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Gouvernance mondiale contestée, gouverneurs mondiaux transformés? Organisations internationales et Etats « faibles » – GLOBALCONTEST

Résumé de soumission

Le projet vise à explorer les contestations persistantes des interventions des organisations internationales (OIs) dans le cadre de la gouvernance mondiale par les Etats censément « faibles » et l’impact de telles contestations sur les OIs. Cette étude repose sur les approches théoriques, empiriques et méthodologiques considérablement innovatrices et ambitieuses.

Théoriquement le projet sera organisé autour de l’analyse des contestations de la gouvernance mondiale et de leurs effets à travers les théories du don et du contre-don qui naît au sein de l’anthropologie sociale et se développe dans l'économie politique internationale portant sur les questions telles que l'aide internationale. D’une part les études du don sont historiquement inhérentes à la tradition scientifique française dont témoignent explicitement un grand nombre de recherches fondamentales sur le sujet depuis Marcel Mauss. Néanmoins la dimension internationale (mondiale) du don reste incontestablement peu explorée. D’autre part les études des OIs et de leurs activités issues de la gouvernance mondiale ont tendance à s’orienter vers l’impact de celles-ci sur « le terrain » et sur acteurs « locaux ». Cependant une influence inverse exercée par les acteurs « locaux » et par « le terrain » sur les OIs reste en marge. Le présent projet s’intéresse à des possibles transformations des OIs au niveau micro (pratiques et discours individuels), niveau meso (pratiques et discours organisationnels sur le terrain), et niveau macro (pratiques et discours organisationnels au-delà du terrain).

Empiriquement l’étude des contestations de la gouvernance mondiale sera menée au regard des quatre Etats post-Soviétiques de l’Asie Centrale couramment considérés comme « fragiles » ou « faibles » qui représentent un terrain mal exploré – le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan and l’Ouzbékistan. Le choix de l’Asie Centrale est particulièrement justifié par son contexte mixte postcolonial et post-Soviétique ainsi que par l’attention de différents acteurs internationaux vis-à-vis des Etats de l’Asie Centrale dont certains sont pris comme exemple d’Etat « faible ». La mise en évidence de la diversité des contestations de la gouvernance mondiale en Asie Centrale permettra d’expliquer des dynamiques similaires ou leur absence dans d’autres contextes post-Soviétiques et postcoloniaux, et par conséquent contribuera à mesurer mieux les transformations des OIs issues de telles interactions. Cette étude se concentrera sur les diverses OIs présentes dans la région et agissant dans les domaines du développement, de la sécurité, de la migration, des droits de l’homme et de l’égalité des sexes.

Méthodologiquement le projet est inspiré par le « tournant pratique » assez récent en relations internationales. Explorer les interactions entre OIs et Etats « faibles » en tant que cas du don et du contre-don sur le plan international comprenant les pratiques d’acceptation, de refus et de réciprocité semble prometteur pour prendre la mesure de l’impact de telles interactions sur la gouvernance et sur les « gouverneurs » eux-mêmes. L’étude de ces pratiques dans le contexte de l’Asie Centrale post-Soviétique et à travers une multiplicité d’OIs dont les rôles de « gouverneurs » sont extrêmement peu explorés a le potentiel de se révéler féconde. En se fondant sur la combinaison des trois stratégies – investiguer des sites, étudier des controverses et suivre les concepts, le projet intègrera les résultats de « field-guided practice tracing » et « theory-guided process tracing ». L’analyse des contestations de la gouvernance mondiale implique des études des controverses relatives à certains concepts comme pratiques transformatives contextualisées par les différents sites et acteurs « locaux ».

Coordination du projet

Oleg Korneev (Centre d'Etudes et de Recherches sur l'Action Locale)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CERAL Centre d'Etudes et de Recherches sur l'Action Locale

Aide de l'ANR 360 956 euros
Début et durée du projet scientifique : - 42 Mois

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