Amélioration de la GEstion quantitative des eaux souterraines par le PILotage de la nappe phréatique – AGEPIL

Le stress hydrique correspond à une situation de déséquilibre impliquant une faible fourniture en eau par les précipitations (aggravée par le changement climatique) et une forte demande en eau excédant la quantité d'eau que le milieu est apte à fournir. En 2020, l'Agence Environnementale Européenne estimait que 1 387 aquifères sont souis à des pressions de la part des prélèvements (agricoles, domestiques, ou industriels). Une mauvais état quantitatif des eaux souterraines induit des tensions entre les acteurs du territoire et peut engendrer des dégâts tels que la rupture d’alimentation en eau potable, de mauvaises récoltes ou un mauvais état écologique des masses d'eau superficielles.

Ce projet vise à augmenter la résilience de la Région Hauts-de-France envers le changement climatique et ses impacts sur les ressources en eau souterraines. Il portera notamment sur l'aquifère de la craie qui représente 95% des approvisionnements en eau potable du nord de la France. La zone d'étude sera le bassin de l'Aronde (Oise) qui connait des tensions quantitatives depuis les années 2000.

Les objectifs du projet sont de produire des connaissances et des outils de décision afin de d'améliorer la gestion quantitative des ressources en eau souterraines.
- WP1: améliorer les connaissances sur les prélèvements actuels dans les nappes afin de produire des cartes des hot-spots de consommation et identifier la saisonnalité des prélèvements. Ce travail sera réalisé avec les outils courants disponibles dans les logiciels de SIG.
- WP2: Estimer les prélèvements futurs dus à l'irrigation des cultures et l'eau potable, en se basant sur les rotations des cultures (en analysant différentes années du RPG) et l'expansion urbaine (en analysant les donnés du recensement et d'occupation du sol).
- WP3: Mettre au point un outil d'estimation de la hauteur de la nappe de la craie en tenant compte des prélèvements actuels et futurs, de la recharge par les précipitation (en fonction des scenarios climatiques). Différentes méthodes seront mises en œuvre :
- l'analyse de chroniques météorologiques de longue durée,
- des expérimentations de traçage isotopique et des essais de pompages au sein de la plateforme hydrogéologique d'UniLaSalle
- l'amélioration du modèle mis au point par Zghibi et al. (2016).
- WP4: étudier les alternatives pour la recharge artificielle de la nappe, en intégrant les considérations sanitaires et environnementales en vue de rédiger un guide des bonnes pratiques adaptées au contexte local.

Le consortium est constitué de 3 partenaires aux compétences complémentaires:
- Institut Polytechnique UniLaSalle (coordinateur). L'unité de recherches AGHYLE étudie la zone critque en caractérisant les cycles de l’eau et des éléments en vue de comprendre le fonctionnement des écosystèmes et agrosystèmes. AGHYLE dispose d'une plateforme hydrogéologique équipée de forages permettant la mesure de la hauteur de la nappe ainsi que des expérimentations spécifiques.
- Université Technologique de Compiègne, UTC. 2 unités sont impliquées : « Transformations Intégrées de la Matière Renouvelable » (EA 4297 TIMR) et “Avenues”. Ils développent des recherches portant sur la modélisation hydrologique, le génie des procédés appliqué aux traitement de l’eau ainsi que l'adduction en eau potable.
- Syndicat Mixte Oise Aronde. Le SMOA est une structure publique locale en charge de la gestion de la ressource en eau du bassin Oise-Aronde (788 km²). Il est spécifiquement en charge du bassin de l'Aronde soumis à des tensions quantitatives.

Ce projet vise à fournir les livrables suivants :
- un outil d'aide à la décision basé sur les prélèvements et la recharge de la nappe à destination des acteurs de terrain,
- un programme d'action visant à conforter la fourniture en eau potable et l'irrigation des cultures,
- un guide des bonnes pratiques sur la recharge artificielle de la nappe adaptées au contexte local.
- la vulgarisation scientifique (conférence).