DS08 - Sociétés innovantes, intégrantes et adaptatives

Enjeux politiques, historiques et sociaux de la formation d’un patrimoine architectural en Chine. Les innovations et les effets du « Modèle de Tianjin » – TIANJIN

Résumé de soumission

Ce projet se propose d’analyser les politiques des patrimoines architectural et culturel en Chine à travers l’exemple des innovations attachées à l’ « expérience de Tianjin ». Par politiques, nous entendons les politiques officielles mais aussi la façon dont elles sont mises à l’épreuve à partir de 2004 par les initiatives prises par des habitants de Tianjin. Nous entendons également le fait que les initiatives observées à Tianjin ont constitué des précédents pour la protection du patrimoine dans d’autres villes chinoises. Le présent projet entend donc se saisir de la situation observée à Tianjin comme moyen d’étalonnage pour analyser les enjeux du patrimoine ailleurs en Chine.

Cependant, à travers la première étude historique et sociologique du « Modèle de Tianjin », une dynamique novatrice liée au départ à la question du patrimoine architectural, ce projet a surtout pour ambition d’analyser un processus non anticipé de formation d’un patrimoine culturel, un processus au cours duquel des objets, des idées, des savoirs, des expériences, des éléments du vivant ont été identifiés et appréciés au présent comme « faisant patrimoine ». En d’autres termes, nous avons pour visée d’analyser comme une enquête collective sans précédent menée par la société civile a conduit à l’assemblage d’un patrimoine culturel dissocié mais néanmoins en interaction avec le patrimoine culturel officiel. Au cours de ce processus, les connections établies entre des entités très disparates apparaissent aussi importantes que les entités rassemblées, une situation reconfigurant listes, catégories et autres dynamiques de formation d’un patrimoine.

Le processus analysé ici est affecté par les textes et catégories nationales et internationales et la façon dont elles sont traduites, transportées et utilisées par les différentes parties. Il s’inscrit aussi dans une expérience historique particulière. Les relations complexes établies au sein de la société chinoise envers son propre passé, et notamment envers ses fantômes, sont ainsi au cœur de ce programme de recherche. Le régime politique actuel, afin de souligner sa légitimité, trace en effet des frontières à la fois brouillées et contradictoires entre différents moments du passé ainsi qu’entre le présent et le passé immédiat. Le savoir historique concernant ce dernier est à fois fragile et étroitement contrôlé. Plusieurs types d’incertitudes affectent le passé et, en conséquence, le présent et le futur. Un débat public concernant « ce qui a été », « ce qui est », « ce qui devrait être » est difficile, trouvant toutefois une forme de légitimité autour des discussions concernant les patrimoines architectural, urbain, culturel.

Aussi spécifique soit-elle, le « Modèle de Tianjin » qui se trouve au cœur de ce programme se propose de produire de nouveaux savoirs et de frayer la voie à des formes d’action inédites dans les pays où un héritage bien circonscrit et stabilisé se trouve tout à coup menacé comme dans les pays où des menaces non anticipées font soudain surgir la nécessité de « faire héritage ».

Ce projet, coordonné par le Centre d’Etudes sur la Chine Moderne et Contemporaine (CNRS/EHESS), prend appui sur une équipe interdisciplinaire (historiens, sociologues, anthropologues, architectes), composée de chercheurs chinois et européens, avec une implantation solide auprès des autorités locales et nationales à Tianjin et en Chine, des experts chinois, et d’un groupe émanant de la société civile appelé les Volontaires de Tianjin.

Enfin, ce projet entend faire un usage novateur du Système d’Information Géographique (SIG) en collaborant avec la société Malte-Brun qui a déjà contribué à des projets innovants croisant données spatiales et relationnelles. Les données nécessaires à un traitement SIG seront ici combinées avec des matériaux historiographiques, sociologiques et anthropologiques afin d’élaborer de nouveaux outils de création de savoirs et de comparaisons dans le domaine du patrimoine culturel.

Coordination du projet

Isabelle Thireau (CNRS DR IDF SECTEUR PARIS B)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

BL SET BL SET
CCJ CNRS DR IDF SECTEUR PARIS B

Aide de l'ANR 210 392 euros
Début et durée du projet scientifique : octobre 2017 - 36 Mois

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