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Traitement Automatique de la Parole pour les Langues Africaines – ALFFA

Résumé de soumission

Le nombre de langues parlées en Afrique varie de 1 000 à 2500, selon les estimations et les définitions. Les états monolingues n'existent pas vraiment sur ce continent car les langues traversent les frontières. Le nombre de langues varie de 2 ou 3, au Burundi et au Rwanda, à plus de 400 au Nigeria. Le multilinguisme est en effet omniprésent dans les sociétés subsahariennes d'Afrique. Pour soutenir le développement et l'utilisation des langues, de nombreuses institutions et organisations ont été créées, souvent sous l'égide de l'UNESCO ou de l'Union Africaine. Les principaux problèmes rencontrés par ces initiatives sont les suivants:
-Le développement et la normalisation des ressources linguistiques dans de nombreuses langues, et pas seulement les plus dotées en ressources,
-L'introduction des langues nationales dans l'espace numérique par la création et la diffusion de contenus dans les langues locales,
-L'accès multilingue aux ressources numériques.
Equipées de ressources linguistiques et informatiques, les langues ayant une forme écrite peuvent être intégrées dans les produits développés par les principaux acteurs du monde numérique, attirés par un marché à fort potentiel économique. Par exemple, les fabricants de téléphones mobiles proposent de plus en plus de modèles avec des interfaces textuelles et graphiques en langues africaines. Néanmoins, l'utilisation de telles interfaces textuelles nécessite d'être alphabétisé! Selon Denis Gikunda, directeur du programme de développement des langues africaines à Google, l'un des points fondamentaux de l'évolution du marché en Afrique est de s'assurer que les terminaux de communication “parlent” aux Africains dans le vrai sens du terme. Plusieurs publications de l'UNESCO font explicitement référence à la synthèse de la parole (et la reconnaissance) en tant que facilitateur technologique.
Ainsi, aujourd'hui, les conditions sont très favorables au développement d'un marché pour le traitement de la parole pour les langues africaines. L'accès des populations aux TIC se fait principalement par mobile (et clavier) et la nécessité de services vocaux peut être mise en évidence dans tous les secteurs: des plus prioritaires (santé, alimentation), aux plus ludiques (jeux, réseaux sociaux).

Pour cela, surmonter la barrière de la langue est nécessaire et c'est ce que nous proposons dans ce projet où deux aspects principaux sont concernés: les aspects fondamentaux de l'analyse du langage parlé (description des langues, phonologie, dialectologie) et les technologies de la parole (reconnaissance et synthèse) pour les langues africaines. Le projet ALFFA est interdisciplinaire puisqu'il ne réunit pas seulement des experts en technologie (LIA, LIG, VOXYGEN), mais inclut aussi des linguistes sur le terrain et des phonéticiens (DDL). Un tel partenariat est très important car nous voulons réutiliser la forte expérience des linguistes en collecte de données, ainsi que leurs connaissances sur les différences dialectales / régionales, particulièrement importantes en Afrique. Dans le projet, les technologies développées seraient utilisées pour créer des micro services vocaux pour les téléphones mobiles en Afrique (par exemple, un service téléphonique pour consulter le prix des denrées alimentaires ou fournir des informations locales). Si il est accepté, le projet ALFFA permettra à une jeune start-up (Voxygen) d'interagir avec des universitaires sur les aspects fondamentaux des langues africaines et de commencer à déployer des prototypes / services dans un continent où le marché des télécommunications a un fort potentiel. En outre, le projet aidera ses partenaires académiques à atteindre un leadership international dans le domaine de traitement de la parole et de l'analyse des langues africaines. Dans ce but, de la sous-traitance est prévue dans le cadre du projet ALFFA afin de mettre en place des collaborations locales durables avec les acteurs locaux (universitaires, ONG) en Afrique.

Coordination du projet

Laurent Besacier (Laboratoire d'Informatique de Grenoble)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

DDL Laboratoire Dynamique Du Langage
VOX Voxygen SA
LIG Laboratoire d'Informatique de Grenoble
LIA Laboratoire d'Informatique d'Avignon

Aide de l'ANR 395 596 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2013 - 48 Mois

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