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CE26 - Innovation, travail

Rendements de l'éducation : nouveaux challenges pour les modèles d'investissement en capital humain – RECHC

Rendements de l'éducation : nouveaux challenges pour les modèles d'investissement en capital humain

L'éducation est un moyen puissant d'influer sur l'offre de compétences productives sur le marché du travail. Ce projet vise à enrichir les méthodes de pointe utilisées pour analyser l’impact des choix d’éducation sur les transitions professionnelles et les salaires, afin d’améliorer notre compréhension des comportements individuels et d’évaluer l’effet attendu de politiques ayant pour but d’améliorer les transitions pendant les études et des études vers le marché du travail.

Comprendre les choix éducatifs et leurs conséquences sur les trajectoires professionnelles

La plupart des pays développés mettent en place des politiques visant à améliorer les compétences des travailleurs. Ces politiques se justifient à la fois par le fait que l'accumulation de compétences favorise l'innovation, mais aussi par le fait que l'adoption de nouvelles technologies modifie l'ensemble des compétences nécessaires sur le marché du travail. L'éducation est un moyen puissant d'influer sur l'offre de compétences, car il s’agit d’un input essentiel dans la production de compétences productives sur le marché du travail. Ainsi, comprendre comment les individus font leurs choix d’éducation et comment ces choix affectent les trajectoires professionnelles et les salaires est nécessaire, à la fois pour l’économiste, mais aussi pour le décideur public, amené à choisir quelles politiques adopter pour donner les bonnes incitations à investir dans l'éducation.<br /><br />Ce projet vise à enrichir les méthodes de pointe utilisées pour analyser l’impact des choix d’éducation sur les transitions professionnelles et les salaires en prenant en compte certaines dimensions essentielles propres aux systèmes éducatifs contemporains, caractérisés par la présence d’un large éventail de programmes éducatifs préparant à un ensemble diversifié de professions. Dans ce contexte, les politiques désirables visent à améliorer l'adéquation entre les compétences individuelles et les besoins sur le marché du travail. À cette fin, nous allons estimer plusieurs modèles structurels dynamiques d’investissement en capital humain dans trois contextes institutionnels différents. L’estimation de ces modèles nous permettra d’améliorer notre compréhension des comportements individuels et de simuler des politiques visant à améliorer les transitions pendant les études, entre les études et le marché du travail et entre les emplois.

Pour analyser les choix d’éducation et de carrière, les économistes utilisent comme cadre conceptuel le modèle d’investissement en capital humain, dans lequel les travailleurs sont considérés comme des agents économiques qui accumulent des compétences (capital humain) en s’éduquant ou en travaillant. Les réalisations sur le marché du travail (en particulier les salaires) sont déterminées par la quantité de compétences accumulées par l'agent dans le passé. Par conséquent, en décidant d'atteindre un niveau d'éducation plus élevé, l'agent prend en considération le fait que les gains supplémentaires attendus au cours du cycle de vie compenseront le coût de l'acquisition de l'éducation. À la suite de l'article fondateur de Keane et Wolpin (1997), les économistes empiriques ont estimé des modèles structurels dynamiques d'accumulation de capital humain. Cette approche consiste à modéliser explicitement les décisions individuelles concernant l’éducation et le travail (en considérant, éventuellement, l'emploi dans différentes professions). À chaque âge, les agents prennent la décision qui maximise leur satisfaction sur le cycle de vie, en considérant que leur décision actuelle affecte les décisions et les résultats ultérieurs. Les paramètres du modèle comportemental sont estimés à l'aide de données d'observation sur les choix éducatifs individuels, les transitions sur le marché du travail et les salaires dans une approche de préférences révélées.

Ce projet consiste à développer des modèles d’investissement en capital humain qui relâchent certaines hypothèses problématiques, afin d’apporter des résultats robustes à des questions importantes d’un point de vue de politique publique (comme l'impact d'un changement des frais de scolarité) dans un contexte plus diversifié, et de répondre aux nouvelles questions qui se posent.

Dans un premier projet, nous relâchons deux hypothèses : (1) l'hétérogénéité non observée (type) des agents est fixe dans le temps et (2) l'attrition de l'échantillon est aléatoire. Nous illustrons l'importance de permettre aux agents de changer de type dans le contexte français.

