CE26 - Innovation, Travail

Les politiques alimentaires en France : Innovation et recompositions de l’action publique – POLAL

Les politiques alimentaires en France

Innovation et recompositions de l'action publique

Quelles recompositions de l'action publique ? Transversalité et articulation des interventions publiques et privées

Le projet POLAL interroge les recompositions de l’action publique contemporaine à partir du cas des politiques alimentaires. Partant du constat établi par la littérature d’une complexification de l’action publique et d’une porosité croissante entre les interventions publiques et privées, le projet explore deux séries de questions. Premièrement, nous analysons comment l’action publique, alors qu’elle s’est spécialisée et complexifiée, parvient à prendre en charge des questions transversales, aux objectifs parfois difficilement conciliables, relevant de juridictions administratives différentes et nécessitant des interventions transectorielles. Deuxièmement, nous voulons rendre compte de la diversité des interfaces entre acteurs publics et privés, de ce que interventions publiques et privées conservent de spécifique, de la manière dont des frontières se trouvent réaffirmées et enfin, de ce que cette porosité produit sur la prise en charge des enjeux de bien commun. Pour traiter ces deux grandes questions, les politiques constituent un cas particulièrement intéressant, parce qu’elles sont à la fois transectorielles et fortement articulées aux interventions des acteurs privés. Le projet repose sur trois hypothèses : <br />1/les interfaces public-privé constituent des espaces intermédiaires de l’action publique parce qu’elles contribuent à la reconfiguration des intérêts et des enjeux des acteurs publics et privés. <br />2/l’examen des répertoires d’action des entreprises ou de leurs représentants donne accès aux moyens par lesquels les acteurs privés cherchent à peser sur l’action publique, en tentant d’infléchir ou d’influencer les interventions publiques et en intervenant eux-mêmes sur des enjeux collectifs. <br />3/l’organisation, la construction et la structuration d’un champ d’expertise autour des comportements alimentaires constituent des ressources autant dans les rapports de force que dans les alliances entre acteurs publics et privés.

Le projet est articulé autour de trois types d'entrées empiriques. La première concerne les stratégies déployées par les acteurs privés (entreprises, associations professionnelles) pour intervenir dans les politiques alimentaires (production de standards, fabrique des intérêts collectifs, mobilisation d'experts, RSE, communication institutionnelle). la deuxième porte sur la régulation publique (contrôle sanitaire, fabrique de la loi, travail en administration centrale, concertation, encadrement européen). Enfin, la dernière est une entrée par les filières (sucre, fruits et légumes et porc).
Les différentes enquêtes sont fondées sur des méthodologies de type monographique : réalisations d’entretiens, observations de réunions (groupes de travail, concertations), de situations de travail (activités de contrôle), analyse documentaire, analyse archivistique, dépouillement de revues professionnelles.

A venir

A venir

Depecker T., Déplaude M-O., Larchet N. (2021), « Mobilizing against consumers’ associations: The making of a think tank of the food industry in 1970s France », on Aguiton S., Déplaude M.-O., Henry E., Jas N., Thomas V. (dir.), Pervasive Powers. The politics of corporate authority, New York, Routledge, à paraître.
Bergeron H, Castel P, Dubuisson-Quellier S, Nouguez E & Pilmis O (2020) “Governing by Labels? Not That Simple: The Cases of Environmental and Nutritional Policies in France”, in Laurent B & Mallard A (eds.) Labelling the Economy. Qualities and Values in Contemporary Markets. Palgrave Macmillan, Singapore.

