Mondialisation, restructurations, et déclassement social et professionnel – MONDES

Le projet se situe dans la perspective d'une analyse dynamique des inégalités et de l'exclusion sociale liées à la sous qualification dans les économie avancées (le Nord) et mondialisées. Le projet proposé a un triple objectif :
1. analyser et mesurer l'impact des restructurations liées à la mondialisation sur la dynamique inter-générationnelle des qualifications dans les pays avancés (le Nord), en insistant sur les risques et conditions d'émergence de situations pérennes de sous qualification et d'exclusion ;
2. étudier les politiques éducatives et/ou sociales qui permettraient d'échapper à ces évolutions ;
3. Analyser et estimer l'impact de la mondialisation et du progrès technique sur ces politiques, leur financement et leur efficacité, et sur l'évolution des institutions sur le marché du travail (poids des syndicats, négociations etc.).
Dans ce cadre, quatre axes de recherches sont proposés. Le premier (Mondialisation, restructuration et trappes à pauvreté) analyse (i) l'impact des combinaisons mondialisation – progrès technique sur l'arbitrage entre chômage et inégalité dans les pays du Nord, et (ii) l'impact des restructurations liées à la mondialisation sur le chômage, le déclassement professionnel, l'élargissement de trappes à sous qualification, et l'émergence de situations d'exclusion. Le second axe (Systèmes éducatifs et mondialisation : analyse inter-générationnelle) analyse (i) l'impact des interactions entre mondialisation et systèmes éducatifs sur la mobilité intergénérationnelle et la segmentation sociale, et (ii) l'impact de différentes politiques éducatives sur l'accumulation du capital humain et la lutte contre la sous qualification et l'exclusion, en centrant l'analyse sur les arbitrages entre éducation de base et éducation supérieure, poids respectifs des formations spécifiques et générales, et actions globales ou ciblées sur les plus vulnérables. Le troisième axe (Probabilité de tomber dans des trappes à pauvreté) vise à estimer l'impact des restructurations liées à la mondialisation sur la probabilité de devenir travailleur pauvre ou de tomber dans une trappe à exclusion. Enfin, le quatrième axe (Progrès technique et régulation du marché du travail dans les économies mondialisées) analyse la concurrence sociale entre les pays et l'impact de la mondialisation et du progrès technique sur le pouvoir de négociation syndical. Ce programme combine plusieurs outils analytiques complémentaires : (i) la construction de modèles théoriques (modèles d'équilibre général en statique comparative et en dynamique intergénérationnelle, jeux entre partenaires sociaux) permettant d'expliquer les principaux mécanismes en œuvre ; (ii) la simulation de ces modèles à partir de données observées, ce qui permet d'étendre les modèles théoriques à des configurations plus complexes qui n'ont pas de solutions analytiques simples ; (iii) l'estimation économétrique des résultats théoriques. Le projet regroupe des chercheurs juniors et seniors appartenant à quatre pays et sept centres et organismes de recherche (EQUIPPE, Lille ; LEN, Nantes ; Bureau Fédéral du Plan, Belgique ; SHERPPA – Université de Gand, Belgique ; Université d'Anvers, Belgique ; Loughborough, Royaume Uni ; Université Européenne de St Petersbourg, Russie). Travaillant tous sur l'économie des inégalités et de la pauvreté, ces chercheurs sont largement complémentaires en termes de spécialisations : économie internationale, économie du travail, économie de la croissance, modélisation en dynamique intergénérationnelle et en équilibre général calculable, économétrie, mesure et microéconomie de la pauvreté.