ORA-Chine - ORA-Chine Économie verte et Comprendre les dynamiques de la population

Migration and the Reshaping of Consumption Patterns – MARCO_P

Migration and the Reshaping of Consumption Patterns

Suite aux réformes engagées en Chine à la fin des années 1970, des millions de personnes attirées par de meilleures conditions économiques quittent les zones rurales pour travailler temporairement dans les zones urbaines. En parallèle, les migrations internationales en Europe ont également augmenté au cours des vingt dernières années, du fait de l’intégration économique avec les pays en développement.

L'objectif du projet est d'étudier comment la migration remodèle les habitudes de consommation des migrants et des personnes indirectement touchées par la migration

S’il existe un grand nombre d'études analysant les conséquences de la migration sur le marché du travail, la façon dont la consommation, les comportements de consommation et les inégalités de consommation sont affectés par la migration reste un domaine très peu exploré. L'ambition du projet est de combler cette lacune en répondant aux trois questions de recherche suivantes :<br />a) Quel est l'impact de la Grande Migration sur les modes de consommation ?<br />b) Quelles sont les relations entre les institutions, les changements de population et les habitudes de consommation ?<br />c) La migration conduit-elle à un transfert des normes de consommation ?

La recherche montre que la consommation est une mesure idéale pour capter le revenu permanent et donc pour prédire le bien-être économique à long terme. Dans la première question de recherche, nous nous concentrerons sur l'étude de la façon dont la migration affecte la consommation des migrants avant, pendant et après la migration, ainsi que la consommation des personnes qui sont indirectement touchées par la migration (la famille restée à la campagne d’une part, les citadins d’autre part).
Avec le vieillissement de la population en Chine et la diminution concomitante de la population en âge de travailler, de nombreuses personnes devront adapter leur comportement en matière de consommation présente et d’épargne pour une consommation future. Le logement est l’un des avoirs principaux qui peut être affecté par ce type d’arbitrage. Notre deuxième question de recherche examinera le lien entre la migration d’une part et la demande de logements et les prix des logements d’autre part, ainsi que la manière dont le logement affecte la consommation des autres biens.
L’objectif de la troisième question de recherche est de comprendre si et comment la migration conduit à un transfert de normes de consommation de la destination à la région d’origine. Les travailleurs migrants vivant dans les zones urbaines sont de plus en plus exposés au style de vie urbain, absorbant par là-même le comportement de consommation des citadins. De même, de nombreux jeunes migrants chinois découvrent les valeurs et normes européennes au cours de leur séjour en Europe et cette exposition est susceptible de favoriser un transfert des modes de comportements de consommation en Chine, notamment par le biais des nouvelles technologies, des médias et des réseaux sociaux.

L’effet de la migration sur les familles de migrants qui, en Chine, vivent en grande partie encore en zone rurale peut ne pas être toujours positif. Dans le cas de familles recevant des transferts de fonds des migrants, nous mettons en évidence un effet négatif sur l’investissement en capital humain, car ces ménages allouent une part plus faible de leur budget à l'éducation que les ménages non-bénéficiaires de transfert.
Cet effet négatif provient à la fois d’une moindre propension à envoyer ses enfants à l’école (au-delà des 9 années obligatoires) et de dépenses moins élevées en éducation (tutorat, frais de scolarité, etc.) lorsque les enfants sont à l’école. Cet investissement moindre en capital humain des familles de migrants pourrait être lié à la perception de rendements faibles de l’éducation rurale sur le marché du travail urbain.

Le but ultime de notre recherche est d'éclairer les politiques sur la façon dont la migration peut influencer le comportement de consommation et les inégalités de consommation, de sorte à limiter les disparités et l'instabilité sociale et à encourager la consommation - dans la mesure où celle-ci favorise la croissance et augmente le bien-être.

En date du 1er juin 2016:
Sylvie Démurger & Xiaoqian Wang, “Remittances and expenditure patterns of the left behinds in China”, China Economic Review, 2016, 37: 177-190.
Sylvie Démurger, “Migration and families left behind”, IZA World of Labor, Avril 2015.
+ 3 documents de travail.

