Caractériser et Classer les Communautés de Pratiques: Participation et Rôles individuels, Organisation interne, Droit et Institutions Externes. – CCCP-Prosodie

L'industrie du logiciel représente un exemple remarquable du fait que le système de protection intellectuel est un compromis entre différents acteurs (le(s) producteur(s) d'un bien, leur(s) concurrent(s), les utilisateurs, l'Etat...) Le bon équilibre entre les incitations individuelles à innover et la maximisation de l'utilité sociale généré par la diffusion et l'utilisation de l'innovation est très dépendant de l'environnement technologique et évolue au cours du temps. Cet exemple (l'industrie du logiciel), rendu possible par l'existence d'Internet, a des précédents historiques, mais à des échelles plus locales. Mais avec la diffusion d'Internet, et le fait que la recherche est de plus en plus basée sur l'informatique, le partage de la connaissance et de l'innovation peut être beaucoup plus efficace qu'il y même dix ans. Cela peut impliquer un arrêt de la tendance actuelle au renforcement des régimes de propriété intellectuelle. Ce qui se passe actuellement dans l'industrie du logiciel peut s'étendre à des pans bien plus larges d'activités et d'industries. Se pose alors la question de la possibilité d'étendre ce mode de production coopératif, basé sur l'ouverture et le partage de la connaissance aux industries basées sur la connaissance. Dans ce projet, nous nous intéressons aux communautés de pratiques (CoP) qui construisent de la connaissance et l'échangent. Précisément, nous voulons évaluer leur attractivité, leur structure, leur environnement institutionnel, afin de fournir des outils pour analyser, gérer et évaluer leur impact sur l'industrie. Nous étudierons ce que la participation à de telles communautés signifie en terme d'évolution professionnelle, d'objectif pour les acteurs (que ce soient des individus, des groupes professionnels ou les organisations qui les embauchent), à la lumière des objectifs, du cadre de la propriété intellectuelle du secteur auquel ils appartiennent. Notre travail est triple: construire un cadre théorique et méthodologique pour expliquer ce phénomène, le tester sur des terrains et faire des propositions pour améliorer l'efficacité de telles 'organisations'. Nous nous concentrerons sur deux champs expérimentaux, que nous considérons comme complémentaires, en terme de bien produit et de la structure de l'organisation dans laquelle ils sont produits: 1. Les communautés basées sur la production de logiciel, avec trois cas: le logiciel libre, la bio-informatique et la télédétection. Comment les connaissances et les innovations sont intégrées dans les programmes, comme elles sont publiées et échangées, d'un point de vue organisationnel (structure de la communauté, rôle des acteurs, individus ou institutions/organisations) et d'un point de vue juridique (quelle protection, quelle gestion des droits de propriété). 2. Les communautés basées sur une production encyclopédique, avec trois cas aussi: les groupes de botanique, un groupe produisant des informations de sécurité informatique, et un sous-groupe de Wikipedia coordonné par une institution (l'histoire médiévale, par exemple) ou des groupes d'astronomie. Quelles connaissance ou innovation sont échangées, quelles sont les structures de l'échange, de la supervision et du contrôle, et le rôle des acteurs (individus ou institutions/organisations). Dans les deux cas, les questions de base sont les mêmes: que produisent les différents acteurs, comment est-ce organisé, quels sont les liens entre les différentes organisations participantes, est-ce que la production coopérative change les objectifs, les rôles de certaines organisations, est-ce que le cadre institutionnel, et particulièrement le cadre juridique a un impact ?