Dossier Santé mentale
Depuis ses débuts, l’ANR s’est mobilisée pour répondre aux défis que représentent la santé mentale et la prévention, la détection précoce, la prise en charge ou encore l’identification de déterminants contextuels et sociaux des maladies psychiques, et contribuer ainsi à l’élaboration de leviers d’action pour les politiques publiques.
Santé mentale : avec l’ANR et France 2030, la recherche se mobilise
Maria Melchior | Projets TEMPO-COVID-19 et SOCIALRISK_MH | « En santé mentale, la pauvreté est un facteur de risque très important »
Sébastien Carnicella l Projet DOPALCOMP l Du plaisir à l’addiction : le rôle-clé de la dopamine dans l’alcoolodépendance
Catherine Heurteaux | Responsable scientifique en neurosciences à l'ANR | “La santé mentale est un droit universel”
Muriel Darnaudery | Projet MADAM | Quand l’environnement précoce affecte la santé mentale future
Marion Leboyer | PEPR PROPSY | Mieux soigner les maladies mentales grâce à la psychiatrie de précision
Pierre Gagnepain l Programme 13 novembre l Réapprendre à oublier : plasticité cérébrale et résilience au trouble du stress post-traumatique
Santé mentale et ANR en chiffres
432 projets soutenus entre 2014 et 2024 dont 47 soutenus par l’Etat au titre de France 2030
Plan d’action : de 17 projets financés en 2014 à 52 projets en 2024
Pour un montant de 736 M€ au total — dont près de 159 M€ dans le cadre du Plan d’action de l’ANR et près de 577 M€ via France 2030
Le programme de recherche France 2030 PROPSY en chiffres
80 millions d'euros sur 7 ans
13 projets de recherche ciblés
2 500 patients et 500 témoins dans la cohorte French Minds
4 pathologies concernées : les troubles bipolaires ; les dépressions résistantes ; les schizophrénies ; les troubles du spectre de l’autisme sans retard intellectuel.
Santé mentale : avec l’ANR et France 2030, la recherche se mobilise - Dossier d'actus
Depuis ses débuts, l’ANR s’est mobilisée pour répondre aux défis que représentent la santé mentale et la prévention, la détection précoce, la prise en charge ou encore l’identification de déterminants contextuels et sociaux des maladies psychiques, et contribuer ainsi à l’élaboration de leviers d’action pour les politiques publiques.
Santé mentale : avec l’ANR et France 2030, la recherche se mobilise
Santé mentale - data anr
Il y a plus d’un an, l’ANR lançait data.anr.fr, une plateforme interactive d’accès à ses données ouvertes, à disposition des laboratoires, des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, des pouvoirs publics, des collectivités territoriales, des entreprises, et plus globalement de l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème ESRI. Complémentaire aux données brutes mises à disposition sur data.gouv.fr, data.anr.fr est une plateforme interactive qui propose un large éventail de visualisations associées à des jeux de données sur les appels, les programmes et les projets opérés par l’Agence, et sur le plan France 2030 dont l’ANR est le principal opérateur dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. En plus de chiffres clefs, data.anr.fr met aussi en avant des visualisations en lien avec des thématiques spécifiques ou des évènements : IA, science ouverte, Objectifs de développement durable, Femmes et Hommes de sciences, Sciences avec et pour la société, Sports et Science, Océan, ou encore dans le cadre des 20 ans de l’ANR.
Offrant des visualisations dynamiques permettant et de filtrer par édition, par instrument et par comité d’évaluation (AAPG) ou par action, la plateforme donne ainsi une vision directe de chiffres clés, tels que le nombre de projets financés par année ou par région, le nombre de partenaires, les thématiques, les appels dédiés ou encore l’aide allouée.
Pour sa dernière analyse, data.anr.fr offre une plongée dans les projets soutenus par l’ANR entre 2014 et 2024 autour de thématiques telles que la psychiatrie, les facteurs sociaux et environnementaux, les troubles cognitifs et la santé mentale, ou encore le bien-être et le développement personnel. Découvrez l’ensemble des données et des visualisations liées au financement de la recherche sur la santé mentale à l’ANR.


