CE34 - Contaminants, écosystèmes et santé

Présence et toxicité des substances perfluoroalkylées (PFAS) historiques et émergentes chez les oiseaux de mer: une étude à grande échelle en France métropolitaine et outre-mer – ToxSeaBird

Résumé de soumission

Les substances poly et perfluoroalkyles (PFAS) sont des agents tensioactifs utilisés dans une multitude de produits manufacturés, notamment les mousses anti-incendie, les vêtements imperméables, les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les emballages alimentaires, les produits de soins personnels, l'électronique, le placage des métaux et même les pesticides. Transportés sur de longues distances, via le transport atmosphérique et océanique, ces polluants hautement persistants et bioaccumulatifs sont désormais omniprésents. Chez l'homme et chez les modèles de laboratoire, les PFAS peuvent provoquer des cancers, affecter l'immunocompétence et perturber le système endocrinien. Cependant, les conséquences de l'exposition aux PFAS restent très mal connues chez les animaux sauvages. L'acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) et l'acide perfluorooctanoïque (PFOA) ont été inclus dans la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POPs). Cependant, les PFAS couvrent plus de 4 700 substances et la grande majorité d'entre eux ne sont pas encore réglementés, tandis que certains sont de plus en plus détectés dans le biote. En outre, le développement et la fabrication d'autres PFAS alternatifs, dont les risques ne sont généralement pas caractérisés, se poursuivent, malgré des preuves récentes de leur présence dans les tissus de la faune sauvage. Les évaluations de l'exposition axées uniquement sur les anciennes substances (PFOS, PFOA) risquent de sous-estimer gravement l'exposition globale de la faune. L'évaluation de l'exposition et des effets des PFAS sur la faune est donc une priorité environnementale. En tant que prédateurs supérieurs, les oiseaux de mer sont des bioindicateurs pertinents de la pollution marine et il est urgent de surveiller les PFAS dans un large éventail d'habitats. Afin d'améliorer notre compréhension de la distribution mondiale des PFAS et de leurs effets sur la faune, nous proposons le projet ToxSeabird qui vise à fournir une étude complète et sans précédent de l'occurrence et de la toxicité des PFAS historiques et émergents chez les espèces d'oiseaux marins le long d'un gradient géographique unique englobant les zones antarctiques, subantarctiques, subtropicales, tropicales, tempérées et subarctiques, depuis l'outre-mer et la France métropolitaine. La France d'outre-mer et la France métropolitaine abritent des millions d'oiseaux marins, dont des espèces endémiques rares, et sont donc responsables d'une part importante de la biodiversité marine. ToxSeabird implique cinq partenaires : le Centre d'Etude Biologiques de Chizé (CEBC) ; Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux (EPOC) ; Littoral Environnement et Sociétés (LIENSs), le Muséum National d'Histoire Naturelle (PhyMA), et l’Institut Pluridisciplinaire Hubert CURIEN (IPHC). Le projet ToxSeabird vise à : 1) Documenter la présence de PFAS historiques et émergents chez 40 espèces d'oiseaux marins d'outre-mer et de France métropolitaine, le long des zones antarctiques, tropicales, tempérées et subarctiques ; 2) Interpréter les schémas de contamination par les PFAS par le biais de l'écologie trophique (isotopes stables) et de la biotélémétrie ; 3) Étudier expérimentalement les effets des PFAS sur les mécanismes physiologiques clés (hormones, stress oxydatif, télomères) ; 4) Relier la contamination par les PFAS aux paramètres démographiques en utilisant les études de baguage à long terme en cours. Notre projet devrait donner un nouvel aperçu de l'exposome des oiseaux de mer à travers un gradient latitudinal sans précédent et fournir des informations innovantes sur les effets peu explorés des PFAS sur la faune.

Coordination du projet

Olivier Chastel (Centre d'études biologiques de Chizé)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IPHC Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien - IPHC (UMR 7178)
CEBC Centre d'études biologiques de Chizé
LIENSs Littoral, Environnement et Sociétés
CEBC Centre d'études biologiques de Chizé
EPOC Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux
MNHN-PhyMA Physiologie Moléculaire et Adaptation
LIENSs Littoral, Environnement et Sociétés

Aide de l'ANR 773 989 euros
Début et durée du projet scientifique : février 2022 - 48 Mois

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