Le projet POLAL, qui associe le CSO, l’IRISSO, le CMH, le CERPAS et IDEES, interroge les recompositions de l’action publique contemporaine à partir du cas des politiques alimentaires. Partant du constat établi par la littérature d’une complexification de l’action publique et d’une porosité croissante entre les interventions publiques et privées, le projet explorera deux séries de questions. Premièrement, nous proposons de comprendre comment l’action publique, alors qu’elle s’est spécialisée et complexifiée, parvient à prendre en charge des questions transversales, aux objectifs parfois difficilement conciliables, relevant de juridictions administratives différentes et nécessitant des interventions transectorielles. Deuxièmement, nous proposons de rendre compte de la diversité des interfaces entre acteurs publics et privés, de ce que interventions publiques et privées conservent de spécifique, de la manière dont des frontières se trouvent réaffirmées et enfin, de ce que cette porosité produit sur la prise en charge des enjeux de bien commun. Pour traiter ces deux grandes questions, les politiques alimentaires qui seront au cœur du projet constituent un cas particulièrement intéressant, parce qu’elles sont à la fois transectorielles et fortement articulées aux interventions des acteurs privés. Le projet repose sur trois hypothèses. Nous formulons d’abord l’hypothèse selon laquelle les interfaces public-privé – concertations nationales, conseils consultatifs ou simples groupes de travail au sein des bureaucraties publiques, mais aussi interactions lors des activités de contrôle –, contribuent à la reconfiguration des intérêts et des enjeux des acteurs publics et privés. Nous proposons d’investir ces arènes comme des espaces intermédiaires de l’action publique. Nous faisons ensuite l’hypothèse que l’examen attentif des répertoires d’action des entreprises ou de leurs représentants donne accès aux moyens par lesquels les acteurs privés cherchent à peser sur l’action publique, en tentant d’infléchir ou d’influencer les interventions publiques et en intervenant eux-mêmes sur des enjeux collectifs. Enfin, nous faisons l’hypothèse que l’organisation, la construction et la structuration d’un champ d’expertise autour des comportements alimentaires constituent des ressources autant dans les rapports de force que dans les alliances entre acteurs publics et privés. Le projet permet d’explorer le rôle joué par l’expertise dans la légitimation des formes d’intervention publiques ou privées et la hiérarchisation des questions sociales associées à l’alimentation (environnement, santé publique, sécurité sanitaire, inégalités sociales).
Le projet est construit autour de 5 workpackages (WP). Le WP 1 assure la coordination des enquêtes et du colloque final. Les WP 2 à 4 constituent les modes d’entrées sur les reconfigurations de l’action publique contemporaine décomposés en 11 tâches (T) correspondant aux enquêtes de terrain. Le WP2 aura pour objectif de saisir la variété des répertoires d’action privés affichant un intérêt général, leurs spécificités et leurs effets sur l’action publique, à partir de 5 enquêtes : sur une controverse, sur l’action patronale, sur les actions de prévention assurantielles, sur l’expertise et sur une approche cartographique. Le WP3 interroge, à l’échelle nationale et européenne, les capacités d’influence, d’orientation ou de contrainte des pouvoirs publics sur les acteurs de l’offre alimentaire. 3 enquêtes sont envisagées : sur le contrôle, la concertation et la règlementation. Le WP4 interroge l’action publique à partir des spécificités des filières alimentaires : celles du sucre, du porc et des fruits et légumes. Le WP5 permet de capitaliser sur les enjeux scientifiques transversaux du projet en organisant la construction des livrables. Le projet prévoit également la tenue d’un séminaire avec les acteurs public et privés de l’alimentation et la construction de cours à Sciences Po et l’Université Paris Dauphine.

Coordination du projet

Sophie Dubuisson-Quellier (Centre de sociologie des organisations)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CMH Centre Maurice Halbwachs
IDEES IDENTITE ET DIFFERENCIATION DE L'ESPACE, DE L'ENVIRONNEMENT ET DES SOCIETES
CERAPS Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales
CSO Centre de sociologie des organisations
IRISSO Institut de recherche Interdisciplinaire en Sociologie, Economie et Science Politique (IRISSO)

Aide de l'ANR 350 058 euros
Début et durée du projet scientifique : février 2019 - 36 Mois

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