CE39 - Sécurité Globale et Cybersécurité

La Coopération dans les Zones de Conflit – COOPCONFLICT

La cooperation dans les zones de conflit

L'efficacité des opérations militaires dans les zones de conflit repose essentiellement sur la coopération de différents acteurs aux intérêts et motivations divergents. Ces acteurs comprennent la population civile, les responsables du gouvernement local, ainsi que les forces de sécurité étrangères et nationales. Ma recherche utilise de nouvelles données granulaires sur la violence en Afghanistan et en Inde pour étudier la coopération entre ces acteurs dans les zones de conflit.

Comment les conditions organisationnelles et économiques façonnent-elles la coordination entre les principaux acteurs dans les zones de conflit?

Notre proposition se compose de trois sous-projets. Chaque sous-projet vise à fournir des preuves quantitatives sur la manière dont les interventions économiques et les changements organisationnels peuvent promouvoir une coopération efficace dans les zones de conflit. Chaque sous-projet mettra en évidence un ensemble différent d'acteurs dans le conflit. Dans un premier sous-projet, nous étudierons comment les chocs économiques affectent la coopération civile avec les forces de sécurité. Deuxièmement, nous examinerons comment les problèmes de coordination entre les alliés de l'OTAN affectent la sécurité. Dans le troisième sous-projet, nous étudierons l’interaction entre les forces de sécurité étrangères et nationales, et en particulier la manière dont la transition sécuritaire en Afghanistan a influé sur les conséquences de la violence. De plus, nous développerons quatre projets d'extension. Le premier analysera comment la frontière poreuse de l’Afghanistan affecte la stratégie des Taliban à l’égard de la population civile. Le second étudiera la relation entre l’identité des représentants du gouvernement afghan et les attitudes de la population à l’égard du conflit. Le troisième projet d'extension étudie comment les incitations fiscales façonnent le rôle des gouvernements infranationaux dans la gestion des conflits. Le quatrième projet d'extension se concentrera sur le soutien du public dans les pays d'envoi de troupes pour le maintien des troupes de l'OTAN en Afghanistan.

Une contribution clé de cette proposition est d'étudier la coopération entre les acteurs dans les zones de conflit à l'aide de sources de données récemment déclassifiées ou construites. La granularité de ces nouvelles sources de données permet de quantifier les relations empiriques et de tester formellement les hypothèses de recherche. Bien qu'il existe une littérature émergente en économie et en science politique utilisant des outils statistiques similaires, elle a accordé peu d'attention aux interactions que je propose d'étudier.

Quant à la transition de la sécurité de l'OTAN aux forces de sécurité nationale afghanes (« Security Transitions », co-écrit avec Thiemo Fetzer, Pedro CL Souza, et Austin Wright), nos résultats indiquent que la phase initiale de la transition a réduit les mesures objectives de la violence aussi que la sécurité perçue. Cependant, nous constatons également que le retrait définitif des troupes de l'OTAN a entraîné une recrudescence de la violence. Ces schémas sont conformes à une stratégie des talibans de maintenir profil bas pendant la période de transition. Ce constat souligne la possibilité que l’OTAN a mal-interprété les tendances de violences en Afghanistan lors de la période de transition.

Dans le sous-projet sur les taxes minières en Inde (« Fiscal Incentives for Conflict », co-écrit avec Jacob Shapiro) , nous montrons que l’augmentation aiguë d’une taxe sur la production de minerai de fer, imposée par le gouvernement central, a incité les différents États indiens (qui sont responsables de la police sur leur territoire) à intensifier les opérations de sécurité contre les rebelles maoïstes. Cet effet est concentré dans les districts avec des gisements de minerai de fer. Mais, nous constatons également que l'ampleur de l'exploitation minière illégale augmente en réponse à cette taxe.

Les travaux sur d'autres sous-projets sont toujours en cours et les résultats seront partagés dans les meilleurs délais.

Document de travail: «Security Transitions«
hal-pse.archives-ouvertes.fr/PSE_WP/halshs-02518234v1
Document de travail: «Fiscal incentives for conflict«
halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02921132/document

Le terrorisme international est souvent nourri par des conflits civils. Ce lien est l'un des principaux motifs des interventions militaires étrangères dans des zones de conflit lointaines, comme le Mali ou l'Afghanistan. L'efficacité de ces interventions repose essentiellement sur la coopération de différents acteurs ayant des intérêts et des incitations divergents. Ces acteurs comprennent la population civile, les autorités locales, ainsi que les forces de sécurité étrangères et nationales. Ma recherche utilise de nouvelles données granulaires sur la violence en Afghanistan pour étudier la coopération entre ces acteurs dans les zones de conflit. En tant qu'économiste spécialisé dans l'étude des conflits civils et des forces de sécurité, j'utiliserai des méthodes micro-économétriques pour étudier ces interactions.

Ma proposition consiste en trois sous-projets. Chaque sous-projet vise à fournir des preuves quantitatives de la manière dont les interventions économiques et les changements organisationnels peuvent promouvoir une coopération efficace dans les zones de conflit. Chaque sous-projet mettra en évidence un ensemble différent d'acteurs dans le conflit. Dans un premier sous-projet, j'étudierai comment les chocs économiques affectent la coopération civile avec les forces de sécurité. Deuxièmement, j'examinerai comment les problèmes de coordination entre alliés de l'OTAN affectent leurs opérations de sécurité. Dans le troisième sous-projet, j'étudierai l'interaction entre les forces de sécurité étrangères et nationales, et en particulier la manière dont la transition de la sécurité en Afghanistan a influencé la violence. En outre, je développerai deux projets d'extension. Le premier analysera comment la frontière poreuse de l'Afghanistan influence la stratégie des talibans à l'égard de la population civile. La seconde étudiera la relation entre l'identité des gouverneurs afghans locaux et les attitudes de la population face au conflit.

La contribution principale de cette proposition de recherche est d'étudier la coopération entre les acteurs dans les zones de conflit en utilisant des sources de données récemment déclassifiées. La granularité de ces nouvelles sources de données permet de quantifier les relations empiriques et les tests formels des hypothèses. Bien qu'il existe une littérature émergente en économie et en science politique utilisant des outils statistiques similaires, elle a accordé peu d'attention aux interactions que je propose d'étudier. En mettant en lumière la coopération entre les différents acteurs dans les zones de conflit, mon programme de recherche vise à contribuer à une meilleure prise de décision dans ces environnements difficiles.

Coordination du projet

Oliver Vanden Eynde (ECOLE D´ ECONOMIE DE PARIS)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

ECOLE D´ ECONOMIE DE PARIS

Aide de l'ANR 147 781 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2018 - 48 Mois

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