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DS0407 -

Organisation anato-fonctionnelle du cortex pariétal postérieur chez l'homme – ParietalMapping

Résumé de soumission

Le cortex pariétal postérieur (CPP) est une région corticale majeure, impliqué dans nos comportements cognitifs et sensorimoteurs les plus fondamentaux. Il y a 100 ans, Korbinian Brodmann fut l'un des premiers à associer cette diversité fonctionnelle à une segmentation cytoarchitectonique fine, impliquant 4 zones : 2 dans le lobule pariétal supérieur (LPS, aires 5 et 7), 2 dans le lobule pariétal inférieur (LPI, aires 39 et 40). Toutefois la relative grossièreté de cette segmentation devint rapidement criante et il est aujourd'hui largement admis que le CPP est formé d'une multiplicité d'aires fonctionnellement et cythoarchitectoniquement distinctes, présentant un fort niveau d'interconnexion entre elles et avec d'autres régions cérébrales. Cependant, au-delà de ce consensus, nombre de problèmes restent à élucider.

Les lacunes de notre champ de connaissance sont particulièrement flagrantes chez l'homme. Il y a à cela plusieurs raisons dont trois semblent essentielles. (1) Des différences majeures existent dans la localisation, la taille et la connectivité des cortex pariétaux du singe et de l'homme, ce qui rend délicate toute généralisation inter-espèces. (2) Les lésions observées chez les patients humains sont souvent larges, ce qui rend difficile l'établissement de corrélations anatomo-fonctionnelles fines. (3) Sur la base des études de neuroimagerie fonctionnelle il est souvent difficile de déterminer si une région activée en réponse à une tâche sensorimotrice donnée est réellement critique pour l'expression de cette tâche (c’est-à-dire si "l'inactivation" de cette aire entrainerait un déficit comportemental) et si la réponse observée reflète un traitement sensoriel (afférent), moteur (efférent) et/ou calculatoire.

Le présent projet aborde ces questions. Il vise à mieux comprendre l'organisation anatomo-fonctionnelle du CPP, chez l'homme, à partir principalement de méthodes d'évaluations per-opératoires. Ces méthodes ont, évidemment, elles aussi des limites. Cela étant, depuis 100 ans, elles se sont révélées inégalées dans leur capacité à cartographier les cartes corticales motrices (efférentes), sensorielles (afférentes) et fonctionnelles. Des développements récents ont permis d'étendre leur champ de compétences à l'étude de connectivité cortico-corticale. Précisons pour éviter toute ambiguïté que ces examens per-opératoires sont menés exclusivement dans un but clinique, afin de réduire le risque de déficit post-opératoire. Le présent projet ne fait qu'optimiser le recueil de ces données qui ne sont ensuite utilisées qu'avec l'accord explicite et éclairé des patients.

Les objectifs de ce projet peuvent donc être résumés comme suit : (1) étudier l'hétérogénéité des cartes pariétales motrices, sensorielles, fonctionnelles et de connectivité ; (2) déterminer comment ces cartes s'adaptent en réponse à des lésions cérébrales localisées affectant des sous-régions spécifiques du CPP.

L'intégration étroite à l'intérieur d'un même groupe de travail de chercheurs et de neurochirurgiens collaborant depuis maintenant presque 10 ans de manière productive constitue une opportunité unique pour mener à bien ce projet ambitieux dont les retombées sont attendues aux niveaux à la fois fondamental et clinique. Au plan fondamental, ce projet devrait renforcer substantiellement notre compréhension de l'organisation anatomique et fonctionnelle du cortex pariétal et de la nature des adaptations exprimées par cette organisation en réponse à un dommage cérébral. Au plan clinique, ce travail devrait améliorer les procédures de cartographie per-opératoire, connues pour diminuer substantiellement les risques de déficits post-opératoires chez les patients porteurs de tumeurs pariétales. En améliorant notre compréhension des manifestations cliniques évoquées par certaines atteintes pariétales, ce projet fournira aussi des informations utiles pour l'élaboration de procédures de réhabilitation plus efficaces.

Coordination du projet

Sirigu Angela (Centre de Neuroscience Cognitive, CNRS)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenariat

CNC Centre de Neuroscience Cognitive, CNRS

Aide de l'ANR 526 168 euros
Début et durée du projet scientifique : octobre 2016 - 48 Mois

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