Sélection génomique au service de l'amélioration de la vigne pour la diversification et le déploiement de variétés résistantes à forts potentiel œnologique – SelGenVit

En France, alors que la vigne n’occupe que 3.7% de la surface cultivée, la viticulture consomme 20 % des produits phytopharmaceutiques, principalement pour lutter les deux maladies les plus répandues que sont le mildiou et l’oïdium. Cet usage massif de produits phytopharmaceutiques a été la norme durant des décennies mais est appelé à être réduit de façon drastique car non seulement ces produits ont un coût élevé, mais surtout, ils constituent une menace pour l’environnement et les humains. Le changement climatique sera un autre enjeu important pour les viticulteurs dans les années à venir. Un moyen efficace pour arriver à une réduction drastique de l’usage des produits phytopharmaceutiques est la création de nouvelles variétés comportant des gènes de résistance aux principaux pathogènes qui s’attaquent à la vigne. Avec la mise sur le marché des quatre premières variétés à résistance multigénique, l’INRA via le programme ResDur a fait la démonstration que le concept de variétés de vigne résistantes au mildiou et à l’oïdium et en même temps adaptées à la production de vins de haute qualité est tout à fait réalisable et constitue un objectif à atteindre. Bien qu’ayant réussi à réduire la durée du cycle de création de façon substantielle avec le programme ResDur, il faut toujours une quinzaine d’année pour créer une variété. Pour accélérer la création de nouvelles variétés résistantes, adaptées aux conditions régionales de production et aux changement climatique, notre projet propose d’incorporer la sélection génomique et la sélection phénomique dans les schémas régionaux de sélection actuels afin de les améliorer progressivement. Nous proposons l’établissement permanent d’un panel de calibration choisi de façon judicieuse qui sera génotypé et phénotypé pour établir les précisions de prédiction. Ce projet, conçu pour enrôler les sélectionneurs régionaux dans une relation de proximité et sur le long terme, devrait aboutir à une accélération et une diversification de la création de nouvelles variétés résistantes pour un déploiement plus large et ainsi contribuer à une réduction drastique de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dans un schéma bénéfique pour les producteurs.