Les jeunesses sexuelles : inégalités, relations, appartenances – JEUNES
Les jeunesses sexuelles
Inégalités, relations, appartenances
Cartographier les jeunesses sexuelles au prisme des inégalités
Ce projet porte sur les nouveaux modes d’entrée dans la vie sexuelle et affective des jeunes adultes. Dans un contexte de précarisation de la jeunesse, de politisation des questions sexuelles, de visibilité accrue des homosexualités et d’apparition de nouvelles pratiques avec le numérique, l’objectif est de saisir les modalités, et les nouvelles inégalités, de ladite « jeunesse sexuelle ». D’une part, le projet permettra de renouveler la question classique des inégalités sociales et territoriales d’accès à la sexualité, en ajoutant l’analyse des discriminations ethno-raciales. D’autre part, il s’intéresse aux inégalités de genre dans l’exercice de la sexualité : entre femmes et hommes mais aussi en fonction des hiérarchies de féminité et de masculinité. Fondé sur une approche matérialiste et surtout relationnelle de la sexualité, et grâce à une recherche d’envergure, le projet dressera un panorama inédit des nouvelles conditions de vie amoureuse et sexuelle à l’âge de la jeunesse.
Le projet repose sur une enquête ambitieuse, articulant les sources et les méthodes. Il repose en premier lieu sur une enquête statistique, représentative des jeunes de 18 à 29 ans, qui seule permet de cartographier les « jeunesses sexuelles » dans leur diversité. Le projet mobilise également des post-enquêtes qualitatives, fondées sur des entretiens, afin de mieux saisir la distinction et la qualification des relations par les jeunes, mais aussi pour creuser des thématiques mal captées par l’approche statistique.
A venir
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Ce projet porte sur les nouveaux modes d’entrée dans la vie amoureuse et sexuelle des jeunes adultes. Il interroge les transformations récentes de la jeunesse en s’intéressant plus précisément à la vie intime. Car si les changements dans les parcours scolaires et professionnels des jeunes ont été finement documentés, peu de travaux ont été consacré aux transformations récentes de la sexualité et la mise en couple. Pourtant, les évolutions en ce domaine sont nombreuses. Le report de l’installation conjugale correspond à l’ouverture d’une période dite de « jeunesse sexuelle » où femmes et hommes vivent des relations multiples. Parallèlement, on constate une politisation des questions sexuelles, une visibilité accrue des homosexualités, une diversification des identités de genre et l’apparition de nouvelles pratiques numériques comme les rencontres en ligne ou de nouveaux usages pornographiques.
Le projet prend pour objet cette période de « jeunesse sexuelle » en s’intéressant à ces différentes formes. A rebours d’une vision monolithique de la sexualité juvénile, qui gommerait les différences entre jeunes, il s’agit ici d’étudier la diversité des expériences. Ce faisant, le projet s’intéresse aux inégalités de la vie intime selon les appartenances sociales, sexuées, territoriales et ethnoraciales. La question des inégalités se pose en termes d’accès aux partenaires et de conditions d’exercice de la sexualité. Qui sont les jeunes qui accèdent à l’ouverture des possibles sexuels et qui en sont exclus ?
Pour répondre à cette question, le projet adopte une double approche. Matérialiste tout d’abord, il accorde une attention importante aux conditions socio-économiques de la vie intime : avoir une sexualité, c’est disposer d’un espace d’intimité physique ; « faire couple » requiert des ressources. À rebours d’une approche par trop idéaliste de la vie amoureuse et sexuelle – qui aborderait les transformations récentes exclusivement sous l’angle d’attitudes et de normes – le projet s’intéresse aux ressorts matériels de l’entrée dans la sexualité et la conjugalité. L’hypothèse centrale est que les conditions d’existence créent des différences, non désirées, de parcours affectifs.
Le projet repose aussi sur une approche relationnelle. Les dernières décennies correspondent à un élargissement des répertoires relationnels que le projet se donne pour objectif de saisir. L’enjeu est d’abord empirique : il s’agit de capter la diversité des expériences amoureuses et sexuelles. Mais c’est aussi un déplacement théorique et méthodologique. Alors que l’approche sociologique habituelle consiste à étudier les comportements sexuels en fonction des caractéristiques individuelles (qui fait quoi ?) une perspective relationnelle s’intéresse à leur contexte (qui fait quoi avec qui ?). On fait l’hypothèse que les pratiques sexuelles dépendent, certes des propriétés de l’individu, mais aussi des configurations relationnelles qu’il importe alors d’étudier.
Ce programme de recherche appelle une enquête ambitieuse, articulant les sources et les méthodes. Il repose d’abord sur une enquête statistique, représentative des jeunes de 18 à 29 ans, qui seule permet de cartographier les « jeunesses sexuelles » dans leur diversité. Ensuite, le projet mobilise une enquête qualitative, fondée sur des entretiens, afin de mieux saisir la distinction et la qualification des relations par les jeunes, mais aussi pour creuser des thématiques mal captées par l’approche statistique, dont les violences sexistes et sexuelles. Enfin, le projet repose sur l’exploitation de données nouvelles, dites « massives », issues d’une application de rencontres. Ces données offrent une occasion inédite d’observer le jeu de sélection-élimination des partenaires potentiels. Grâce à des informations anonymisées sur les comportements de contact (qui contacte qui ?), il est possible d’objectiver les échanges amoureux et sexuels, et d’identifier les personnes qui s’en trouvent exclues.
Coordination du projet
Marie Bergstrom (Genres, sexualité, inégalités)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenaire
GENRE Genres, sexualité, inégalités
Aide de l'ANR 321 378 euros
Début et durée du projet scientifique :
décembre 2020
- 48 Mois