Alors que la RSE est le plus souvent étudiée sous l’angle des discours et des instruments, le programme de recherche PROVIRCAP offre une perspective inédite sur le « capitalisme responsable » en partant de ses managers, de leurs activités de travail et de leurs milieux professionnels et associatifs.
Au cours des dernières années, les milieux d’affaires ont affirmé de manière croissante leur aspiration à limiter les externalités négatives de leurs activités et à contribuer, plus largement, au bien commun. Dans ce contexte, le champ professionnel lié à la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est en plein essor : des cadres d’entreprise et des consultants sont de plus en plus nombreux à faire de la RSE leur spécialité professionnelle. Alors que la RSE est le plus souvent étudiée sous l’angle des discours et des instruments, le programme de recherche PROVIRCAP offre une perspective inédite sur le « capitalisme responsable » en partant de ses managers, de leurs activités de travail et de leurs milieux professionnels et associatifs. L’enquête porte sur les cadres chargé·es des programmes RSE liés à cinq enjeux (environnement, droits humains, diversité, équité et inclusion, investissement responsable, mécénat) dans trois contextes nationaux (France, Etats-Unis, Espagne). Le protocole d’enquête s’appuie sur des méthodes qualitatives (entretiens, observations, analyse documentaire) et quantitatives (webscraping et questionnaire). Le programme PROVIRCAP poursuit une triple ambition théorique : 1/ éclairer la recomposition des frontières entre marché, État et monde associatif dans la définition du bien commun ; 2/ comprendre les dynamiques de professionnalisation à l’œuvre dans les strates managériales des entreprises globalisées ; 3/ saisir la manière dont les hiérarchies de genre travaillent la face vertueuse du capitalisme.
Le protocole d’enquête s’appuie sur des méthodes qualitatives (entretiens, observations, analyse documentaire) et quantitatives (webscraping et questionnaire).
L’institutionnalisation des dispositifs signalant la vertu des entreprises, ordinairement placés sous le label de la « Responsabilité Sociale des Entreprises », est une dimension centrale des mutations actuelles du capitalisme. Alors que la RSE est le plus souvent étudiée sous l’angle des discours et des instruments, ce projet offre une perspective inédite sur le « capitalisme responsable » en partant de l’étude ses managers, de leurs activités de travail et de leur milieux professionnels. En plaçant le regard sur les professionnel·les de la RSE, le programme de recherche ProVirCap poursuit une triple ambition théorique : 1/ éclairer la recomposition des frontières entre marché, État et société civile ; 2/ comprendre les reconfigurations du professionnalisme dans les entreprises globalisées ; 3/ saisir la manière dont les hiérarchies de genre travaillent la face vertueuse du capitalisme. Porté par un consortium de neuf chercheur·es reconnu·es pour leurs travaux sur différents champs associés à la RSE, le projet se nourrit du croisement de plusieurs perspectives d’analyse : sociologies du travail, des professions, de l’économie et des organisations, sociologie politique, sciences de gestion et études sur le genre. Le protocole d’enquête articule méthodes qualitatives (entretiens, observations) et quantitatives (webscraping de CV, enquête par questionnaire), et repose sur un double regard comparatif : entre sous-champs managériaux associés à la RSE (développement durable, investissement responsable, diversité et qualité de vie au travail, droits humains, mécénat, éthique) et entre cas nationaux (France, États-Unis, Espagne). Le dialogue étroit avec un comité d’expert·es international et interdisciplinaire viendra renforcer l’inscription du projet dans le champ transnational d’analyse du capitalisme responsable. La diffusion des résultats auprès des professionnel·les du secteur, au-delà du monde scientifique, permettra de promouvoir l’apport des sciences sociales dans un champ particulièrement réceptif aux échanges avec le monde académique, contribuant ainsi à alimenter les réflexions autour de la transformation du capitalisme – une question qui, dans le contexte de la crise du Covid-19, apparaît encore plus cruciale pour les sociétés contemporaines.
Madame Laure Bereni (Centre Maurice Halbwachs)
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CLERSE Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques
IRISSO Institut de recherche Interdisciplinaire en Sociologie, Economie et Science Politique (IRISSO)
LISIS Laboratoire Interdisciplinaire Sciences, Innovations, Sociétés
CSO Centre de sociologie des organisations
IDHES - Institutions et Dynamiques Historiques de l'Economie et de la Société
DRM Dauphine Recherches en Management
CMH Centre Maurice Halbwachs
Aide de l'ANR 351 144 euros
Début et durée du projet scientifique :
avril 2021
- 48 Mois