INOV - Sociétés innovantes

´Eternite´s nume´riques. Les identite´s nume´riques post mortem et les usages me´moriaux innovants du web au prisme du genre. – ENEID

Résumé de soumission

La persistance des données numériques, après le décès des usagers, soulève aujourd’hui un certain nombre de questions. Que deviennent les données identitaires des usagers après leur décès ? S’en préoccupent-ils de leur vivant ? Comment sont-elles gérées par les proches ? Comment les acteurs du web, tels que Google ou Facebook, y font-ils face ? Compte tenu de la dimension genrée des pratiques numériques et des pratiques liées à la mort, nous souhaitons interroger la manière dont le genre structure ces phénomènes. Comment le genre du défunt et de ceux qui lui rendent hommage intervient dans les usages mémoriaux et dans la construction des identités post mortem ? La multiplication des applications numériques dédiées à la mémoire ainsi que l’usage massif des réseaux socionumériques (Rsn) – corrélés au vieillissement de la population utilisatrice du web –, laissent à penser que ces questions prendront une importance croissante ces prochaines années.

Si les problématiques sociétales soulevées par la persistance des profils des usagers décédés, de même que les mutations des pratiques de deuil sur internet et les usages mémoriaux du web, retiennent l’attention de la recherche internationale depuis quelques années – la question du genre étant néanmoins peu explorée – peu de travaux portent aujourd’hui sur ce sujet, en France. Plus encore, si les travaux croisent la question des pratiques numériques et de la mort ou abordent la dimension genrée du deuil, aucun n’articule les problématiques des pratiques numériques, de la mort et du genre.

L’étude de la mort éclaire les structures sociales et embrasse les questions d’identité tout comme l’histoire des corps et des représentations de soi. Cette recherche propose donc d’analyser les usages mémoriaux du web et la construction des identités numériques post mortem au prisme du genre et d’en dégager les enjeux sociaux, économiques, juridiques et symboliques. Ces questions soulevant des problématiques interdisciplinaires, nous prenons là appui sur les sciences de l’information et de la communication, la sémiotique, les études du genre, la sociologie, la philosophie et l’informatique. Une attention particulière est accordée au développement de méthodes innovantes de visualisation.

La mise en œuvre du projet est répartie en six tâches. Nous proposons de conduire une enquête quantitative et qualitative sur les usages mémoriaux du web en France (Tâche T1), une analyse de la circulation médiatique des hommages aux célébrités (T2), et une analyse sémiotique des sites web et pages dédiés aux usages mémoriaux ainsi que des identités post mortem qui s’y construisent (T3). Ces trois tâches, conduites conjointement les deux premières années, seront capitalisées la troisième année en une tâche de synthèse pluridisciplinaire des apports du projet aux questions de la recomposition des identités de genre et des identités numériques dans le cadre des usages mémoriaux du web, en comparaison avec d’autres zones géographiques (Chine, États-Unis) (T4). Tout au long du projet (3 ans), la valorisation (T5) et la coordination (T6) font l’objet de tâches indépendantes.

Le consortium rassemble 2 partenaires. Le Partenaire 1 est le CIM de l’Université Paris 3, spécialiste de l’analyse des médias et des pratiques numériques (Équipe Médias, Culture et Pratiques Numériques, MCPN), auquel s’associent des membres du LabSic (Paris 13). Ces deux laboratoires ont des liens de collaboration renforcés par l’inscription commune dans le Labex ICCA. Le Partenaire 2 est COSTECH, laboratoire interdisciplinaire de l’Université de Technologie de Compiègne, spécialiste de la place de la technique dans la société. Le consortium a pour thème de recherche commun les enjeux sociaux, politiques, économiques, symboliques et philosophiques des technologies de l’information et de la communication, et une expérience de recherche commune (projet ARPEGE).

Coordination du projet

Fanny GEORGES (Laboratoire Communication, Information, Médias)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

UTC Université de Technologie de Compiègne
Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 Laboratoire Communication, Information, Médias

Aide de l'ANR 315 968 euros
Début et durée du projet scientifique : janvier 2014 - 42 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter