Etablir un modèle de lymphome folliculaire dans l'embryon de poulet pour personnaliser la décision thérapeutique – FLINOVO

Le lymphome folliculaire (LF) est le plus fréquent des lymphomes indolents. Si la survie est prolongée pour la plupart des patients, une fraction d'entre eux répondant mal au traitement de référence a un pronostic réservé à court terme. Malheureusement, il n'existe pas encore de marqueur (clinique ou biologique) permettant de les identifier de manière prospective. De plus, même si de nombreuses thérapies ciblées sont en développement dans le LF, celles-ci ne sont généralement efficaces que chez une fraction des patients, et nous manquons d'outils fiables pour savoir quelle thérapie ciblée sera active chez un patient donné.
Nous proposons de développer un modèle de xénogreffe de tumeurs de patients (PDX) atteints de LF dans des embryons de poulet. Nos résultats préliminaires ont montré une prise de greffe pour trois échantillons provenant de trois patients différents. L'analyse détaillée des tumeurs greffées décrit la conservation de l'architecture clonale, et l'expansion des cellules tumorales. Une des forces de ce modèle est de permettre de tester in ovo la chimiosensibilité en quelques jours, comme cela a été déjà validé dans de nombreux types de cancers, et avec différents types de drogues.
Ce modèle va nous permettre de répondre à plusieurs questions cruciales pour l'amélioration de la prise en charge de ce cancer :
- identifier les patients dont la tumeur répond mal au traitement de référence par immuno-chimiothérapie. Pour faire la preuve de concept, nous analyserons la réponse à l'association rituximab-chimiothérapie chez 30 PDX provenant de 15 patients ayant mal répondu cliniquement et 15 ayant très bien répondu. En comparant la réponse in ovo et la réponse clinique, nous évaluerons le potentiel prédictif du modèle.
- identifier quels patients sont susceptibles de répondre à l'une des thérapies ciblées en cours de développement, en testant un panel de thérapies ciblées sur les 30 PDX. La mise au point d'un tel outil pourrait être déterminante pour les succès ultérieurs des essais cliniques précoces, en permettant de sélectionner les patients ayant le plus de chance de répondre au traitement.
- identifier les cellules responsables de la rechute de la maladie en couplant des expériences de transplantation itérative et des analyses en cellule unique, et comprendre le rôle du microenvironnement tumoral en analysant l'impact de la déplétion de certains types cellulaires sur la prise de greffe.

Ce projet est porté par un partenaire académique membre du conseil scientifique du groupe coopérateur clinique Lysa (Lymphoma Study association) et de l'institut Carnot CALYM dédié à la recherche translationnelle sur le lymphome, et par un partenaire industriel qui a créé le modèle in ovo. Il pourra avoir d'importantes retombées au plan scientifique (premier modèle de lymphome folliculaire humain) et au plan de la valorisation, notamment pour le screening des patients pour les essais cliniques.