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Obsidiennes, Pratiques techniques et Usages en Anatolie (8500-5000 av. JC) – ObsidiennesUs

Résumé de soumission

L'obsidienne et les usages que son emploi révèle - qu'ils soient techniques ou sociaux – sont au cœur du programme proposé. Nous nous plaçons entre 8500 et 5000 av. JC, au Néolithique et au Chalcolithique, afin d'éclairer la mise en place des premières communautés sédentaires agro-pastorales anatoliennes et leurs évolutions. L'Anatolie est une région clé dans le processus de néolithisation non seulement par sa situation géographique, entre la zone nucléaire proche-orientale et le nord-est de la Méditerranée mais aussi par ses ressources minérales exceptionnelles, en obsidienne, notamment. L'obsidienne est un verre volcanique qui se trouve en quantité dans deux régions : l'Anatolie centrale, avec les volcans Gollü et Nenezi da?, et, l'Anatolie orientale, avec les sources de Bingöl ou du lac de Van. Ce matériau utilisé dès le Paléolithique ancien a fait l'objet à partir du début du Néolithique d'une diffusion sur des centaines de kilomètres. Grâce à ses qualités mécaniques, il a été taillé ou poli et employé pour la fabrication d'outils aux qualités de coupe exceptionnelles, pour la production de miroirs, de bracelets et parures, ou encore de vases. L'obsidienne est alors pour les archéologues un révélateur de pratiques techniques multiples, associées à des activités les plus variées – moisson de céréales, chasse, traitements de matières diverses qu'elles soient animales, végétales ou minérales. L'obsidienne est aussi un révélateur de pratiques sociales puisqu'elle est souvent acquise sous forme de matière première ou de produit fini par voie d'échanges, et que nous la savons associée à des pratiques funéraires ou à des rites de fondation. Les questions posées sont nombreuses. Les communautés adoptent ce matériau selon des rythmes et des modalités diverses qui reflètent la variabilité régionale des ressources en matières premières, l'économie des sites, leur position au sein des réseaux d'échanges et leurs traditions techniques différenciées. À l'heure actuelle, les données issues des analyses chimiques sur obsidiennes permettent au mieux de tracer les voies de diffusion des matériaux mais, en aucun cas, de comprendre les mécanismes sociaux qui la sous-tendent. Nous proposons de révéler ces mécanismes sociaux en étudiant la manière dont les communautés d'Anatolie centrale et d'Anatolie sud-orientale adoptent ce matériau – qu'il soit pour elles, exogène ou local –, le transforment – le plus souvent en outils – et l'utilisent dans des domaines d'activité extrêmement variés. Les modes de fabrication et d'utilisation des outillages sont, en effet, pour nous des éléments clés pour comprendre le fonctionnement des groupes et les liens qu'ils entretiennent entre eux. Pour mieux travailler dans ce sens, nous avons choisi deux thèmes prioritaires : les modes de fabrication des outils de moisson et les pratiques d'entretien des outillages. Ils sont de bons révélateurs de traditions techniques dont la diffusion peut être liée aux voies de circulation d'obsidiennes ou d'outils en obsidiennes déjà fabriqués. Afin de mener à bien ce programme, l'Institut Français d'Etudes Anatoliennes d'Istanbul et le Laboratoire de Préhistoire de l'Université d'Istanbul s'associent (Partenaire 1). Les analyses ayant trait à l'utilisation des outillages prendront en compte les différentes étapes de fabrication, d'utilisation et d'entretien de l'outil. Conduites par les archéologues, elles seront renforcées par une recherche fondamentale sur les mécanismes d'usure menée en collaboration avec les chercheurs du Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes (LTDS) de l'Ecole Centrale de Lyon (Partenaire 2). Tribologues et tracéologues observent et analysent des phénomènes d'endommagement, d'usure avec des méthodes complémentaires ce qui fait tout l'intérêt de cette association. L'originalité de ce programme réside dans les moyens mis en œuvre et les résultats escomptés : validation des diagnostiques tracéologiques en sciences humaines par une approche tribo

Coordination du projet

Laurence ASTRUC (INSTITUT FRANCAIS D'ETUDES ANATOLIENNES)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

INSTITUT FRANCAIS D'ETUDES ANATOLIENNES

Aide de l'ANR 280 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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