La migration interne en Chine a augmenté rapidement au cours des trente dernières années. Suite aux réformes engagées à la fin des années 1970, des millions de personnes attirées par de meilleures conditions économiques quittent les zones rurales pour travailler temporairement dans les zones urbaines. Cette Grande Migration joue également un rôle crucial dans le contexte international : une part importante de la demande mondiale au cours des dernières décennies a en effet été soutenue par le déplacement de la main-d’œuvre chinoise du secteur agricole vers les secteurs manufacturier et tertiaire exportateurs des zones urbaines. En parallèle, les migrations internationales en Europe ont également augmenté au cours des vingt dernières années, du fait de l’intégration économique avec les pays en développement. En particulier, la diaspora chinoise s’est substantiellement étendue par l’arrivée de nombreux jeunes migrants chinois venus poursuivre leurs études dans des pays comme la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.
Dans ce contexte, ce projet vise à étudier comment la migration remodèle les habitudes de consommation des migrants et des personnes indirectement touchées par la migration, en accordant une attention particulière aux implications en termes d'inégalité de consommation.
Le champ d’investigation portera à la fois sur la Grande Migration en Chine et la diaspora chinoise dans l'UE.
S’il existe un grand nombre d'études analysant les conséquences de la migration sur le marché du travail, la façon dont la consommation,
les comportements de consommation et les inégalités de consommation sont affectés par la migration reste un domaine très peu exploré.
Nous visons à combler cette lacune en répondant aux 3 questions suivantes :
a) Quel est l'impact de la Grande Migration sur les modes de consommation?
b) Quelles sont les relations entre les institutions, les changements de population et les habitudes de consommation?
c) La migration conduit-elle à un transfert des normes de consommation?
La recherche montre que la consommation est une mesure idéale pour capter le revenu permanent et donc pour prédire le bien-être économique à long terme. Dans la première question de recherche, nous nous concentrerons sur l'étude de la façon dont la migration affecte la consommation des migrants avant, pendant et après la migration, ainsi que la consommation des personnes qui sont indirectement touchées par la migration (la famille restée à la campagne d’une part, les citadins d’autre part).
Avec le vieillissement de la population en Chine et la diminution concomitante de la population en âge de travailler, de nombreuses personnes devront adapter leur comportement en matière de consommation présente et d’épargne pour une consommation future. Le logement est l’un des avoirs principaux qui peut être affecté par ce type d’arbitrage. Notre deuxième question de recherche examinera le lien entre la migration d’une part et la demande de logements et les prix des logements d’autre part, ainsi que la manière dont le logement affecte la consommation des autres biens. L’objectif de la troisième question de recherche est de comprendre si et comment la migration conduit à un transfert de normes de consommation de la destination à la région d’origine. Les travailleurs migrants vivant dans les zones urbaines sont de plus en plus exposés au style de vie urbain, absorbant par là-même le comportement de consommation des citadins. De même, de nombreux jeunes migrants chinois découvrent les valeurs et normes européennes au cours de leur séjour en Europe et cette exposition est susceptible de favoriser un transfert des modes de comportements de consommation en Chine, notamment par le biais des nouvelles technologies, des médias et des réseaux sociaux. Le but ultime de notre recherche est d'éclairer les politiques sur la façon dont la migration peut influencer le comportement de consommation et les inégalités de consommation, de sorte à limiter les disparités

Coordination du projet

Sylvie DÉMURGER (Groupe d'Analyse et de Théorie Economique Lyon-Saint-Etienne)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

GATE Lyon-St Etienne (UMR 5824) Groupe d'Analyse et de Théorie Economique Lyon-Saint-Etienne
IZA (Bonn) IZA - Institute for the Study of Labor
BNU-SEBA (Beijing) Beijing Normal University, School of Economics and Business Administration
CASS-IPLE (Beijing) Chinese Academy of Social Science, Institute of Population and Labor Economics
Economics, Univ Nottingham University of Nottingham, School of Economics
Economics, Univ Southampton University of Southampton, Economics Division

Aide de l'ANR 173 316 euros
Début et durée du projet scientifique : janvier 2015 - 36 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter