Circuits mésencéphaliques de l’anxiété – MAC

Les troubles anxieux tels que le trouble de stress post-traumatique, le trouble généralisé de l’anxiété et l’attaque de panique affectent une part considérable de la population mondiale ce qui entraîne une charge conséquente aux niveaux individuel, sociétal et économique. La plupart des études s’intéressent au rôle d’une structure cérébrale donnée dans la mise en place de maladies neuropsychiatriques tels que les troubles anxieux. Il est maintenant essentiel d’étudier ces troubles au niveau de circuits neuronaux distincts ; l’identification de ces circuits engendrerait un bénéfice sociétal majeur. Pendant longtemps, l’aire tegmentale ventrale (ATV) a été indissociable des comportements de récompense et de motivation, il a depuis été démontré qu’elle jouait un rôle tout aussi crucial dans les comportements émotionnels négatifs. Ceci nous a conduit à considérer l’ATV comme un candidat de premier ordre dans la mise en place des troubles anxieux. Le place de l’ATV dans les circuits cérébraux de la peur et de l’anxiété reste cependant méconnue, c’est pour cela que nous proposons de l’étudier dans le cadre de ce projet. Nous utiliserons une approche multidisciplinaire afin de disséquer aux niveaux anatomique et fonctionnel le rôle des projections de l’ATV vers l’amygdale et la strie terminale, deux structures sous-corticales impliquées dans les réponses autonomes, neuroendocrines et motivationnelles en réponse à des stimuli négatifs. Dans un premier temps, nous décrirons la nature des projections de l’ATV vers l’amygdale et la strie terminale, nous évaluerons ainsi la contribution fonctionnelle de chaque type cellulaire dans les troubles anxieux. Dans un second temps, nous utiliserons des outils optogénétiques pour moduler les terminaisons axonales de l’ATV dans diverses régions d’intérêt afin de déterminer les projections impliquées dans les comportements d’anxiété et d’aversion. De plus, nous utiliserons des techniques d’enregistrements électrophysiologiques sur tranches de cerveaux afin de déterminer pour chaque type cellulaire et projection d’intérêt les adaptations moléculaires entraînées par un stress chronique, fréquemment utilisé pour modéliser différents troubles anxieux. Enfin, nous développerons une nouvelle approche d’enregistrement télémétrique en temps réel permettant de mesurer les paramètres physiologiques d’un animal anxieux couplée à une modulation de l’activité cérébrale par optogénétique, nous accordant un niveau de précision spatial et temporel supérieur aux autres techniques tels que la stimulation cérébrale profonde et la stimulation magnétique transcrânienne. L’objectif de cette étude est donc de décrire les liens entre les adaptations cellulaires de circuits neuronaux spécifiques et l’état physiopathologique et émotionnel des patients atteints de troubles anxieux afin de pouvoir développer des thérapies innovantes contre ces maladies.