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Évaluation des données recueillies par les enquêtes et les recensements pour estimer la mortalité aux âges adultes en Afrique sub-saharienne – MADAS

Résumé de soumission

Les données sur la mortalité à l’âge adulte sont essentielles pour juger des progrès socio-économiques et sanitaires en Afrique sub-saharienne et s’assurer en particulier de la réalisation de certains objectifs du millénaire. En l’absence d’état civil complet, ce sont les informations sur la survie de proches (parents, frères, sœurs, membres du ménage) recueillies lors de recensements ou d’enquêtes par sondage qui servent à mesurer la mortalité adulte, et notamment la mortalité maternelle, dans les pays au sud du Sahara.

Bien que présentant de nombreux avantages (facilité, coût, échantillon, etc.), ces méthodes rétrospectives ont aussi leurs limites pouvant amener à d’importants biais d’estimation, liés soit à des erreurs d’échantillonnage, soit à des oublis ou des déclarations erronées sur l’âge des proches ou leur décès. Alors que de nombreux travaux ont cherché à corriger les erreurs d’échantillonnage, la qualité des déclarations a suscité beaucoup moins d’intérêt. Elle a été évaluée jusqu’ici de façon agrégée, en comparant les estimations de mortalité auxquelles elles aboutissent aux niveaux attendus. Ces évaluations globales donnent une idée de l’ampleur du problème, mais elles ne renseignent pas de façon précise sur les sources des erreurs et sur leurs facteurs, et donc ne permettent pas de corriger les estimations.

Le projet MADAS (pour Mortalité des adultes en Afrique sub-saharienne) propose d’entreprendre une étude détaillée de l’étendue et des conséquences des erreurs de déclaration en Afrique sub-saharienne en vue d’améliorer la mesure de la mortalité aux âges adultes dans cette région. Son principe est d’organiser le recueil d’informations rétrospectives sur la survie des proches au sein d’observatoires de population. Ayant suivi la même population sur une longue durée, ces sites de surveillance démographique, comme on les appelle aussi, ont l’avantage de fournir de façon indépendante des informations complètes et validées sur la survie de ces proches. En appariant au niveau individuel les données de déclarations (recueillies dans les mêmes conditions que lors des recensements ou des enquêtes nationales, avec la même méthode et les mêmes questionnaires) et les données de suivi, on pourra ainsi valider les données rétrospectives sur lesquelles les démographes se basent pour estimer la mortalité à l’âge adulte.

Une première enquête pilote a été menée dans ce sens en 2010 dans l’observatoire de population de Bandafassi au Sénégal. Elle a permis de tester la méthode d’évaluation dans le cas de la survie de la fratrie, en particulier des sœurs, information utilisée pour estimer la mortalité maternelle dans la plupart des pays africains. Le projet se propose d’étendre l’étude pilote en l’élargissant à d’autres types de données recueillies également pour estimer la mortalité, notamment aux informations sur les décès des 12 derniers mois et à celles sur la survie du père ou de la mère. L’étude sera également étendue à d’autres sites du Sénégal pour tester la variabilité des biais selon le contexte.

Ce programme de recherche doit permettre de mieux connaître les biais de déclaration et leurs sources, pour pouvoir les corriger. Le projet fera appel à des micro-simulations pour estimer l'ampleur des erreurs attendues dans les estimations de mortalité au vu des biais de déclaration observés. Il proposera des moyens pour minimiser ou éviter certains biais et il débouchera éventuellement sur des innovations en matière de mesure du niveau et des causes de la mortalité adulte, notamment pour certaines causes comme les décès maternels et les décès violents. En expliquant les écarts entre l’observation et la déclaration, l’étude doit in fine aboutir à des recommandations pour améliorer la mesure de la mortalité adulte en Afrique.

Coordination du projet

Gilles PISON (INSTITUT NATIONAL D'ETUDES DEMOGRAPHIQUES - INED) – pison@ined.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

INED INSTITUT NATIONAL D'ETUDES DEMOGRAPHIQUES - INED

Aide de l'ANR 237 000 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2011 - 36 Mois

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