Développement d’un masque alternatif grand public de qualité, dédié à la lutte contre les pandémies, confortable, lavable, à haute performance de filtration et fabriqué sur machine automatique – MASCOFIL

La crise sanitaire sans précédent liée au COVID-19 a mis en évidence en France un manque de moyens de lutte contre les pandémies et des lacunes dans l’organisation pour y faire face. Parmi ces moyens de lutte figurent les masques de protection respiratoire de type FFP2 et chirurgicaux, d’abord dédiés aux personnels de soin et aux personnes touchées par le virus. Afin de freiner la propagation du virus, un nouveau type de masque (Usage Non Sanitaire, UNS) a été créé, dédié au grand public, et accompagné d’une nouvelle réglementation. Pour répondre à l’urgence du besoin et compenser notre incapacité à importer ou produire des masques en Europe et en France, les industriels du textile ont stoppé leurs activités, et se sont mobilisés pour produire des masques UNS à base de tissus et de tricots.
L’utilisation des masques est à ce jour largement répandue et même rendu obligatoire dans les lieux publics. Nous pouvons toutefois mesurer une forte hétérogénéité dans la qualité des masques disponibles sur le marché, y compris au niveau des masques dits chirurgicaux importés et utilisés par le grand public. Nous pouvons également noter une grande réticence du public à faire confiance aux masques à base de tissus : leur confort à l’usage et leur performance par rapport aux masques chirurgicaux sont notamment remis en cause, malgré un coût environnemental bien moindre par rapport à ces derniers.
Le projet MASCOFIL illustre la volonté de plusieurs acteurs de la recherche de la région Hauts-de-France (ENSAIT, HEI et Institut Catholique de Lille) de se mobiliser pour réfléchir à de nouvelles solutions techniques de fabrication de masques grand public de qualité en utilisant les ressources locales et nationale en cas de nouvelle pandémie. Le projet, qui a pour ambition d’être rapidement transférable vers le monde économique, s’appuie également sur des partenariats avec l’IFTH (centre technique industriel textile), et des industriels de la région et au-delà (Andritz, Duflot, Macopharma, TIO-NT).
Afin de répondre au besoin de différenciation des masques produits (genre, âge, spécificités des secteurs d’application…), et de favoriser une plus grande acceptabilité des masques, des enquêtes seront menées auprès de différents publics et les résultats seront pris en compte au maximum dans notre développement des masques.
Le produit final visé est un masque de protection grand public innovant et ambitieux, efficace en termes de filtration, confortable au porter, respirant, lavable, dont les media de filtration seront fabriqués via des procédés nontissés cardés/hydroliés. Ce sont des technologies alternatives à celles utilisées pour les masques FFP2 et chirurgicaux, et contrairement à ces dernières, sont déjà largement présentes en France et donc mobilisables en cas de pandémie. L’utilisation du procédé d’électrofilage sera également explorée. De plus, ces médias auront la particularité d’être thermosoudables de façon à réaliser la confection des masques sur machine automatique et ainsi d’assurer une très grande productivité pour pouvoir répondre à une demande urgente et importante.