Vers une meilleure prédiction du risque de rupture des anévrismes intracrâniens – PRAnevrisme
PRAnévrisme participe à la construction d’un projet plus global dont l’objectif à long terme sera de fournir au praticien un outil quantitatif d’aide à la décision dans la prise en charge des anévrismes intracrâniens non rompus. Cet outil s’appuiera sur la connaissance de l’état de dégradation de la paroi vasculaire en lien avec son état de contrainte mécanique. L’idée serait d’être capable, à partir d’une image anatomique de l’anévrisme cérébral, d’estimer la fragilité mécanique de la paroi vasculaire et de la relier à un critère de rupture potentiel.
Pour tendre vers cet objectif, plusieurs étapes/validations sont nécessaires. L’état de dégradation de la paroi anévrismale étant corrélé à ses caractéristiques biomécaniques, il est donc essentiel de pourvoir les mesurer in vivo et in situ.
Dans ce contexte PRAnévrisme (Prédiction Rupture Anévrisme) propose aborde une question fondamentale pour l’évaluation du risque de rupture des anévrismes intracrâniens non rompus : l’estimation de l’état de contrainte de la paroi anévrismale en lien avec sa dégradation. Pour cela, il propose a) d'accéder au comportement biomécanique de la paroi anévrismale à partir de la mesure de ses propriétés in situ et in vivo (expérimentation effectuée sur modèle animal), et b) de développer un modèle prédictif du comportement rhéologique des anévrismes intracrâniens non rompus en lien avec les observations expérimentales (fantômes et modèle animal) et les outils développés dans le cadre de l'intelligence artificielle (IA).
L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est la 3ème cause de mortalité en France (1ère chez les femmes), 1ère cause de handicap acquis de l’adulte et 2ème cause de déclin intellectuel. Chaque année, environ 130000 AVC sont recensés dont 20 % se traduisent par un décès. Dans ce projet, les AVC étudiés sont ceux qui conduisent à une rupture de type hémorragique. On estime qu’entre 2 et 5 % de la population est porteuse d’un anévrisme cérébral et que le risque annuel de rupture varie entre 1 et 4 %. C’est d’ailleurs généralement au moment de leur rupture qu’ils sont découverts, ce qui entraine, dans un cas sur quatre environ, le décès du patient avant même son arrivée à l’hôpital. Lorsque l’anévrisme cérébral non rompu est dépisté, généralement de façon fortuite au cours d’un examen d’imagerie cérébrale, le praticien doit évaluer et prédire le risque potentiel de rupture afin de décider de la meilleure prise en charge : intervenir chirurgicalement ou « ne rien faire ». Cette évaluation est basée sur des critères de morphologies (taille, forme...) et de localisation de l’anévrisme, mais aussi sur des facteurs épidémiologiques, comme l’hypertension artérielle, la consommation d’alcool et de tabac du patient. Si ces informations permettent de dresser un premier bilan sur le risque de rupture potentiel de l’anévrisme, elles ne fournissent aucun renseignement sur la qualité biomécanique de sa paroi, qui reste pourtant le paramètre prépondérant en matière de probabilité de rupture. En effet, la formation d’un anévrisme peut être interprétée comme une dégradation locale des propriétés mécaniques du tissu artériel. Cet affaiblissement de la structure de la paroi vasculaire est principalement lié à une détérioration/désorganisation des propriétés biomécaniques des fibres d’élastine et de collagène qui la composent. Les contraintes de cisaillement exercées par l’écoulement sanguin au niveau de ces zones fragilisées peuvent alors, dans certain cas, engendrer la rupture de l’anévrisme. Dans ce contexte, la connaissance des propriétés biomécaniques du tissu vasculaire in vivo et in situ semble être une des clés pour les praticiens dans l’amélioration du diagnostic quantitatif du risque de rupture des anévrismes non rompus.
Coordination du projet
Cyril PAILLER-MATTEI (Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenaire
LIRIS UMR 5205 - LABORATOIRE D'INFORMATIQUE EN IMAGE ET SYSTEMES D'INFORMATION
CREATIS CENTRE DE RECHERCHE EN ACQUISITION ET TRAITEMENT D'IMAGES POUR LA SANTE
LTDS Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes
Aide de l'ANR 536 899 euros
Début et durée du projet scientifique :
mars 2024
- 48 Mois