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Logiques trivalentes et signification dans les langues naturelles – TriLogMean

Les méthodes utilisées sont celles de l'analyse linguistique, de la logique formelle, et de la linguistique expérimentale.

Quelques résultats marquants peuvent être mentionnés:
- la théorie de l’interprétation des interrogatives enchâssées sous des verbes d’attitudes (Spector & Egré 2015), en particulier de leurs interactions avec les présuppositions déclenchées par les verbes enchâsseurs.
- la théorie unifiée de la projection du vague et des présuppositions proposée par Spector (2015)
- La théorie de l’interaction entre présuppositions et implicatures scalaires (Spector & Sudo 2017)
- le lien entre théorie probabiliste du jugement et sémantique trivalente établi par Egré (2016)
- Le développement d’une théorie de de la prédication plurielle qui rende compte à la fois de sa dépendance contextuelle et de son indétermination sémantique (Kriz & Spector, soumis)
- Extension de la théorie des espaces conceptuels aux adjectifs dimensionnels par Verheyen et Egré (soumis).
- Caractérisation des relations de conséquence mixtes et leurs intersections par Chemla, Egré et Spector (2017). Simplification et extension des résultats obtenus au problème de Suszko (Chemla & Egré, en cours).

Les travaux à venir incluront, notamment:
a) une extension des résultats portant sur la caractérisation des relations de conséquence logiques admissibles dans les logiques multivalentes
b) le développement d'une approche probabiliste et fondée sur la théorie de la décision des phénomènes d'indétermination sémantique, avec une comparaison avec les approches trivalentes, et une dimension expérimentale

12 articles publiés ou acceptés dans des revues internationales de premier plan avec comité de lecture

4 articles soumis à des revues internationales de premier plan avec comité de lecture

5 chapitres ou actes de colloques

Résumé de soumission

Une hypothèse centrale de la sémantique formelle classique est que toute phrase déclarative est en principe soit vraie soit fausse. Mais lorsque l’on étudie des langues naturelles, il y a de bonnes raisons de rejeter cette hypothèse et d’adopter les outils des logiques trivalentes, dans lesquelles une phrase peut recevoir une valeur de vérité non-standard (“ni vrai ni faux”). Ainsi, les phrases qui contiennent des expressions vagues (Marie est grande) sont vues comme ni vraies ni fausses dans les cas tangents (par exemple si Marie est tout juste un peu plus grande que la moyenne. Et les phrases dites présuppositionnelles (par exemple ‘Pierre a arrêté de fumer’, qui présuppose que Pierre a été fumeur) seraient aussi ni vraies ni fausses quand leurs présuppositions ne sont pas satisfaites. Si les approches bivalentes ont été appliquées à un grand nombre de phénomènes (présuppositions, vagues, conditionnels, cf. l'introduction par Cobreros, Egré, Ripley et van Rooij à un numéro spécial sous presse du Journal of Non-Classical Applied Logics), il n'existe pour l'instant pas de modèle unifié de l'ensemble de ces phénomènes.

Nous visons à développer une théorie unifiée, fondée sur une sémantique trivalente, qui puisse rendre de ces phénomènes ensemble, notamment dans les cas où ils interagissent (comme dans le cas de phases contenant à la fois des expressions vagues et présuppositionnelles). En outre, nous tâcherons d'étendre l'usage des logiques trivalentes à des domaines empiriques dans lesquels elles n'ont pas été beaucoup utilisées, comme la sémantique des expressions plurielles et des phrases interrogatives.

Notre but sera de construire un tel modèle en explorant de façon systématique les prédictions de plusieurs types de systèmes trivalents. Ce projet a donc à la fois une dimension formelle, qui déterminera les prédictions de différents systèmes formels, et une dimension empirique, qui concerne les phénomènes spécifiques qui peuvent motiver l’usage de sémantiques trivalentes. Cette dimension empirique impliquera l'usage de méthodes expérimentales (questionnaires en ligne). Les phénomènes auxquels nous allons nous intéresser incluent les présuppositions, le vague, l’interprétation des expressions plurielles et celles des phrases interrogatives et conditionnelles.

Si ce projet est mené à bien, il aboutira à un cadre unifié pour un grand nombre de phénomènes linguistiques qui expriment certains aspects fondamentaux de la capacité linguistique humaine. Il rapprochera au moins trois domaines de recherche distincts: la logique, la sémantique formelle et la pragmatique.

Coordination du projet

Benjamin SPECTOR (Institut Jean-Nicod)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IJN Institut Jean-Nicod

Aide de l'ANR 211 951 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2014 - 36 Mois

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