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La conservation-restauration des matériaux du patrimoine est particulièrement importante - pour sauvegarder notre patrimoine culturel. En effet, nous faisons face à des problèmes de plus en plus urgents de conservation des objets du patrimoine culturel liés par exemple à l'augmentation de la pollution atmosphérique, à l'ouverture d'un certain nombre de sites archéologiques au grand public ou encore au transport des oeuvres pour leur présentation au public lors d'expositions itinérantes. La compréhension des phénomènes - physico-chimiques de vieillissement des matériaux du patrimoine (verres, biomatériaux, métaux, pigments, ...) est un des enjeux majeurs de cette conservation-restauration. Elle - permet de mieux exploiter les informations comprises dans le matériaux (datation, origine, - etc.) et donc de mieux appréhender l'histoire des techniques de fabrication et de leurs évolutions dans des contextes sociaux variés. Elle permet aussi un meilleur choix des méthodes à mettre en oeuvre pour la restauration et la conservation des oeuvres et des - objets. Cependant, compte tenu de la diversité et de la complexité des matériaux et des conditions d'enfouissement, cette compréhension est un véritable défi analytique et - théorique. Ainsi, ce projet vise mettre au point une nouvelle stratégie de conservation des matériaux osseux dans les musées et sur les sites archéologiques. En effet, les matériaux - osseux (os, ivoire, bois de cervidé) sont parmi les premiers, après les matières lithiques, qui ont été exploités par l'homme. Ils sont très répandus dans les musées archéologiques - (Musée National de Préhistoire aux Eyzies, Musée des Antiquités Nationales à Saint-Germain-en Laye, etc.), mais ils composent également des oeuvres d'art majeures comme les reliures, les sculptures, notamment au Moyen Âge. De part leur fragilité il est souvent nécessaire de consolider ces matériaux. Ces traitements sont généralement - réalisés sans véritable contrôle de l'état de conservation des objets et sans surveillance des conditions de stockage. Pour les objets en os issus de fouilles archéologiques, ils sont souvent directement consolidés sur le site. Afin de mettre au point une méthode douce et durable pour la conservation des vestiges osseux archéologiques dans les musées ou sur les chantiers de fouille, il est tout d'abord nécessaire d'étudier les - phénomènes physico-chimiques d'altération de ces matériaux ainsi que de réaliser des tests de consolidation sur des matériaux modèles et sur des échantillons archéologiques. - Une méthodologie analytique mise au point pour la caractérisation des matériaux osseux et des consolidants sera utilisée combinant des techniques d'analyse structurale (FT-IR, - DRX, MET-EDX, SAXS/WAXS,), élémentaire (microPIXE, microFX, NanoSIMS) et - morphologique (MO, MEB, MET, AFM, STXM) de la phase minérale et de l'interface tissue osseux et polymère à différentes échelles aisi que des méthodes d'analyse moléculaire (HPLC, LC-MS) et supramoléculaire (DSC, MET, AFM, STXM) de la phase organique. - Des essais méchaniques seront également effectués. Une comparaison des résultats - analytiques permettra de déterminer le traitement de consolidation optimal des objects en fonction de leur état de conservation et leur context archéologique. Ces recherches - permettront ainsi de mieux caractériser les matériaux osseux archéologiques mais - serviront également évaluer la durabilité des matériaux analogues vieillis dans des - environnements naturels pendant des périodes très longues comme les implants osseux en médecine. Ce programme interdisciplinaire associe des chercheurs de différents horizons du laboratoire (chimistes, physiciens, archéologues, historiens d'art) et des - collègues d'autres laboratoires (biologistes, ...) et bénéficie de l'infrastructure du Centre de recherche et de restauration des musées de France permettant un accès direct aux collections des musées nationaux. ...