Un déficit de métamémoire peut-il expliquer le paradoxe de mémoire prospective dans le vieillissement normal et pathologique? – PARADOX
La mémoire prospective (PM) correspond aux processus et compétences nécessaires à l initiation et l'exécution d intention à un point déterminé dans le futur. La mémoire prospective est par exemple nécessaire lorsqu'il ‘s’agit de se souvenir d'aller à une réunion ou encore de prendre des médicaments. La mémoire prospective est constamment sollicitée dans la vie quotidienne et est nécessaire au maintien de l'indépendance chez les personnes âgées. Or des difficultés de mémoire prospective ont été observées chez les personnes âgées. Mais l’histoire est complexe. En effet, des difficultés apparaissent dans des tâches dites de laboratoire alors que les personnes âgées surpassent les personnes jeunes dans des tâches davantage proches de la vie quotidienne. Cette dissociation a été définie comme le paradoxe de la mémoire prospective dans le vieillissement.
Expliquer ce paradoxe est essentiel afin de comprendre les effets du vieillissement. Pour la première fois nous testons l’idée selon laquelle ce paradoxe est lié à la métacognition, défini comme la capacité à contrôler nos capacités et mettre en place les stratégies appropriées. En effet, nous devons avoir conscience de nos actions, tout en gardant actif l’action à réaliser. Cet aspect métacognitif de la mémoire prospective n’a été que très peu étudié. Dans deux workpackages nous nous explorerons le rôle de la métacognition dans les effets de l’âge observés sur la mémoire prospective ainsi que l’effet de l’entrainement. Dans un troisième workpackage, nous étendrons ce travail à la maladie d’Alzheimer (MA). Les patients présentant une MA ont un risque accrus de déficits de mémoire prospective dans leur vie au quotidien. Les patients Alzheimer ont des difficultés de mémoire prospective dans des tâches dites de laboratoire, mais l’existence de telles difficultés dans des tâches plus écologiques est moins connue.
Les deux premiers workpackage seront conduis à Genève par un étudiant en thèse, et le troisième workpackage sera réalisé par un chercheur postdoctorant à Dijon. Le paradigme de mémoire prospective sera basé sur des tâches déjà établies, élaborées par les personnes impliquées dans ce programme de recherche. La mémoire prospective dite de laboratoire sera mesurée sur une tâche informatisée alors que la mémoire prospective sera évaluée en demandant aux participants d’envoyer des messages (Texto) à l’expérimentateur à des temps déterminés
Ce programme de recherche apportera une avancée au regard de la question du paradoxe de la mémoire prospective dans le vieillissement normal et établira l’existence de ce paradoxe dans la maladie d’Alzheimer. L’apport de la métacognition, permettra la mise en place de recommandations sur l’utilisation de stratégies permettant d’améliorer la mémoire prospective. Ce programme de recherche facilitera donc la mise en place de stratégies spécifiques et personnalisées de réhabilitation de la mémoire prospective.
Nous demandons, afin de réaliser ce programme de recherche, le financement d’une thèse de doctorat de trois ans et d’un postdoctorat d’un an, ainsi que quelques modestes frais d’équipement et de missions. Il s’agit d’une collaboration entre le Laboratoire d’étude de l’apprentissage et du développement (LEAD UMR CNRS 5022) à Dijon et le département de Psychologie à l’université de Genève. Ce projet est seulement réalisable dans le contexte d’une expertise partagée entre ces deux laboratoires. L’équipe de Genève dispose d’une expertise de renommée internationale dans le domaine du vieillissement normal et de la mémoire prospective. L’équipe de Dijon est spécialisée dans le champ de la métacognition et de la maladie d’Alzheimer. Ces deux équipes ont déjà par le passé développé de nouvelles thématiques de recherche et supervisé des chercheurs à tous les niveaux de leur carrière académique. Entre elles deux, ces deux équipes ont plus de 200 articles scientifiques.
Coordination du projet
Christopher Moulin (Laboratoire de Psychologie et Neurocognition UMR 5105)
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Partenaire
CNRS LPNC Laboratoire de Psychologie et Neurocognition UMR 5105
UG Université de Genève
Aide de l'ANR 75 241 euros
Début et durée du projet scientifique :
September 2015
- 36 Mois