Physiopathologie de la niche neurogénique hypothalamique – HypNeurogen

A l’âge adulte, certaines zones du cerveau des mammifères, incluant l’Homme, conservent une capacité de renouvellement soutenue grâce au maintien de plusieurs populations de cellules souches neurales adultes qui assurent la production continue de nouveaux neurones. La connaissance approfondie de ce remarquable exemple de plasticité structurale au sein du cerveau mature doit ouvrir de larges perspectives thérapeutiques et constituera un atout pour le développement de transplantation efficace de cellules souches neurales dans le cerveau afin de pallier les déficiences engendrées par les maladies neurologiques.
Plusieurs études récentes réalisées chez les rongeurs ont montré que l’hypothalamus, une structure cérébrale qui joue un rôle clé dans les régulations neuroendocrines de l’organisme (métabolisme, prise alimentaire, reproduction, thermorégulation…) abrite des cellules souches neurales au sein de niches neurogéniques localisées dans différents sous-noyaux. Les données concernant l’existence d’une telle niche neurogénique dans l’hypothalamus chez l’Homme adulte sont rares.
Nous avons récemment montré chez l’ovin, un modèle mammifère à durée de vie longue, l’existence d’une niche neurogénique dans l’hypothalamus mature dans sont présentes des cellules souches neurales. En parallèle, nos données montrent une expression comparable des marqueurs de cellules souches dans l’hypothalamus humain adulte, suggérant une similitude dans l’organisation de cette niche neurogénique chez ces deux espèces.
A partir de nos travaux précédents et de nos données préliminaires, l’objectif de ce projet est de valider l’hypothèse de l’existence de niches neurogéniques dans l’hypothalamus humain adulte et grâce aux possibilités de manipuler efficacement la neurogenèse hypothalamique chez l’ovin, nous envisageons de développer in vivo des techniques d’imagerie non invasives qui, appliquées à l’homme permettront de comprendre le rôle des nouveaux neurones hypothalamiques dans la physiologique et les pathologies liées au troubles du comportement alimentaire.
NeurogenHyPoP propose de mettre au point des méthodes intégrées et innovantes en particulier, la spectrométrie de masse, la microscopie électronique et les derniers développements de la neuroimagerie afin d’identifier les facteurs capables de stimuler la neurogenèse hypothalamique, de reconstituer et comparer la cyto-architecture des niches neurogéniques chez l‘ovin et chez l’homme, d’analyser les capacités migratoires des nouveaux neurones formés dans l’hypothalamus, de détecter la neurogenèse in vivo par des études longitudinales et enfin d’appréhender la contribution de la neurogenèse hypothalamique dans les pathologies humaines liées à des dysfonctionnements neurologiques de la prise alimentaire. Cette approche nous permettra d’étudier le rôle de la production de nouveaux neurones hypothalamiques dans des contextes normaux ou pathologiques dans l’espèce humaine.