En reliant trajectoires de vie et santé mentale, les cohortes, véritables laboratoires sociaux sur lesquels s’appuie Maria Melchior, offrent un levier d’actions pour les politiques de santé publique : elles permettent de cibler la prévention dès l’enfance, d’évaluer l’impact des politiques mises en œuvre et d’imaginer celles susceptibles de réduire les inégalités sociales. Pour elle, « La santé mentale est un défi pour le XXIᵉ siècle : il reste beaucoup à faire en matière de repérage et de prévention, notamment face aux violences et maltraitances vécues dans l’enfance ».
Pour traiter l’addiction à l’alcool, il existe aujourd’hui très peu de pistes thérapeutiques ; les mécanismes à l'œuvre dans l’apparition, le maintien et les rechutes des dépendances, en général, restent aussi mal connus. Ils sont au cœur du projet ANR DOPALCOMP, conduit par Sébastien Carnicella, responsable de l’équipe Physiopathologie de la motivation au Grenoble Institut des Neurosciences. Avec son équipe, il cherche à comprendre le rôle de la dopamine, un neurotransmetteur libéré lorsque l’on consomme occasionnellement de l’alcool "pour le plaisir", dans la physiopathologie de l’addiction.
“La majorité des troubles mentaux sont liés à des facteurs biologiques ou génétiques, combinés à des déclencheurs environnementaux. On sait aussi que les dérèglements des systèmes immunitaire et inflammatoire peuvent jouer un rôle majeur. L’immuno-psychiatrie est ainsi devenue une piste sérieuse. Les avancées en neuroimagerie, notamment en IRM, permettent d’identifier des marqueurs biologiques et cliniques. Les recherches ouvrent la voie à une médecine de précision, avec des traitements ciblés selon les sous-groupes de patients. De nouvelles modalités de prise en charge émergent, notamment grâce aux innovations numériques, à l’intelligence artificielle ou aux thérapies digitales.”
« On sait qu’il existe une comorbidité entre diabète et certaines pathologies comme la dépression ou les troubles anxieux, même si la relation de causalité reste complexe à établir ; ces troubles s’observent en effet souvent en comorbidité avec d’autres pathologies. Aussi, dans les sociétés occidentales, de plus en plus de femmes en âge de procréer consomment des aliments riches en graisses et en sucres, sont en surpoids, ou souffrent de troubles métaboliques. Certaines études suggèrent que cela pourrait avoir un impact sur le cerveau en développement. »
« Il faut que les découvertes issues de la recherche puissent rapidement se traduire dans la pratique clinique, à travers de nouveaux outils diagnostiques, de nouvelles organisations des parcours de soins, la mise en place de stratégies thérapeutiques innovantes et une meilleure compréhension des facteurs causaux des maladies mentales. » Lauréat de la deuxième vague de l’appel à programmes de recherche exploratoire de France 2030, PROPSY – Psychiatrie de précision, piloté par l'INSERM et le CNRS, s’inspire des outils et techniques propres à la médecine de précision pour insuffler de l’innovation - et de l’espoir - dans une discipline en pleine mutation. Entretien avec Marion Leboyer, psychiatre, directrice générale de la fondation FondaMental et directrice du programme PROPSY.
Un traumatisme est un événement caractérisé par sa violence, physique, psychologique, sexuelle, son occurrence soudaine, inévitable. Un deuil, une agression physique ou sexuelle, un grave accident, un attentat, peuvent être des exemples de traumatismes qui, subis sans que la personne n’ait les moyens de s’en prémunir sur le moment, vont parfois durablement impacter sa santé mentale et physique. Comment notre cerveau parvient-il à se remettre des effets « physiologiques » d’un traumatisme, pouvant, dans certains cas, évoluer en trouble du stress post-traumatique (TSPT) ? Découvrir les mécanismes à l’œuvre au cours du temps et au cœur du cerveau demeurent est tout l’enjeu de l’étude REMEMBER du programme « 13 Novembre », portée par l’INSERM et le CNRS et soutenue au titre de France 2030 dans le cadre de l’Equipex MATRICE, sur la résilience au stress post-traumatique de victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.