L’intermédiation dans l’organisation du travail migrant au sein de l’empire colonial français d’Asie et du Pacifique, du début du 19e au milieu du 20e siècle – COOLIEBROKERS
COOLIEBROKERS
Etude critique, historique et comparative des figures sociales et politiques des « brokers », intermédiaires dans l’organisation de la migration des travailleurs dans l’empire français d’Asie et du Pacifique, du début du 19e au milieu du 20e
objectifs scientifiques
Ce Programme de recherche collaborative réunit huit partenaires académiques, en France, en Asie et dans le Pacifique qui conjuguent leurs démarches afin de tenter d'enrichir les savoirs relatifs à l’intermédiation migratoire au sein de l’empire colonial français d’Asie et du Pacifique, du début du 19e au milieu du 20e siècle. Cette notion renvoie à l’organisation de la migration de travailleurs, immigrés ou « indigènes », par des intermédiaires dans le cadre du travail colonial. L’objectif général consiste en la description de ces brokers et des ambiguïtés, clichés, qui les entourent, dès l’époque coloniale et encore de nos jours.La connaissance encore très incomplète des formes de migration de travail dans l’empire français, de l’Indochine coloniale à la Polynésie française, du début du 19e et jusqu’au milieu du 20e siècle, constitue une autre motivation majeure à l’origine du projet.
Les études, françaises et étrangères, dédiées à l'intermédiation dans la migration manquent cruellement de profondeur historique. Ce projet propose de combler cette lacune, en s’appuyant sur la littérature historique française qui a investi ce champ depuis plusieurs années, ainsi que sur des études monographiques originales conduites dans le cadre de l’Empire français d’Asie et du Pacifique à partir des principales filières de travailleurs migrants qui l'irriguent, du début du 19e siècle aux années 1950 : les « coolies », chinois, javanais, japonais, polynésiens, vietnamiens et leurs intermédiaires. Le terme « coolie », qui n’est pas forcément utilisé partout dans cet espace (le terme « canaque » lui est souvent préféré en Océanie, en supportant la même charge péjorative), est fréquemment employé néanmoins par les embaucheurs occidentaux à partir du début du 19e siècle, et se trouve de nouveau adopté de nos jours : il désigne, d’abord, spécifiquement, les travailleurs et contractuels asiatiques ; ensuite, par extension et de manière péjorative, une personne qui travaille de ses mains pour un salaire limité.
Nous proposons une étude critique, historique et comparative, de l’intermédiation migratoire dans une durée longue, à partir de deux terrains, l’Indochine et la Mélanésie coloniales françaises, où elle connaît une ancienneté et une densité remarquables. Pour y parvenir, nous examinerons l’ancrage ou le déracinement historique, socioculturel et politique de l’intermédiation migratoire. Nous insisterons sur le fait que l’intermédiaire n’est pas plus nécessairement un bourreau, que le coolie, canaque, ou le migrant n’est inévitablement sa victime. Tous deux opèrent dans des contextes structurés autour de contraintes et d’opportunités, et agencent en permanence forces structurelles et capacité d’agir. À travers l’étude des carrières des brokers et de l’histoire des institutions du «brokerage«, il importe, pour ce projet, de souligner le caractère complexe, mais compréhensible et mobilisable, de ces intermédiations dans le contexte actuel d’anxiété suscitée par l’explosion des migrations internationales.
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Ce projet entend enrichir les savoirs relatifs à l’intermédiation migratoire au sein de l’empire colonial français d’Asie et du Pacifique, du début du 19e au milieu du 20e s. Ce terme renvoie à l’organisation de la migration de travailleurs immigrés ou « indigènes » par des intermédiaires dans le cadre du travail colonial. L’objectif général consiste en la description de ces brokers et ambiguïtés, clichés, qui les entourent, dès l’époque coloniale et encore de nos jours. Notre projet vise ainsi à saisir les figures sociale et politique de ces agents essentiels des relations de travail qui demeurent un enjeu fondamental pour l’historiographie aussi bien de la colonisation, que celle des migrations actuelles de travail. La connaissance encore très incomplète des formes de migration de travail dans l’empire français, de l’Indochine coloniale à la Polynésie française, du début du 19e et jusqu’au milieu du 20e siècle, constitue une autre motivation majeure à l’origine du projet.
