FRAL - Programme franco-allemand en Sciences humaines et sociales

La formation des attitudes collectives – ColAForm

Résumé de soumission

La formation des « attitudes » collectives – que ce soit des croyances collectives ou des préférences collectives – occupe une place centrale dans les sociétés humaines. C’est particulièrement le cas dans les sociétés démocratiques (où de nombreuses décisions collectives sont supposées être fondées sur les préférences des citoyens) et dans les sociétés où les connaissances sont massivement distribuées (où les opinions des experts sont sollicitées). On peut distinguer deux étapes dans la formation des attitudes collectives: la délibération collective et l’agrégation des attitudes des membres du groupe. L’étape délibérative, durant laquelle des opinions et des informations s’échangent entre les membres du groupe, a typiquement deux objectifs. Le premier est de faire en sorte que le groupe s’accorde sur les objets précis auxquels il doit s’intéresser, c’est-à-dire sur les propositions sur lesquelles des croyances doivent être formées, ou sur les options entre lesquelles des préférences doivent être déterminées. Le second objectif est de permettre à chaque individu de se faire son opinion, c’est-à-dire de former ses propres attitudes (croyances ou préférences) concernant les objets qui ont été isolés. Après que le groupe a identifié ces objets et que les individus ont formé leurs attitudes, le groupe passe généralement à l’étape agrégative au cours de laquelle les attitudes individuelles sont combinées en des attitudes collectives, par exemple en ayant recours à une procédure formelle de vote. La littérature a traditionnellement étudié l’une des deux étapes isolément, en ignorant l’autre étape voire, dans le pire des cas, en niant son importance. De fait, la théorie du choix social conventionnelle est presque exclusivement concernée par l’agrégation. Elle ignore l’étape délibérative et elle prend le problème (c’est-à-dire, les objets sur lesquelles les attitudes collectives doivent porter) et les attitudes des membres du groupe comme exogènes. A l’opposé, en science politique, la théorie de la démocratie délibérative suppose ou défend parfois l’idée (irréaliste) selon laquelle la délibération doit produire un tel accord parmi les membres du groupe que l’agrégation n’est plus nécessaire. Le projet « La formation des attitudes collectives » (ColAForm) cherche à réconcilier ces deux étapes – la délibération et l’agrégation. L’objectif est à la fois de comprendre comment la délibération peut être organisée de manière à faciliter l’agrégation et d’enrichir les modèles d’agrégation des croyances et des préférences de manière à les rapprocher des issues de la délibération. Il y a aujourd’hui une très forte concentration de spécialistes de deux domaines en France et en Allemagne. Le projet ColAForm constitue une opportunité unique de les réunir. Il s’organise autour de trois tâches, qui rassemblent les chercheurs des deux pays. Les deux premières tâches sont consacrées, respectivement, à la délibération et à l’agrégation tandis que la troisième a pour objectif de tirer les leçons des résultats obtenus dans l’exploration des deux précédentes, en combinant exploration philosophique et étude de cas (sur le GIEC).

Coordination du projet

Cozic Mikaël (Université Paris-Est Créteil)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

UPEC Université Paris-Est Créteil
Universität Bayreuth

Aide de l'ANR 227 331 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2017 - 36 Mois

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