DS04 - Vie, santé et bien-être

PHENOMÈNES D’INTROGRESSIONS DANS L’ÉTUDE DE LA DIVERSITÉ GÉNÉTIQUE DU TOXOPLASME ENTRE LA FRANCE ET L’AFRIQUE DE L’OUEST ET CENTRALE : DES INFLUENCES HUMAINES ET ENVIRONEMENTALES – IntroTox

Résumé de soumission

L’infection par Toxoplasma gondii est une zoonose ubiquitaire qui touche l’ensemble des espèces homéothermes. Son épidémiologie est complexe du fait du grand nombre d’hôtes et de voies de transmission. Chez l’homme, on observe une variabilité des formes clinique de la toxoplasmose qui semble être en lien avec l’état immunitaire du patient, mais également avec la souche responsable de l’infection. En Europe et en Amérique du Nord, les souches isolées jusqu’à présent appartiennent principalement à deux lignées clonales peu pathogène chez l’homme immunocompétent. A contrario, on observe en Amérique du Sud, une diversité génétique beaucoup plus importante, avec des souches à l’origine de manifestations cliniques plus sévères pouvant dans certains cas menacer le pronostic vital du patient. Les raisons de cette distribution géographique et de son maintien sont peu connues. De plus, la diversité génétique du toxoplasme en Afrique et en Asie demeure très peu explorée. Dans un monde globalisé, comprendre les déterminants de la structure spatiale de cette diversité et les facteurs qui contribuent à son évolution constitue un enjeu de santé publique important et une priorité pour envisager le contrôle de cette parasitose majeure. Des résultats antérieurs de l’équipe montrent que l’anthropisation du milieu modifie la diversité génétique du toxoplasme. A petite échelle géographique dans certaines régions, une séparation spatiale nette s’établit entre les génotypes des environnements anthropisé et sauvage. Des interpénétrations de génotypes d’un environnement à l’autre sont néanmoins observées. A une échelle globale, la circulation des hôtes intermédiaires par voie naturelle comme lors des migrations d’oiseaux, ou par voie anthropique via le transport de produits carnés, d’animaux domestiques ou le transport involontaire de nuisibles, pourrait également être source d’introgression de génotypes du toxoplasme d’une région à l’autre. Ces voies potentielles d’introgression ont été évoquées dans la littérature scientifique mais demeurent hypothétiques.
L’objectif principal du projet IntroTox sur les quatre ans à venir sera d’explorer les voies d’introgression de souches de T. gondii entre la France et l'Afrique de l'Ouest et Centrale au travers des exemples du Sénégal, du Bénin et du Gabon pour comprendre l’influence des facteurs anthropiques ou environnementaux sur la structuration génétique des populations de ce parasite à différentes échelles de son génome, et leurs conséquences sur l'épidémiologie de la toxoplasmose dans ces régions. En Afrique de l’Ouest, le peu de données disponibles sur cette parasitose laisse néanmoins entrevoir une prévalence élevée de l’infection toxoplasmique chez l’homme et des formes inhabituelles et plus sévères y ont été rapportées. Ces deux régions du monde partagent une longue histoire d’échanges commerciaux. De plus, d’importantes voies migratoires d’oiseaux relient la France et ces régions d’Afrique. L’ampleur de ces échanges et la diversité des flux observés entre ces deux régions pourraient ainsi favoriser le transfert de génotypes virulents d’une région à l’autre et l’apparition de génotypes recombinants. Les objectifs spécifiques de ce projet seront ainsi : (i) L’exploration de la diversité génétique des populations de toxoplasme en France et en Afrique de l’Ouest et Centrale au travers de zones qui pourraient constituer des « ponts » d’échanges génétiques entre ces aires géographiques ; (ii) l’évaluation de la virulence en modèle murin des souches isolées en lien avec la diversité génétique; (iii) la mise en évidence de flux de gènes et la reconstitution de l’histoire évolutive récente du toxoplasme entre ces régions (transferts de génotypes) ; (iv) l’analyse génomique (génome complet) pour l’étude des remaniements (recombinaisons) opérés au sein des génotypes décrits en rapport avec leur expression phénotypique (virulence chez la souris et pathogénicité chez l’homme).

Coordination du projet

Aurélien MERCIER (Neuroépidémiologie Tropicale)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Institut Pasteur, Cellule d'Intervention Biologique d'Urgence
CHU Dupuytren de Limoges, Centre National de Référence pour la toxoplasmose
Centre International de Recherche Médicale de Franceville (CIRMF)
CBGP Centre de Biologie pour la Gestion des Populations
IP-TPT INFECTIONS PARASITAIRES : TRANSMISSION, PHYSIOPATHOLOGIE ET THÉRAPEUTIQUES
Université d’Abomey-Calavi, Laboratoire d’Epidémiologie des Maladies Chroniques et Neurologiques de la Faculté des Sciences de la Santé
Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Laboratoire de Recherche Biologique Appliquée/CBGP
Faculté des Sciences et Technique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Laboratoire commun BIOPASS (IRD-ISRA-UCAD)
Neuroépidémiologie Tropicale
INSERM INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE
Université de Montpellier, UMR IRD 224-CNRS 5290 MIVEGEC

Aide de l'ANR 339 593 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

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