POLITIQUES URBAINES, TERRITOIRES ET EXCLUSION SOCIALE : UNE COMPARAISON INDE-BRESIL – SET UP

Les armatures urbaines de l'Inde et du Brésil sont toutes deux caractérisées par de puissantes mégapoles (São Paulo, Mumbai, Rio, Delhi...), toutes dépassant 11 millions d'habitants. Seconde caractéristique, un récent processus de restructuration productive accentue la fracture sociale dans ces deux pays émergents. La population urbaine se trouve aux prises avec des défis similaires : problème aigu de logement, croissance de l'habitat précaire (slums indiens et favelas brésiliennes), fracture spatiale, périurbanisation rapide et contrastée socialement, menace écologique. Les acteurs publics tentent de répondre par des programmes d’habitation, de réhabilitation, ou de conservation. Ces politiques doivent être considérées sous cinq perspectives : - lees politiques réactives à la crise urbaine (aménagement des bidonvilles, etc.) ; - les politiques créatrices de crise (favorisant par exemple les fonctions tertiaires de commandement sur des espaces jusque là habités par les populations pauvres) ; - la mise en application de ces politiques, parfois très différentes de la lettre des lois ; - les réponses des acteurs à ces mises en application ; - l'impact final de ces politiques. Notre hypothèse est que l’évolution de ces politiques publiques induit dans l’espace urbain des transformations sociales comparables. Y a-t-il plus ou moins d’exclusion sociale ? Voit-on apparaître des nouveaux conflits entre espaces (centre / périphérie) et entre secteurs (logement / ressources « naturelles ») ? Au final, il s'agira de proposer une typologie des politiques en fonction de leurs résultats et non de leurs caractérisations officielles : les projets de développement des infrastructures dans les bidonvilles ne peut-il pas provoquer l'expulsion de certains habitants, installés sur le lieu de passage de l'adduction d'eau ? A l'inverse, des politiques destinées à l'attraction des investissements (centres d'affaires, etc.) ne peuvent-elles pas avoir indirectement un impact social positif (emplois dans le chantier de construction, nouvelle ligne d'autobus, etc.) ? La mise en miroir des politiques adoptées dans les deux principales villes de l'Inde et du Brésil éclairera la compréhension des mécanismes d’exclusion et le bien-fondé des actions menées. Il s'agit donc de croiser des approches disciplinaires diverses de façon comparative, afin d'analyser les processus à l'œuvre et de nourrir une réflexion sur les politiques urbaines, les programmes et les instruments mis en oeuvre. 2. Description du projet, méthodologie Deux thématiques : - les espaces urbains pauvres, dans des contextes d'exclusion sociale, de fragmentation urbaine et mondialisation ; - l'environnement urbain et périurbain, et ses relations avec la pauvreté. Ces deux thématiques seront traitées par deux études de cas de façon non étanche : - les politiques publiques face à la pauvreté urbaine dans le traitement des bidonvilles de Mumbai, São Paulo, Delhi et Rio. - les politiques liant accès au logement, pauvreté et conservation de la forêt péri-urbaine à São Paulo et Mumbai. Comment concilier mesures sociales et des mesures écologiques ? La dimension comparative permet de passer du singulier à l'universel à travers une approche généralisatrice. L’équipe est interdisciplinaire (8 sciences sociales) et internationale. Enquêtes de terrain qualitatives, production de statistiques, exploitation d’images satellites, utilisation et production de cartes, analyse du corpus juridique : le travail de terrain se fera en « binômes », c’est-à-dire par petites équipes formées de spécialistes de l’Inde et du Brésil, qui opéreront sur les deux aires géographiques à la fois. 3. Résultats attendus Trois ateliers nationaux en Inde et au Brésil (phase 1 et 2) précèderont un colloque final international. Plusieurs articles, en anglais (langue de travail), portugais et/ou français, sont prévus ainsi qu'au moins deux ouvrages collectifs en anglais ...