils de politique macroéconomique, en supposant que les risques de revenu du travail sont imparfaitement assurés. Ces outils comprennent :
• la politique monétaire conventionnelle (c'est-à-dire les variations des taux d'intérêt nominaux par la banque centrale)
• la politique monétaire non conventionnelle ("forward guidance", achats d'actifs à grande échelle)
• la politique budgétaire (politique de dépense publique, politique fiscale, et politiques d'ajustement de la dette publique)
• l'évolution du niveau, de la cyclicité et de la durée des prestations de chômage et du chômage partiel
• les politiques de droits de douane lorsque les salariés sont exposés aux échanges internationaux.
Il s'agit d'un domaine florissant de la recherche macroéconomique dans lequel plusieurs équipes sont actuellement en compétition dans le monde. Nous visons à faire partie de ces équipes et souhaitons compter sur le soutien de l'ANR pour y parvenir. Nous soulignons que nous accorderons une attention particulière à la zone euro, qui est actuellement confrontée à des défis cruciaux de politique macroéconomique. En effet, en zone euro la politique monétaire est centralisée mais contrainte (par la "borne zéro" sur les taux d'intérêt nominaux), alors que la politique budgétaire est décentralisée et, globalement, non coopérative. L'assurance chômage est également décentralisée, donc sans partage des risques entre les pays. Notre projet permettra ainsi de mieux comprendre comment les politiques monétaires, budgétaires et de l'emploi devraient être conçues dans un contexte où les caractéristiques institutionnelles de la zone euro tendent à aggraver le manque d'assurance entre les ménages.
Coordination du projet
Stéphane AURAY (Centre de Recherche en Economie et Stastistique - CREST)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenariat
CREST Centre de Recherche en Economie et Stastistique - CREST
GATE GROUPE D'ANALYSE ET DE THEORIE ECONOMIQUE LYON - ST-ETIENNE
FNSP FONDATION NATIONALE DES SCIENCES POLITIQUES
Aide de l'ANR 343 978 euros
Début et durée du projet scientifique :
décembre 2020
- 48 Mois