Contamination par le mercure des écosystèmes arctiques : sources, niveaux et impacts – MAMBA

L’Arctique est une région sensible menacée par un risque majeur et croissant de pollution. Parmi ces polluants, le mercure (Hg), qui pourrait avoir d'importantes conséquences sur les organismes et les écosystèmes, représente une des principales sources d’inquiétude environnementale. Cette inquiétude est d'autant plus forte que les concentrations de Hg dans l'environnement marin Arctique sont élevées et devraient continuer d'augmenter. Dans ce contexte, et bien qu'un effort international ait été mené au cours des dernières décennies pour évaluer les concentrations, les variations temporelles et les effets toxiques du Hg chez les organismes Arctiques, de nombreuses questions restent en suspens pour appréhender de manière complète la contamination par le Hg des écosystèmes Arctiques et les risques associés à une augmentation de ses concentrations dans l'environnement. Grâce à une approche menée à très large échelle spatiale et en utilisant les oiseaux marins comme bio-indicateurs de l'état de pollution environnementale, je propose une étude complète permettant de comprendre la contamination des réseaux trophiques Arctique par le Hg et les risques associés. Pour cela, ce projet se reposera sur un réseau unique d'échantillonnage pan-Arctique permettant la collecte d'échantillons de diverses espèces tout autour de l'Arctique. D'une part, ce projet permettra de définir la distribution spatial du Hg dans les réseaux trophiques sur l'ensemble de l'Arctique et de définir des zones nécessitant une attention et protection particulière. D'autre part, il permettra d'identifier et de comprendre les sources et les voies de transport du Hg vers les organismes Arctiques, à la fois au sein de l'Arctique (où le Hg est-il le plus bio-disponible dans les écosystèmes marins et d'où vient-il?) et hors de l'Arctique (comment les organismes migrateurs de l'Arctique sont-il exposés au Hg une fois qu'ils ont quitté cette région?). Enfin, ce projet apportera de nouvelles connaissances concernant les impacts à large échelle du Hg, seul ou en association avec d'autres facteurs de stress environnementaux, sur l'écophysiologie, l'énergétique et la distribution des prédateurs marins supérieurs. Grâce à la combinaison de différentes disciplines (écotoxicologie, chimie environnementale et analytique, biogéographie, bioénergétique, écophysiologie) et de nouveaux outils analytiques, ce projet répondra aux priorités soulevées au niveau international concernant les impacts du changement global sur les régions polaires et la conservation de la biodiversité mondiale.