CE41 - Inégalités, discriminations, migrations

Enquêtes générations et genre à Taiwan et en France – GGS-Europe-Asia

Résumé de soumission

Les pays d’Asie de l'Est affichent actuellement des taux de fécondité parmi les plus bas du monde. De nombreux gouvernements de la région ont essayé – sans succès jusqu’à présent – de s'attaquer au « problème de la fécondité basse » par des investissements à grande échelle dans la politique familiale. L’absence de succès de ces politiques peut être liée à une compréhension trop superficielle du contexte. En particulier, les inégalités entre femmes et hommes sur le lieu de travail et en famille sont au cœur de cette question. L'écart entre les aspirations de fécondité et la fécondité réelle suggère que cette fécondité très faible est une réponse rationnelle aux dysfonctionnements des institutions sociales. Un cadre d’analyse comparatif peut nous aider à analyser les actions efficaces pour diminuer ces inégalités de genre, et leur applicabilité dans d’autres contextes. En particulier, nous pouvons effectuer des comparaisons entre pays d’Asie, mais aussi entre l'Asie, la France et d'autres pays européens dans lesquels les politiques (et les règles du marché du travail) ont cherché à réduire les inégalités entre les sexes et sont associées à des taux de fécondité plus élevés, tandis qu’en Asie les rôles familiaux plus traditionnels, les discriminations professionnelles entre femmes et hommes, l’incertitude économique, le coût du logement et de l’éducation, ont été identifiés comme des facteurs structurels de la très basse fécondité.

Comprendre la faible fécondité en Asie de l'Est impose un cadre comparatif fondé sur des données similaires collectées dans les différents contextes. Le programme Générations et genre (GGP) fournit des données d’enquêtes longitudinales à grande échelle, harmonisées et comparables au niveau international. Ce programme, lancé en 2000, rassemble des données sur les parcours de vie individuels, les relations entre les sexes et les relations entre les générations. Actuellement, les données des enquêtes Generations and Gender Surveys (GGS), de haute qualité et comparables sont diffusées pour 32 pays, représentant plus de 200 000 individus, complétées par des données macroéconomiques dans sa base de données contextuelle. Toutes ces données sont disponibles gratuitement sur le site de GGP (www.ggp-i.org). Un nouveau cycle d’enquêtes est prévu dans les années 2020, à l'aide d'outils de collecte de données multimodes de pointe : des entretiens sur Internet auprès de grands échantillons représentatifs, complétés par des entretiens téléphoniques et en face à face. L'enquête GGS est devenue la référence en matière d'enquêtes sur la famille, et des chercheurs d'autres continents (Amérique latine et Asie) souhaitent participer à ce nouveau cycle de collecte de données.

L'objectif de notre projet est de réaliser la première vague de GGS à Taïwan, en utilisant une collecte multi-mode composée de 20 % d'entretiens en face à face et de 80 % d'entretiens par Internet, et de réaliser la première vague de GGS en France, en utilisant la stratégie de collecte de données la plus efficace parmi celles actuellement testées dans le cadre d'une enquête pilote. Nous allons également étendre et mettre à jour la base de données contextuelle pour inclure Taïwan et ajouter des variables sur la reconnaissance légale des relations homosexuelles. Enfin, nous réaliserons des analyses comparatives internationales à partir de ces données.

Notre projet se concentre sur Taïwan et la France, candidats idéaux pour la comparaison. Alors que Taïwan a l'un des taux de fécondité les plus bas du monde, la France a l'un des taux les plus élevés parmi les pays développés. Il existe également de grandes différences socioculturelles entre les deux pays. Mais on observe également des points communs entre Taïwan et la France. Ces diversités et ces points communs permettront des comparaisons instructives, qui sont le cœur de notre projet, en complément des recherches spécifiques à chaque pays.

Coordination du projet

Laurent TOULEMON (Fécondité, familles, conjugalités)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Academia Sinica / Institute of Sociology
FAmilles Fécondité, familles, conjugalités

Aide de l'ANR 400 413 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2021 - 48 Mois

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