Premier bilan très positif pour le colloque villes durables

Le colloque Villes durables organisé par l’ANR a réuni plus de 200 personnes sur deux journées, les 19 et 20 septembre dernier, sur le site de l’Université de Marne-la-vallée.

Plusieurs projets financés par l'ANR en 2008 et 2009 arrivant à leur terme, ce colloque avait pour objectif de restituer et de discuter des résultats, mais également l'occasion de présenter les avancées de quelques projets, issus d'autres guichets de financement comme le FUI ou le FEDER, couvrant des thématiques similaires.

Le foisonnement des thématiques abordées (mobilité, infrastructures et réseaux urbains, biodiversité, eau et assainissement, énergie...) et des approches proposées (projets ciblés sur un verrou technologique, démarches systémiques, développement d'outils de modélisation...) montre la grande diversité des problèmes auxquels la construction de la durabilité urbaine est confrontée, qui appellent à mobiliser tant les sciences humaines que les sciences de l'ingénieur et les sciences de l'environnement, souvent dans des projets communs.

Trois messages principaux ressortent des discussions avec les acteurs qu’ils soient chercheurs, industriels ou aménageurs :

• le besoin reconnu d'avoir des recherches dans le domaine de la ville durable, soit sur des sujets pointus, soit dans des démarches plus systémiques, intégratives, qui vont au-delà des réponses que peuvent apporter des bureaux d'étude et d'associer à ces recherches des praticiens.
   
• les difficultés à concilier les temporalités, entre le temps nécessaire pour mener à bien des travaux de recherche et le temps de réponse que demandent les praticiens, difficultés qui renvoient à la question de la constitution et de la mise à disposition de l'expertise des chercheurs et des formations à travers la recherche ;
   
• la nécessité d'identifier des médiateurs entre chercheurs et praticiens, qui savent où aller chercher l'expertise des chercheurs et mobiliser les ressources de connaissance, de modèle, de méthodologies... produites par la recherche ;
   

Ce colloque s'est terminé par une table-ronde axée sur les réponses que pouvait apporter la recherche, à travers les témoignages de Gérard Hégron, directeur scientifique de l'IFSTTAR, initiateur et directeur du GIS sur la modélisation urbaine et correspondant français de la JPI Urban Europe, Frédéric de Coninck, directeur du Labex FuturUrbain et Mart Grisel, directeur de NICIS au Pays-Bas.

Se dégagent de leurs propos plusieurs pistes de réflexion :

• les programmes ANR sur la ville durable gardent tout leur intérêt face aux projets que les Investissements d'Avenir ont permis de financer sur ces sujets. Ils en sont complémentaires dans la mesure où les Investissements d'avenir ont concentré géographiquement leurs ressources alors que les projets ANR visent plutôt la mise en réseau de chercheurs potentiellement éloignés géographiquement et l'inclusion de compétences nouvelles, émergentes, ne faisant pas nécessairement parti du périmètre du Labex ;
   
• la dimension internationale doit être étudiée car elle permet, en dépit des différences de types de villes, de confronter les chercheurs à d'autres approches ; se pose notamment pour l'avenir la participation active de l'ANR à la JPI Urban Europe ;
   
• des outils de capitalisation et valorisation des connaissances et des acquis des projets restent à développer. Cela peut passer par les pôles de compétitivité, par la formation, par des actions comme celles menées dans le cadre du GIS sur la modélisation urbaine, voire, par la mise en place de centres de ressources qui font le lien entre la recherche et les praticiens, comme l'institut NICIS aux Pays-Bas.