CE26 - Innovation, travail

Approche transactionnelle de la FAtigue des opérateurs travaillant dans des Bureaux Ouverts – FABO

FABO

Approche transactionnelle de la fatigue en bureaux ouverts

Enjeux et objectifs principaux

Le projet propose permet d’approfondir la compréhension de l’apparition de la fatigue et de la situation de travail vécue par les opérateurs travaillant en bureaux ouverts. Une attention particulière est portée aux travailleurs âgés. Certaines caractéristiques du bruit (principalement l’émergence de parole intelligible) sont décrites comme augmentant les facteurs de gêne et de fatigue perçue par les opérateurs (Study SBiB, 2010 ; Pierrette et al., 2014). Cependant, cette fatigue varie en fonction de caractéristiques individuelles (état physiologique, niveau d’anxiété, âge, perte auditive liée à l’âge, …) et de caractéristiques situationnelles autres que l’environnement sonore (ambiance sociale, organisation de l’activité de travail, complexité des tâches, etc). Ainsi, une meilleure compréhension de l’interaction entre ces caractéristiques individuelles et situationnelles, incluant le bruit, est nécessaire. Pour cela, le projet est pluridisciplinaire et implique des chercheurs spécialisés en acoustique, en psycho-acoustique et en ergonomie.

Le projet propose de conduire différentes études :
- Des études de laboratoire par l’INSA de Lyon pour étudier l’effet d’interaction entre des caractéristiques individuelles spécifiques aux opérateurs âgés et l’environnement sonore pendant une tâche expérimentale (tâche 2)
- Des études de terrain pour caractériser les situations de travail reposant sur la méthode ITAMaMi (tâche 1) et avec des mesures répétées pur évaluer l’évolution de la fatigue au cours d’une journée de travail en fonction des caractéristiques situationnelles et individuelles (tâche 4)
- Des études de laboratoire à l’INRS de Nancy pour étudier les effets des aides auditives sur les participants effectuant des tâches cognitives (tâche 3).

La tâche 1, menée au sein du LAPCOS à Nice, consistait à décrire l’activité, les tâches et les caractéristiques organisationnelles et architecturales des lieux de travail sur lesquels nous sommes intervenus. Grâce à ces analyses basées sur des observations systématiques et des entretiens, les items d’un questionnaire de caractérisation des situations de travail ont pu être élaborés (voir annexes). Ce questionnaire pourra ensuite être déployé lors de la tâche 4. Ce travail s’est déroulé dans 5 entreprises différentes (deux en Lorraine, une à Paris et deux à Nice).
Pour la tâche 2, une première expérience a été réalisée. Il s'agit d'une tâche de sériation (séries de 10 chiffres apparaissant visuellement et dont l'ordre d'apparition doit être retenu), en présence d'un bruit de parole d'intelligibilité variable (5 valeurs de STI entre 0.35 et 0.75). 42 participants (jeunes et d'audition normale) ont participé à l'expérience. Chacun d'entre eux a réalisé la tâche dans deux conditions : dans l'une d'elles, les signaux étaient modifiés pour simuler une perte auditive de profil N2 (perte légère, seuil variant de 25 dB HL à 1000 Hz à 50 dB HL à 6000 Hz). Ces modifications étaient réalisées par un simulateur de pertes auditives. Les résultats ont montré que, dans la condition de pertes auditives simulées, la performance ne dépend pas des valeurs du STI - au contraire de la condition normale, i.e. auditeurs normo-entendants, pour laquelle la performance est moins bonne pour la valeur maximale de STI.
Pour la tâche 3, une étude en laboratoire a été mise en place à l’INRS. Différents environnements sonores ont été créés en superposant bruits ambiants de bureau ouvert et bruits de parole à différents niveaux d’intelligibilité. Quarante-six sujets normo-entendants dont les pertes auditives ont été simulées ont été recrutés pour l’occasion. Munis de casque audio, il leur a été demandé de réaliser une tâche complexe de longue durée (environ 3h) selon 4 rapports signal/bruit (SNR) différents (-4, 0, 4 et 8 dB), avec et sans prothèses auditives.
Pour chaque condition sonore (croisement SNR et port ou non de prothèses auditives), des données objectives (performance) et subjectives (fatigue, charge mentale, gêne) ont été recueillies. Les premiers résultats montrent des effets significatifs de l’appareillage sur la perception de l’environnement sonore qui est estimé plus bruyant, plus gênant et plus fatigant avec des prothèses auditives plutôt que sans. La charge externe est également jugée plus élevée lors du port de prothèses auditives. Le SNR a un effet significatif sur les performances. Elles sont meilleures avec un SNR élevé (8dB) correspondant à un bruit de parole est plus important que le bruit de fond. Des analyses supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes à l’origine de ces différences.

Pour la tâche 2, les étapes à suivre de l'étude sont :
- réalisation d'expérience d'intelligibilité de la parole modifiée par le simulateur (pour vérifier si l'effet observé ici n'est pas simplement dû à une perte d'intelligibilité);
- si possible, recrutement de vrais malentendants pour répliquer l'expérience (afin de vérifier la capacité du simulateur à reproduire les effets psychologiques propres à la tâche de sériation);
- définition d'une nouvelle expérience utilisant une tâche plus représentative d'un travail de bureau (mais qui nécessitera un temps d'exposition plus important).
La tâche 4 débutera en octobre 2022.

1. Volpe, M., Brocolini, L., & Chevret, P. (2022). Effet des bruits de bureau sur les personnes malentendantes équipées d’aides auditives. Actes du Colloque CFA.

Ce projet s’intéresse aux effets des interactions entre les individus et leur environnement dans le milieu de travail. La majorité des personnes confrontées au travail en bureaux ouverts rapporte une gêne très importante du bruit. Des travaux ont été menés depuis plusieurs années par les équipes de recherche impliquées dans ce projet pour déterminer les caractéristiques de l’environnement sonore responsables de cette gêne. Ce projet propose d’aller plus loin dans la compréhension du phénomène et de la situation de travail vécue par les opérateurs en identifiant les facteurs responsables de la fatigue ressentie et en portant une attention particulière à certaines caractéristiques individuelles, telles que les capacités d’inhibition attentionnelle et l’âge. Pour cela, des études de terrain et de laboratoire sont envisagées.

Coordination du projet

Edith Galy (UNIVERSITE CÔTE D'AZUR - LABORATOIRE D'ANTHROPOLOGIE ET DE PSYCHOLOGIE COGNITIVES ET SOCIALES)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

LVA LABORATOIRE VIBRATIONS ACOUSTIQUES
INRS INRS
LAPCOS UNIVERSITE CÔTE D'AZUR - LABORATOIRE D'ANTHROPOLOGIE ET DE PSYCHOLOGIE COGNITIVES ET SOCIALES

Aide de l'ANR 436 944 euros
Début et durée du projet scientifique : janvier 2021 - 48 Mois

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