La déformation postsismique précoce: Un processus clef dans le cycle sismique. De l'observation à la modélisation. – E-POST
L'occurrence des séismes est principalement contrôlée par l'évolution spatio-temporelle des contraintes dans la croûte terrestre, tout d'abord causée par le mouvement des plaques tectoniques à grande échelle. Cependant après un séisme, les processus de déformation transitoire postsismique contribuent fortement à la relaxation des contraintes relâchées par le séisme et ainsi à leur redistribution. Cette relaxation postsismique des contraintes peut augmenter la probabilité d'occurrence de séismes catastrophiques et participe ainsi significativement à la génération de séquences sismiques. Elle se produit à différentes échelles de temps et d'espace, via différents processus, et revêt donc une évolution complexe. Mieux comprendre l'évolution spatiale et temporelle complexe des contraintes est une des clefs pour mieux évaluer l'aléa sismique. Notre projet s'attaque à ce sujet critique en couplant les observations géodésiques et sismologiques des phénomènes (i.e., déformations induites par les redistributions de contraintes) et leur modélisation numérique. La nouveauté et l'originalité du projet tient à la période sur laquelle nous allons aborder le problème : la phase postsismique précoce (quelques secondes à quelques jours) pour laquelle peu d'études ont été menées jusqu'à présent. Nous examinerons ses relations spatiale et temporelle avec la rupture cosismique et son impact sur les échelles de temps plus longues. Grâce aux récents développements instrumentaux et méthodologiques, concernant les données sismologiques et géodésiques, nous pourrons analyser et interpréter conjointement différents types de données avec une résolution inégalée à ce jour. Des modèles et inversions cinématiques spatio-temporelles variés et complémentaires nous fourniront des résultats majeurs concernant la transition du glissement co- à postsismique sur les failles, en particulier le "timing" du phénomène et la corrélation spatiale ou non des glissements sismique et asismique. Ces résultats sont nécessaires pour ensuite discuter et contraindre les modèles mécaniques du comportement des failles et du milieu environnant pendant et à la suite d'un séisme. Notre objectif final est d'améliorer notre connaissance des paramètres physiques qui contrôlent le glissement sur les failles et les ruptures. La force de notre projet réside à la fois dans la stratégie scientifique de travail développée, basée sur une approche intégrée allant de l'observation à la description cinématique et la modélisation mécanique des phénomènes, et dans le groupe de travail interdisciplinaire que nous avons formé qui fédère des experts, jeunes pour la plupart, reconnus en géodésie, sismologie, hydromécanique et mécanique de la croûte.
Coordination du projet
Mathilde Vergnolle (UMR 7329 - Geoazur)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenaire
CNRS Geoazur UMR 7329 - Geoazur
Aide de l'ANR 198 829 euros
Début et durée du projet scientifique :
September 2014
- 48 Mois