CE20 - Biologie des animaux, des organismes photosynthétiques et des microorganismes

Exploiter des protéines synthétiques de liaison à l’ARN à motifs PPR pour le contrôle ciblé de l’expression génétique dans les organismes vivants – SynPPR

Des protéines de liaison à l'ARN à façon pour contrôler l'expression des gènes in vivo

Exploiter des protéines synthétiques de liaison à l’ARN à motifs PPR pour le contrôle ciblé de l’expression génétique dans les organismes vivants

Le défi de la manipulation génétique des organismes vivants

La manipulation génétique des organites chez les organismes pluricellulaires reste un réel défi scientifique. Pour y répondre, ce projet propose d’exploiter la plus grande famille de protéines de liaison à l’ARN identifiée et contrôlant l’expression génétique des organites, la famille PentatricoPeptide Repeat (PPR). Nous utiliserons des protéines PPR customisées pour manipuler l’expression génétique des organites chez les plantes, afin de répondre à des enjeux de recherche fondamentale et appliquée. Sur le même concept, un outil de criblage chez la bactérie permettant l’évolution dirigée de nouvelles interactions PPR/ARN sera conçu afin d’accélérer l’annotation fonctionnelle des protéines PPR chez les plantes. Finalement, nous transférerons cette technologie aux cellules humaines afin de corriger une maladie génétique.

Les protéines PPR lient l’ARN selon un code de reconnaissance en acides aminés simple, nous permettant de concevoir des protéines à façon liant une séquence d’ARN désirée. Dans ce projet, nous concevrons différentes protéines à motifs PPR synthétiques programmées pour reconnaître une séquence ARN spécifique. Nous exprimerons par transgenèse ces protéines dans différents organismes vivants (plantes, cellules humaines et bactéries) afin de cibler des ARNm particuliers et contrôler leur devenir et ainsi, l'expression de leurs gènes.

Nous avons démontré durant ces 18 mois qu'il était possible d'utiliser des protéines PPR synthétiques chez les plantes pour contrôler l'expression de gènes du chloroplaste et ce, notamment par la régulation de la stabilité de leurs ARNm in vivo.

Les résultats préliminaires laisse entrevoir de multiples applications de l’utilisation des PPR synthetiques pour la régulation de l’expression des gènes dans les organismes vivants autres que les plantes. Nous tenterons d'exprimer des PPRs dans les mitochondries de plantes mais également dans la bactérie et les noyaux de cellules humaines afin de réguler l'expression de leurs gènes.

Aucune

Le génie génétique représente un enjeu majeur pour la recherche fondamentale mais aussi appliquée. Malheureusement, la plupart des méthodes qui permettent la manipulation des gènes nucléaires ne sont pas facilement transposables aux mitochondries et chloroplastes qui contiennent leur propre génome. La compréhension de l’importance des mécanismes post-transcriptionnels dans la régulation de l’expression des gènes et du rôle d’ARN défectueux dans certaines myopathies ou dans le contrôle de la fertilité des plantes a engendré le développement de nouveaux outils de génie génétique ciblant les ARNs. Les protéines de liaison aux ARNs jouent des rôles essentiels dans le métabolisme de l’ARN et la capacité à concevoir des protéines qui se lieraient à n’importe quelle séquence ARN pourrait fournir un outil innovant pour le génie génétique.
Dans ce contexte, les protéines pentatricopeptide repeat (PPR) représentent une classe idéale de protéines de liaison à l’ARN dont l'architecture modulaire et les propriétés de liaison aux ARNs représentent des options intéressantes pour la mise en place d’outils visant à contrôler l’expression ou le fonctionnement des ARNs. Les protéines PPR sont constituées d'un nombre variable de répétitions d’un motif dégénéré de 35 acides aminés qui se lient à des séquences d'ARN spécifiques suivant un mécanisme dans lequel chaque motif répété reconnaît une seule base de l’ARN grâce à l'action combinatoire de 2 acides aminés dans chaque répétition. Ce code de reconnaissance permet aujourd’hui de concevoir des protéines PPR ayant la capacité de lier n’importe quelle séquence ARN d’intérêt. En utilisant une PPR synthétique optimisée et ce code de reconnaissance, nous avons démontré, en préambule à ce projet, que des répétitions de motif PPR synthétiques (SynPPRs) pouvaient être programmées pour s’associer à n’importe quelle séquence ARN, ouvrant ainsi la porte à de nombreuses applications en biologie de synthèse.
Le projet SynPPR visera à développer des protéines PPR synthétiques utiles pour la biologie végétale, l’agronomie et la médecine et sera organisé en 3 tâches. La tâche 1 utilisera les SynPPRs pour réguler l’expression des gènes des organites chez Arabidopsis et contrôler la production de pollen chez les plantes cultivées. Lors de la tâche 2, nous concevrons des SynPPRs dont le rôle sera de réprimer des ARN toxiques dans le noyau de cellules humaines malades. Finalement, dans une dernière tâche 3, nous concevrons un crible haut-débit chez E. coli pour sélectionner rapidement des interactions protéine-ARN et ainsi améliorer la compréhension des mécanismes de liaison PPR-RNA. Ces derniers résultats seront utilisés pour affiner la conception des protéines SynPPRs.
Ce projet multidisciplinaire impliquera une collaboration entre 3 équipes internationalement reconnues, aux expertises complémentaires. L’équipe de K. Hammani au CNRS-IBMP, Strasbourg (partenaire 1) est reconnue pour la biochimie des protéines PPR. Celle de H. Mireau à l’INRA-IJPB, Versailles (partenaire 2) est experte dans le contrôle mitochondrial de la production du pollen et la traduction mitochondriale végétale et l’équipe de D. Furling à l’INSERM-CRM (partenaire 3) est un leader mondial dans le développement de biothérapies pour la dystrophie myotonique.
Les connaissances acquises dans le cadre du projet SynPPR auront un fort impact économique et scientifique puisqu’elles apporteront d’une part, une méthode nouvelle pour le génie génétique exploitable à la fois en recherche fondamentale et appliquée et d’autre part, répondront à certains enjeux primordiaux de l’agriculture moderne, comme la production de gènes restaurateurs de fertilité mâle optimaux qui faciliteront la production de semences hybrides chez les plantes ou, cliniques comme le développement de solution curatives à certaines maladies humaines associées à des ARN toxiques.

Coordination du projet

Kamel HAMMANI (CNRS-Institut de biologie moléculaire des plantes (IBMP))

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

UMRS974 Centre de Recherche en Myologie
IJPB INRA Institut Jean Pierre Bourgin
CNRS-IBMP CNRS-Institut de biologie moléculaire des plantes (IBMP)

Aide de l'ANR 548 365 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2018 - 48 Mois

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