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Théorie du séchage des milieux poreux capillaires à partir de simulations à haute performance (HPC) sur réseau de pores. – DRYCAP

Théorie du séchage des milieux poreux à partir de simulations sur réseau de pores

Amélioration de la théorie du séchage des milieux poreux à partir de simulations sur réseaux de pores. Prise en compte du non-équilibre local, distinction entre phase liquide percolante et non-percolante, couplage avec les transferts externes.

Amélioration des modèles continus décrivant le séchage des milieux poreux.

L’évaporation en milieu poreux est sujet très étudiée car c’est un phénomène clé en science du sol et dans les étapes de séchage intervenant dans de très nombreux procédés industriels. En dépit de son importance pratique et du grand nombres d’étude que ce sujet a suscité, la prédiction de l’évaporation et donc du séchage d’un milieu poreux reste un sujet ouvert. En réalité, il n’existe pas encore de modèle vraiment prédictif. Ce problème est généralement abordé dans le cadre de l’approche continue des milieux poreux. Dans ce contexte, l’objectif majeur du projet a été d’améliorer les modèles continus. Trois principales pistes d’amélioration ont été suivies. La première concerne la remise en question de l’hypothèse d’équilibre local, hypothèse qui consiste à supposer qu’à l’échelle d’un petit volume de milieu poreux, appelé volume élémentaire représentatif, la phase liquide et sa vapeur sont en équilibre. La deuxième piste concerne la modélisation de la phase liquide. Nous avons exploré la piste selon laquelle la phase liquide est séparée en phase liquide percolante et phase liquide non-percolante. La troisième concerne le couplage avec les transferts externes qui a été développé en utilisant le concept de résistance interfaciale macroscopique.

Pour améliorer les modèles continus, nous avons procédé par comparaison avec des simulations numériques du séchage directement à l’échelle des pores. Ces simulations ont été développées à l’aide d’un modèle dit réseau de pores dans lequel l’espace des pores est représenté par un réseau de sites (correspondant aux élargissements locaux de l’espace des pores) connectés par des liens (correspondants aux constrictions de l’espace des pores). Les champs obtenus dans ses simulations sont ensuite moyennés spatialement afin de produire des grandeurs macroscopiques que l’on peut comparer à celles prédites par les modèles continus. Un des avantages de cette approche est d’accéder à des grandeurs qu’il est généralement impossible d’obtenir expérimentalement (comme, par exemple, la distribution spatiale de la pression de vapeur à la surface du milieu poreux ou la concentration en soluté dans la phase liquide percolante et la phase liquide non percolante). Ce permet la caractérisation fine de paramètres macroscopiques comme par exemple les résistances interfaciale et externe qui jouent un rôle clé pour la prédiction du flux d’évaporation.

Les modéles continus du séchage ont été améliorés suivant trois aspects :
-en développant des modèles dits à non-équilibre local (NLE)..
-en construisant un modèle continu du séchage faisant la distinction explicite entre phase liquide percolante et phase liquide non-percolante. Nous avons montré que cette nouvelle approche est particulièrement bien adaptée aux situations ou le séchage s’accompagne du transport d’ions ou de particules présents dans la phase liquide.
-en développant le couplage avec les transferts externes en utilisant le concept de résistance interfaciale macroscopique.

Les modèles mis au point proposent des capacités de prédiction significativement améliorées, notamment lors du séchage avec transport d’ions, de soluté ou de particules en phase liquide. Cette situation se rencontre dans de nombreux problèmes (altération des matériaux de construction due à la cristallisation d’un sel, procédés de fabrication où le séchage conduit à un dépôt de particules ou de polymère sur la matrice solide, etc). Toutefois, ces modèles améliorés n’ont été validés que pour certaines conditions. Il convient donc de les étendre de façon à couvrir une plus large gamme de conditions de séchage.

Les travaux réalisés dans le cadre de ce projet ont conduit à huit articles (5 parus, 3 soumis) dans des journaux de référence, à 3 communications dans des conférences internationales et 1 communication dans une conférence nationale. Ils ont conduit à deux thèses de doctorats (1 en Allemagne, 1 en France).

Le séchage des milieux poreux est un processus d’une importance cruciale dans beaucoup de situations naturelles ou d’origine industrielle. Dans ce contexte, ce projet a l’ambition d’effectuer une percée majeure dans la modélisation du processus de séchage des milieux poreux capillaires. Il sera basé sur une combinaison de développements théoriques, de simulations sur réseau de pores dans le contexte du calcul intensif et de nouvelles expériences.

Des modèles continus à deux et trois équations seront développés en prenant en compte le fait que la pression partielle moyenne de vapeur n’est pas en équilibre local et en décomposant la phase liquide en partie liquide percolante et en partie non percolante. Les structures capillaires secondaires correspondant aux piégeages du liquide dans diverses singularités de l’espace des pores seront caractérisées expérimentalement et à partir de simulations numériques. Ces structures capillaires secondaires seront considérées comme une phase distincte et spécifique dans les modèles continus.

Les modéles de réseau de pores seront développés dans le cadre du calcul haute performance (HPC). Ceci est indispensable pour pouvoir déterminer les paramètres des modéles continus par simulations sur réseau de pores en satisfaisant aux nécessaires critères de séparation d’échelle.

Des expériences de séchage en présence d’un sel dissout seront effectuées dans le but d’obtenir des validations supplémentaires des modéles de réseau de pores et des modéles continus développés dans le projet. Le cas où une espèce dissoute est présente est très important pour beaucoup d’applications. Dans ce projet, la formation des points de cristallisation et leur distribution seront utilisées come éléments de validation essentiels pour les modèles et interpréter comme des signatures physiques du processus de séchage, en particulier vis à vis de l’impact des structures capillaires secondaires.

Coordination du projet

Marc PRAT (Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

OvGU,IVT/TVT Institut für Verfahrenstechnik
IMFT Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse

Aide de l'ANR 154 540 euros
Début et durée du projet scientifique : avril 2017 - 36 Mois

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