DS0105 -

Analyse de la durabilité et des réorganisations des systèmes socio-environnementaux du Néolithique côtier arabique à l'Holocène moyen (6.2-2.8 ka BCE) – NeoArabia

Résumé de soumission

Neoarabia est un projet interdisciplinaire, multiscalaire et diachronique sur le Néolithique et les paléoenvironnements arabique (6200-2800 BC). Il étudie la mobilité des environnements et des populations littorales et testera la résilience sociétale des échelles locale à régionale, à l’aide de scénarios socio-environnementaux. Dans cette région, des environnements marins très productifs, favorisés par de vastes upwellings côtiers se combinent à des ressources intérieures limitées. Cette situation favorise une intense exploitation des ressources marines et laguno-deltaïques par les néolithiques. Aucune analyse régionale de ce genre n’a été tentée à ce jour. Elle repose sur un transect latitudinal de ~1000 km, intégrant sites majeurs et fenêtres micro-régionales déjà très documentés par les missions archéologiques françaises du MAE de Ra’s al-Khaimah, au nord des Emirats Arabes Unis (25,5°N-55,6°E) au Dhofar, au sud du Sultanat d’Oman (16°N-53,45°E). Ce projet cherchera à saisir la compléxité et la variété des processus de réorganisation socio-environnementaux d’un subcontinent affecté par de vastes variations sud-nord de la mousson indo-arabique et par des variations eustatiques à l’Holocène moyen. Leurs effets sur le climat, l’hydrologie et la biologie à différentes échelles spatiales, demeurent encore partiellement connus et compris. Leurs effets sur la réorganisation des communautés littorales de l’Arabie doivent être documentés. Un objectif majeur sera de démontrer le rôle du climat comme un facteur de forçage permanent sur les environnements côtiers de l’Arabie dans la longue durée. La référence aux changements climatiques rapides, associés à des phases d’hyper-aridité, sera utilisée pour illustrer les stratégies d’adaptation et les trajectoires historiques des sociétés humaines ichtyophages face aux stress environnementaux et économiques. La réduction de la biodiversité sous l’impact de forçages climato-environnementaux ou anthropogéniques (comme envisagé au cours du 4eme mil. BC) sera documentée, et ses liens avec la réduction de la résilience sociétale modélisée à partir de scénarios, les formes d’adaptation pouvant être plurielles et perçues de l’échelle locale à l’échelle régionale. Nous proposons d’explorer simultanément les vulnérabilités et opportunités, autant que les transformations sociales, économiques et techniques en lien avec les changements environnementaux côtiers. Nous testerons ainsi si les occupations côtières pérennes néolithiques représentent une alternative sociétale viable au cours des périodes de changement climato-environnemental, grâce à la variété des ressources marines et littorales disponibles, et comme semble le démontrer la grande diffusion géographique de ce type d’habitat dans les zones tropicales, de la Somalie au Pakistan ou du Portugal au Sénégal. Cette hypothèse reste à démontrer, comme des études antérieures semblent favoriser ou discuter une mobilité saisonnière. Nous proposons de développer une approche intégrant les données des occupations néolithiques, celles des environnements proches (lagunes, mangroves, embouchures...) et plus lointains, porteurs d’informations régionales (deltas, mer...). Le Néolithique de l’Arabie orientale présente une opportunité pour mener ce type de recherche exploratoire sur la résilience. De nombreuses données archéologiques sont archivées sur des sites stratifiés (les amas coquilliers), les données paléo-économiques intra-sites sont bien préservées et exploitables, comme les archives environnementales sur les écosystèmes côtiers (sous les sebkhas actuelles), et une combinaison de données sur la dynamique ancienne des upwellings de la mer d’Arabie (dans les carottes marines) et les données climatiques continentales préservées dans les spéléothems et les lacs fossiles.

Coordination du projet

Jean-François BERGER (Environnement Ville Société)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IRAMAT-CRP2A Institut de Recherche sur les Archéomatériaux - IRAMAT
INRAP Institut national de recherches archéologiques préventives
UMR 6566 CReAAH
MNHN UMR 7209 Museum national d'Histoire naturelle
UMR 5600 - EVS Environnement Ville Société

Aide de l'ANR 839 328 euros
Début et durée du projet scientifique : novembre 2016 - 48 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter