Changements environnementaux et sociaux en Afrique: passé, présent et futur – ESCAPE
L’Afrique Sub-Saharienne est particulièrement vulnérable aux changements environnementaux du fait de la combinaison entre une forte variabilité climatique naturelle, une forte dépendance aux activités liées au climat comme l’agriculture pluviale et des capacités économiques et institutionnelles limitées pour faire face et s’adapter à la variabilité et au changement climatiques. De plus, même en négligeant les effets potentiels du changement climatique sur les systèmes de production, l’Afrique Sub-Saharienne fait face à des crises alimentaires récurrentes ainsi qu’à une pression croissante sur les ressources hydriques. Le futur de cette région dépend de la capacité du secteur de l’agriculture à garantir la sécurité alimentaire sous les pressions multiples d’une population en augmentation croissante, de ressources hydriques qui se raréfient, de sols qui s’appauvrissent et d’une productivité qui diminue. Les systèmes de production ruraux en Afrique doivent en conséquence évoluer sous ces pressions pour sortir du piège de la pauvreté. Cette évolution doit se faire au plus vite et prendre appui sur le meilleur de la connaissance scientifique. ESCAPE se propose de revitaliser cette connaissance scientifique à travers une vision interdisciplinaire des changements environnementaux et sociétaux pour contribuer à l’aide à la décision. Dans cette optique, deux défis doivent être relevés :
- D’abord, il est crucial de faire un diagnostic des changements passés et à l’oeuvre dans les systèmes de production ruraux et d’y faire ressortir les implications de la variabilité climatique et la menace que représente le changement climatique sur ces systèmes. Il faut également comprendre comment les effets induits par le climat interagissent avec les autres changements globaux en Afrique (changements démographiques, changements dans l’utilisation des terres, urbanisation croissante, reconfigurations sociales, pauvreté…). Les systèmes ruraux et les changements environnementaux doivent être vus comme adaptatifs et co-évolutifs. La capacité d’adaptation des acteurs ruraux (modes d’accès aux ressources, usage et gestion des ressources, capacité d’adaptation aux aléas naturelles) doit être documentée sur toute la diversité des systèmes de production et sur la variété des environnements naturels et sociaux qui la contraigne en prenant en compte les aspects sociaux, économiques, politiques et techniques. En relevant ce défi, ESCAPE sera alors en position de caractériser la vulnérabilité passée et future des systèmes de production et de déterminer ainsi les systèmes, les régions ou les communautés les plus vulnérables.
- L’adaptation pour l’Afrique est fondamentale si elle veut remplir les objectifs du Millénaire pour le développement fixés par les Nations Unies. ESCAPE ira plus loin qu’une vision statique de la vulnérabilité et de sa projection attendue future en proposant des options d’adaptation proactive à la fois pertinentes du point de vue scientifique et socialement acceptables par les acteurs du monde rural. La définition de cette adaptation, dont l’objectif est de réduire la vulnérabilité des systèmes de production, doit être menée par une approche participative centrée sur les problèmes perçus et vécus par les acteurs de ces systèmes, prenant en compte leurs conditions de vie, leurs besoins et leurs savoirs mais aussi amenant le meilleur de la connaissance scientifique autour de ces systèmes.
L’objectif d’ESCAPE est donc de quantifier la vulnérabilité passée et future des systèmes ruraux de production et de leurs acteurs face aux changements environnementaux et sociaux, et d’explorer des possibilités d’adaptation pour le futur afin de réduire cette vulnérabilité. Cet objectif sera rempli en menant une recherche interdisciplinaire réunissant des disciplines jusqu’à présent isolées comme les sciences sociales et la géophysique autour d’une question scientifique et d’un objectif de développement communs.
Coordination du projet
Benjamin SULTAN (INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT - IRD)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenariat
LPED INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT - IRD
OMP CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE MIDI-PYRENEES
CNRS-GAME (CNRM) CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE MIDI-PYRENEES
CIRAD CENTRE DE COOPERATION INTERNATIONALE EN RECHERCHE AGRONOMIQUE POUR LE DEVELOPPEMENT - CIRAD - DEPARTEMENT BIOS
LMTG CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE MIDI-PYRENEES
HSM CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE LANGUEDOC-ROUSSILLON
LTHE INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT - IRD
LOCEAN INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT - IRD
Aide de l'ANR 1 660 444 euros
Début et durée du projet scientifique :
- 48 Mois