ATEF : Aléa tsunami par effondrement de falaise cotière en Méditerranée Occidentale – ATEF
Comme le montre l’évènement du Stromboli en 2002, l’effondrement en masse de relief côtier peut constituer une source importante de l’aléa tsunami, à l’échelle de la Méditerranée Occidentale où les causes internes sont d’intensité relativement faible. Un tel évènement peut potentiellement affecter de nombreuses zones du littoral méditerranéen, caractérisé par d’importantes falaises côtières et une érosion active. Nous nous proposons d’étudier ce processus très mal connu sur le cas de la falaise de Cap Canaille (Cassis, Bouches du Rhône, SE de la France), qui présente un volume potentiel d ‘effondrement dans la mer très important, avec une hauteur et des conditions d’affleurement exceptionnelles. Nous chercherons à démontrer l’existence de grands effondrements de cette falaise dans le passé (à l’échelle 1-100 ka), par opposition à une succession de petits éboulements, et à dater (au moins) le dernier évènement, par les isotopes cosmogéniques (Be10 et Cl36 pour le temps d’exposition des surfaces), une nouvelle méthode paléomagnétique et l’étude de la formation d’éboulis. L’étude de cette formation, à terre et en mer (terrain, MNT, bathymétrie, sismique, carottage à piston) permettra d’évaluer le dernier volume effondré, tandis qu’un modèle géométrique et mécanique de la falaise apportera des scénarios pour contraindre le volume du prochain effondrement. L’aléa correspondant, en termes de hauteur de vague à la côte sur les localités à des distances entre 2 (Cassis) et 20 km (Marseille) sera modélisé avec les données précédentes. La population potentiellement affectée (par une vague entre 1 et 10 m de hauteur à la côte) peut atteindre un million de personnes. Nous faisons l’hypothèse d’une récurrence de l’effondrement contrôlée par les variations du niveau marin, l’érosion du talus marneux de la falaise n’étant active qu’en période de haut niveau. Ceci suggèrerait un temps de récurrence de l’ordre de 100 ka, à confirmer ou non par nos datations. La remontée prochaine du niveau marin provoquera immanquablement une accélération de l’affouillement au pied de la falaise et laisse présager une augmentation de la probabilité d’effondrement au cours du 21ième siècle.
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Début et durée du projet scientifique :
- 24 Mois