Les études, françaises et étrangères, dédiées au brokerage dans la migration manquent cruellement de profondeur historique. Ce projet propose de combler cette lacune, en s’appuyant sur la littérature historique française qui a investi ce champ depuis plusieurs années, ainsi que sur des études monographiques originales conduites dans le cadre de l’Empire français d’Asie et du Pacifique à partir des principales filières de travailleurs migrants qui l’irriguent, du début du 19e siècle aux années 1950 : les « coolies », chinois, javanais, japonais, polynésiens, vietnamiens et leurs intermédiaires. Le terme « coolie », qui n’est pas forcément utilisé partout dans cet espace (le terme « canaque » lui est souvent préféré en Océanie, en supportant la même charge péjorative), est fréquemment employé néanmoins par les embaucheurs occidentaux à partir du début du 19e siècle, et se trouve de nouveau adopté de nos jours : il désigne, d’abord, spécifiquement, les travailleurs et contractuels asiatiques ; ensuite, par extension et de manière péjorative, une personne qui travaille de ses mains pour un salaire.
Nous proposons une étude critique, historique et comparative, de l’intermédiation migratoire dans une durée longue, à partir de deux terrains, l’Indochine et la Mélanésie coloniales françaises, où elle connaît une ancienneté et une densité remarquables. Pour y parvenir, nous examinerons l’ancrage ou le déracinement historique, socioculturel et politique de l’intermédiation migratoire. Nous insisterons sur le fait que l’intermédiaire n’est pas plus nécessairement un bourreau, que le coolie, canaque, ou le migrant n’est inévitablement sa victime. Tous deux opèrent dans des contextes structurés autour de contraintes et d’opportunités, et agencent en permanence forces structurelles et capacité d’agir. À travers l’étude des carrières des brokers et de l’histoire des institutions du brokerage, il importe, pour ce projet, de souligner le caractère complexe, mais compréhensible et mobilisable, de ces intermédiations dans le contexte actuel d’anxiété suscitée par l’explosion des migrations internationales.
Trois axes thématiques guideront la réflexion et l’enquête collective. L’objectif principal de l’axe 1, « Socio-économie des intermédiations migratoires » sera de saisir les figures sociales de la médiation migratoire, individuelle ou collective, les carrières des brokers, les réseaux migratoires et de sociabilité. Une attention particulière sera portée aux institutions qui opèrent au niveau de l’intermédiation. L’axe 2 « Diplomaties, politique et migrations de travail » analyse la place réservée aux brokers dans les politiques migratoires, et d’une manière plus générale, la régulation recherchée par les acteurs étatiques du fonctionnement des migrations de travail. L’axe 3 « Représentations, littératures et mémoires de l’intermédiation » se penche plus spécifiquement sur les questions de mémoires, de représentations, relatives aux brokers.
Coordination du projet
ERIC GUERASSIMOFF (Centre d'Etudes en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenaire
ARCHIVES NATIONALES 1 DU VIETNAM / DOCUMENTATION
CREDO Centre de recherche et de documentation sur l'océanie
ANOM Archives Nationale d'Outre-Mer
EFEO Ecole Française d'Extrême-Orient
SANC Service des Archives de la Nouvelle-Caldonie
CESSMA Centre d'Etudes en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques
IrAsia Institut de Recherches Asiatiques
IFRAE Institut Français de Recherche sur l’Asie de l’Est
Aide de l'ANR 380 345 euros
Début et durée du projet scientifique :
décembre 2020
- 36 Mois
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