CE36 - Santé publique, santé et sociétés

Vagues de chaleur, îlots de chaleur urbains, et bien-être et santé : une approche par capteurs embarqués – H3Sensing

Résumé de soumission

Alors que le nombre de jours de vagues de chaleur en France continuera à augmenter au cours du siècle, les chaleurs extrêmes sont associées à une morbi-mortalité accrue dans les îlots de chaleur urbains. Le premier objectif d’H3Sensing est d’étudier les déterminants liés aux environnements extérieurs, bâtiments, logements, situations et comportements de l’exposition personnelle à la chaleur mesurée lors des activités quotidiennes en période de chaleur. Nous explorerons les déterminants environnementaux associés aux îlots de chaleur micro-urbains à un niveau inégalé de précision ; nous étudierons les caractéristiques des bâtiments et des logements associées au stress thermique dans le logement ; et nous examinerons comment les activités (déplacements, etc.) et les pratiques (habillement, gestion de la chaleur dans le logement) contribuent au stress thermique. Le second objectif est d’examiner si ces déterminants du stress thermique et le stress thermique lui-même sont associés à la physiologie, au sommeil, à l’inconfort thermique et au bien-être. A partir d’un échantillon aléatoire de 33 501 logements tirés du recensement, 200 résidents du Grand Paris seront suivis sur 4 jours en avril-mai et juin-septembre (cette taille d’échantillon fournit la puissance statistique nécessaire ; nous pourrons identifier et tenir compte des écarts par rapport à la représentativité). Les données seront collectées sur deux années pour augmenter le nombre de jours de chaleur. Les assistants de recherche utiliseront un formulaire pour collecter des informations détaillées sur les caractéristiques climatiques des bâtiments et logements. Les participants porteront un récepteur GPS, permettant de conduire une enquête de mobilité détaillée, et d’appréhender les expositions de façon dynamique lors de la mobilité. Le stress thermique sera mesuré de façon ambulatoire en tenant compte de la température personnelle ambiante, de l’humidité, de la vitesse du vent et de la température radiative (indice climatique thermique universel). Une station météorologique sera placée dans la chambre, et des capteurs de flux solaire à l’extérieur sur les fenêtres. Les participants porteront un accéléromètre pour évaluer le sommeil, et des capteurs physiologiques (mesure de la pression artérielle, température corporelle, activité électrodermale comme marqueur de la transpiration). L’inconfort thermique personnel, le bien-être et la qualité du sommeil seront rapportés sur le smartphone. Un questionnaire a posteriori par téléphone collectera des informations sur les pratiques liées à la chaleur pendant la période d’observation. Les analyses des effets à court terme utiliseront des modèles de mesures répétées. L’investigation du stress thermique momentané comme variable réponse utilisera des techniques statistiques pour les mixtures complexes (nombre important d’expositions). L’analyse de la qualité du sommeil, du bien-être et des mesures physiologiques comme variables réponse utilisera deux schémas complémentaires : une analyse à effets fixes d’observations appariées dans les périodes chaude et contrôle pour les mêmes participants ; et une analyse à effets fixes au niveau participant de l’ensemble des observations de la période chaude. Les effets des environnements, bâtiments, logements, pratiques et activités sur les variables sanitaires seront décomposés en effets directs et effets indirects via le stress thermique personnel. Nous étudierons les différences de genre dans l’exposition au stress thermique et dans la sensibilité des variables de santé au stress thermique. H3Sensing associe des épidémiologistes, urbanistes et scientifiques du climat. Les experts en urbanisme du projet formuleront des recommandations concrètes techniques (dans un document pédagogique de synthèse) pour aider les acteurs urbains souhaitant tenir compte de l’îlot de chaleur urbain dans leurs régulations d’urbanisme, leurs politiques publiques et leurs projets de planification urbaine.

Coordination du projet

Basile Chaix (Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

iPLESP Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique
LIED Laboratoire Interdisciplinaire des Energies de Demain
APUR Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) / Pôle études
SIO University of California / Herbert Wertheim School of Public Health and Human Longevity Science, Scripps Institution of Oceanography

Aide de l'ANR 696 534 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

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