Dans un second projet, nous relâchons l'hypothèse selon laquelle les agents disposent d'une information parfaite sur leurs propres compétences. Nous étudions cette question dans le contexte de la Corée du Sud, qui a le taux d'inscription à l'université le plus élevé de l'OCDE, tout en étant confrontée à un taux de chômage élevé parmi la population éduquée.

Dans un troisième projet, nous introduisons une grande diversité d'options éducatives et d'opportunités d'emploi. Nous l’étudions dans le contexte allemand, caractérisé par un large éventail de programmes d'enseignement post-secondaire, y compris des programmes à orientation professionnelle adaptés à des professions spécifiques.

Préliminaires à ce stade.

Préliminaires à ce stade.

La plupart des pays développés mettent en place des politiques visant à améliorer les compétences des travailleurs. Ces politiques se justifient à la fois par le fait que l'accumulation de compétences favorise l'innovation, mais aussi par le fait que l'adoption de nouvelles technologies modifie l'ensemble des compétences nécessaires sur le marché du travail. L'éducation est un moyen puissant d'influer sur l'offre de compétences, car il s’agit d’un input essentiel dans la production de compétences productives sur le marché du travail. Ainsi, comprendre comment les individus font leurs choix d’éducation et comment ces choix affectent les trajectoires professionnelles et les salaires est nécessaire, à la fois pour l’économiste, mais aussi pour le décideur public, amené à choisir quelles politiques adopter pour donner les bonnes incitations à investir dans l'éducation.

Ce projet vise à enrichir les méthodes de pointe utilisées pour analyser l’impact des choix d’éducation sur les transitions professionnelles et les salaires en prenant en compte certaines dimensions essentielles propres aux systèmes éducatifs contemporains, caractérisés par la présence d’un large éventail de programmes éducatifs préparant à un ensemble diversifié de professions. Dans ce contexte, les politiques désirables visent à améliorer l'adéquation entre les compétences individuelles et les besoins sur le marché du travail. À cette fin, nous allons estimer plusieurs modèles structurels dynamiques d’investissement en capital humain dans trois contextes institutionnels différents. L’estimation de ces modèles nous permettra d’améliorer notre compréhension des comportements individuels et de simuler des politiques visant à améliorer les transitions pendant les études, entre les études et le marché du travail et entre les emplois.

Une des hypothèses usuelles adoptée dans les modèles standard d'accumulation de capital humain est que les caractéristiques individuelles non observables (aptitudes ou préférences) sont stables dans le temps. Cette hypothèse limite la possibilité laissée aux préférences d’évoluer à mesure que l'individu progresse dans le système éducatif, en acquérant des compétences plus ou moins spécialisées. Dans un premier projet, nous relâchons cette hypothèse dans le contexte français, dans lequel les individus se spécialisent progressivement au cours de leurs études. Notre modèle introduit également une méthode permettant de prendre en compte de manière endogène l'attrition, une caractéristique souvent rencontrée dans les données d'enquête longitudinales et qui peut être la source de biais de sélection.

Une autre hypothèse usuelle consiste à supposer que les individus disposent d'une information parfaite sur leurs propres compétences lorsqu'ils font leurs choix d’éducation. Dans un deuxième projet, nous relâchons cette hypothèse et laissons ainsi la possibilité aux individus d’être sur-confiants en ce qui concerne leurs perspectives sur le marché du travail. Notre analyse est conduite dans le contexte sud-coréen, caractérisé par un taux élevé d’accès à l’enseignement supérieur et un taux de chômage élevé parmi les personnes ayant un haut niveau d’éducation.

Dans un troisième projet, nous élargissons le modèle standard en permettant une grande diversité d'options éducatives et de professions, pour étudier comment le type d'enseignement post-secondaire affecte les choix de profession et les salaires. Ce projet est mené dans le contexte allemand, caractérisé par la présence d’un large éventail de programmes d'enseignement post-secondaire, y compris de programmes à vocation professionnelle menant à des professions spécifiques.

Coordination du projet

François Poinas (Fondation Jean-Jacques Laffont / TSE)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenariat

TSE Fondation Jean-Jacques Laffont / TSE

Aide de l'ANR 273 888 euros
Début et durée du projet scientifique : mars 2021 - 48 Mois

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