– Temple Taoiste
« Là où il y a un taoïste, il y a un temple » dit le proverbe. De fait, l'histoire moderne des temples chinois et celle des taoïstes semblent inséparables. Pourtant, même si les temples aussi bien que les taoïstes sont au service de la société urbaine, la relation entre les deux n'a jamais été vraiment etudiée. La plupart des temples opèrent sans la présence d'un taoïste, et de nombreux taoïstes ne travaillent pas dans les temples. Dans ces conditions, les temples et les taoïstes sont ils deux aspects indépendants de la religion chinoise moderne, ou ont ils partie liée ? Notre projet vise à éclairer cette question par une approche interdisciplinaire combinant l'histoire et le travail de terrain. Il est organisé autour de trois sites de terrain : les villes de Hangzhou, Guangzhou et Wuhan (avec une extension vers Nanyang). Un objectif important est de comparer les diverses trajectoires de l'histoire religieuse urbaine de ces trois sites, ainsi que d'autres villes chinoises qui ont déjà été étudiées ou sont bien documentées (Beijing, Shanghai, Chengdu etc.), afin de déboucher sur des conclusions plus générales sur la façon dont l'histoire moderne a changé la structure et l'organisation sociale de la vie religieuse dans les villes chinoises. L'équipe de recherche est composée d'historiens et d'anthropologues, qui joindront leurs efforts pour analyser l'évolution de la vie religieuse urbaine en Chine moderne, et en particulier les interactions entre les communautés de temples, les populations, et les taoïstes professionnels. Nous étudions les principaux lieux d'activité taoïstes (les monastères de l'ordre Quanzhen et les temples Zhengyi) et leur fonction d'institutions centrales structurant les systèmes religieux locaux qui les entourent (la formation des clergés, l'organisation des grandes célébrations publiques, etc.), mais aussi les membres du clergé travaillant pour les temples de quartier soit comme prêtres résidents soit comme employés occasionnels. Une partie des leaders laïques des temples tend à marginaliser les religieux professionnels, notamment les taoïstes, mais ces derniers parviennent à maintenir leur contrôle sur certaines ressources importantes, tant matérielles que symboliques. Les mutations politiques au cours du vingtième siècle, pendant la période Républicaine puis sous le régime communiste actuel, ont profondément changé les relations entre les institutions laïques et les clergés ; cependant, la question de savoir qui des leaders laïques ou du clergé taoïste peut ou doit contrôler la vie des temples reste d'actualité.
Coordination du projet
Vincent GOOSSAERT (CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenaire
CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A
Aide de l'ANR 130 868 euros
Début et durée du projet scientifique :
- 36 Mois