Les efforts d’aujourd’hui sont les succès de demain: Une perspective intégrative sur les conséquences en termes de bien-être d'un comportement proactif au travail – PROACT_WELLB

La recherche sur le comportement proactif au travail est florissante. Le comportement proactif correspond aux actions effectuées en vue d'apporter des changements positifs (Frese & Fay, 2001; Parker, Bindl, & Strauss, 2010). La recherche existante a porté principalement sur les résultats en matière de performance, alors que l'effet sur le bien-être des individus qui adoptent un comportement proactif a jusqu'à présent reçu peu d'attention.
Les quelques recherches existantes sur l'effet du comportement proactif sur le bien-être suggèrent une relation complexe, parce que deux résultats contradictoires doivent être intégrées. D'une part, ceux qui adoptent un comportement proactif le conservent sur le long terme (Frese, Garst, & Fay, 2007; Li, Fay, Frese, Harms, & Gao, 2014). D'autre part, nos propres recherches récentes suggèrent que le comportement proactif a un coût pour le bien-être des individus. Il donne lieu à une élévation du niveau de cortisol et à de la fatigue au quotidien (Fay & Huttges, 2015), et est associé dans certaines conditions à un haut niveau de stress au travail sur des périodes de temps plus longues (Strauss, Parker, et O'Shea, 2016). Ces résultats soulignent une contradiction qui doit être résolue. Si le comportement proactif a un coût pour le bien-être des individus, pourquoi continuent-ils?
Pour résoudre cette contradiction, nous proposons un modèle qui ne se concentre pas uniquement sur les effets du comportement proactif sur le bien-être hédonique, mais qui intègre également le bien-être eudaimonique. La psychologie du travail n'a que récemment commencé à reconnaître la pertinence du bien-être eudaimonique (Sonnentag, 2015). Notre modèle propose que, si les comportements proactifs peuvent avoir un coût en terme de bien-être hédonique, il y a des avantages simultanés et à long terme pour le bien-être eudaimonique. Le bien-être eudaimonique peut compenser les effets négatifs sur le bien-être hédonique. Le modèle utilisé permettra d’expliciter les différents canaux qui font le lien entre le comportement proactif et le bien-être.
En outre, la recherche a jusqu'ici peu pris la culture nationale en tant que contexte dans lequel le comportement proactif est mis en œuvre. La culture et ses valeurs associées, les attentes, les normes de comportement, sont susceptibles d'affecter la relation entre le comportement proactif et le bien-être. Etant axé sur le changement, le comportement proactif est susceptible d'être particulièrement couteux pour les individus dans les pays avec des niveaux élevés d’évitement de l’incertitude. Une comparaison entre la France et l'Allemagne se prête à une comparaison culturelle, ces pays différant sensiblement dans leur niveau d'évitement de l'incertitude (Chhokar, et al., 2007).
La présente proposition comprend trois recherches conçues pour tester les effets à court, moyen et long terme, en prenant en compte les variables médiatrices proposées. Toutes les études incluent une comparaison interculturelle.