DS0105 -

Le gaz de schiste a-t-il un rôle à jouer dans la transition énergétique ? – GAZET

Résumé de soumission

La combustion du gaz naturel dégage moins d'émissions de CO2 que la plupart des combustibles fossiles, parmi lesquels le charbon. Certains des principaux pays émetteurs de CO2, dotés de gisements de gaz de schiste, envisagent donc d'extraire leur gaz de schiste dans le cadre de la transition énergétique, leur permettant ainsi de remplacer le charbon dans la production d’électricité et de baisser leurs émissions de CO2. L'extraction du gaz de schiste peut aussi entraîner d'importants gains macroéconomiques. Mais la technique utilisée pour extraire le gaz de schiste, la fracturation hydraulique, peut-être dangereuse et endommager l'environnement (contamination des eaux superficielles et souterraines, vibrations sismiques, altération du paysage). Et certains opposants aux gaz de schiste soulignent que ce qui devrait être fait pour lutter contre le réchauffement climatique est de réduire l'utilisation de combustibles fossiles, et non d’en trouver de nouveaux, ce qui pourrait conduire à retarder la transition vers une énergie propre renouvelable. Le contraste profond entre les positions des différents pays sur l'extraction du gaz de schiste est impressionnant et provient en partie d'un manque de connaissances scientifiques.

En particulier, il y a très peu de travaux en science économique sur le rôle du gaz de schiste dans une économie sobre en carbone, qui tiennent compte des effets macroéconomiques, des impacts environnementaux locaux et des impacts climatiques de l’extraction du gaz de schiste. Le projet répond à trois questions générales : (1) A court terme, le gaz de schiste peut-il être utile pour réduire les émissions de CO2 dans un monde globalisé ? La substitution du charbon par le gaz de schiste dans certaines régions peut-elle contribuer à augmenter les émissions mondiales ou à les diminuer ? (2) À long terme, quelles sont les implications de l'extraction de gaz de schiste sur la transition énergétique vers une économie sobre en carbone? Le gaz de schiste est-il un combustible de transition, en attendant que les énergies renouvelables deviennent moins chères, ou, dans le contexte d’une réduction des investissements publics, son extraction ne risque-t-elle pas de décourager le développement des énergies renouvelables? (3) Quels sont les gains économiques et les dommages environnementaux qui peuvent être attendus de l'extraction du gaz de schiste? Et comment se comparent-ils? Ces questions sont reliées entre elles et peu de réponses existent jusqu’à maintenant.

Le projet fait appel aux thèmes de la croissance macroéconomique, du changement climatique, de la raréfaction des ressources naturelles, du rôle de la politique industrielle (par exemple orientée vers les technologies propres ou l'industrie du gaz de schiste) et de la conception de nouveaux types d'accords internationaux sur le climat. L'originalité du projet de recherche est qu'il vise à intégrer tous ces différents aspects du problème et à fournir des recommandations sur un éventuel cadre réglementaire national ou international. Nous avons l'intention de partir de faits stylisés, de mener des analyses empiriques, de développer des modèles théoriques pour expliquer en profondeur ces faits et construire des modèles simulés. Le projet combine recherche théorique et analyse empirique sur des données quantitatives. Notre approche est essentiellement économique, mais nous comptons utiliser l’apport de la géologie et des sciences de l'environnement.

L'équipe comprend des économistes de l'environnement hautement qualifiés, avec une expertise approfondie en économie des ressources, économie publique, macroéconomie, données de panel et les méthodes de prix hédoniques. Le financement de l’ANR offrira à la coordonnatrice l'occasion et les moyens de développer un nouveau sujet de recherche, afin de coordonner une nouvelle équipe de recherche, et d'acquérir une plus grande autonomie scientifique.

Coordination du projet

Fanny Henriet (ECOLE D´ ECONOMIE DE PARIS)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

PSE ECOLE D´ ECONOMIE DE PARIS

Aide de l'ANR 111 869 euros
Début et durée du projet scientifique : January 2017 - 36 Mois

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