SOCENV - FACING SOCIETAL, CLIMATE AND ENVIRONMENTAL CHANGES

L'EFFort environnemental comme Inégalité : Justice et Iniquité au nom de l'Environnement. Pour une analyse comparative des politiques de la biodiversité et de l'eau en France métropolitaine et outre-mer – EFFIJIE

Résumé de soumission

La problématique des changements environnementaux globaux confronte plus que jamais les politiques publiques à une double exigence d’efficacité environnementale et de justice sociale. Elle ravive les débats sur la compatibilité entre lutte pour la préservation des ressources naturelles et lutte contre les inégalités sociales, comme celui sur l’équité des compensations monétaires. Or, ils ne peuvent être tranchés globalement compte tenu de la diversité des enjeux écologiques existants et des critères d’inégalités à considérer. Aussi EFFIJIE interroge-t-il la mise à l’épreuve de la cohésion sociale sur des territoires définis par deux politiques précises : la protection de la biodiversité avec la création de nouveaux parcs nationaux (celui des calanques à Marseille et celui de La Réunion) et celle de la qualité de l’eau via la mise en place de mesures agro-environnementales (MAET) et de captages d’eau potable « Grenelle » (à La Réunion, en Deux-Sèvres, Pyrénées-Atlantiques et Yonne). Le projet a ainsi pour ambition d’identifier une forme d’inégalité environnementale qui n’est pas conceptualisée à ce jour : l’effort environnemental. Générée par les politiques publiques, elle repose sur une contribution à la protection de l’environnement, différente selon les catégories sociales. Cet effort serait davantage porté par les plus démunies d’entre elles. La validité et la portée de cette hypothèse seront testées en déployant une double analyse comparative : selon que l’instrument public accorde une indemnité (MAET et captages Grenelle) ou non (parcs nationaux), et selon les territoires (métropole/La Réunion).
L’originalité tant conceptuelle que méthodologique du projet EFFIJIE tient à l’association de trois approches des inégalités environnementales, pour l’heure menées séparément : l’approche statistique (objectivation quantitative de la répartition de l’effort environnemental), l’approche éthique (objectivation par la subjectivité des acteurs) et l’approche socio-historique (explicative). Elle a pour corollaire d’exiger les compétences de plusieurs disciplines - la sociologie, l’économie, la géographie ainsi que la statistique, l’anthropologie, l’urbanisme, ou encore l’histoire et le droit – et de structurer le projet en tâches distinctes :
- Tâche 1 : Caractériser la répartition de l’effort environnemental requis par les parcs nationaux, les MAET et les captages Grenelle, à l’échelle nationale en distinguant la métropole et les DOM grâce à l’exploitation de bases de données existantes.
- Tâche 2 : Caractériser la dimension subjective des inégalités générées : cette répartition de l’effort environnemental est-elle jugée juste ou injuste, selon quels principes de justice ? Cette approche qualitative nécessite l’analyse des textes cadrant l’action publique et des enquêtes sur les terrains, auprès des acteurs institutionnels et des publics visés.
- Tâche 3 : Comprendre par quels processus, et avec quelles interactions à l’échelle des territoires, l’action publique environnementale renforce ou diminue les inégalités. Cette tâche met en œuvre une étroite interdisciplinarité tant les processus en jeu sont complexes (définition des zonages, accès aux scènes de décision, interactions entre politiques environnementales et politiques d’aménagement, politiques sectorielles).
In fine, EFFIJIE contribue à la structuration interdisciplinaire des recherches portant sur les inégalités environnementales (encore peu développées en France), en proposant de mettre à l’épreuve un cadre d’analyse innovant de l’effort environnemental se référant à l’Environmental Justice et à la Political Ecology, aux théories économiques de la justice et à celles de la justice sociale. L’élaboration de ce cadre bénéficiera des débats organisés entre le collectif EFFIJIE, le comité de suivi et des équipes, y compris étrangères, travaillant sur les inégalités et la justice environnementales (Tâche 4).

Coordination du projet

Jacqueline CANDAU (UR Aménités et dynamiques des espaces ruraux - Irstea) – jacqueline.candau@irstea.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

TELEMME - DR12 CNRS Temps, Espaces, Langages, Europe Méridionale, Méditerranée
CURAPS-DIMPS Centre Universitaire de Recherche en Activités Physiques et Sportives - Determinants Intercultrels de la Motricité et de la Performance
LPED / U-Aix-Marseille Laboratoire Population Environnement Développement
GREThA - U-Bdx4 Groupe de Recherche en Economie Théorique et Appliquée
CERTOP - CNRS DR14 CNRS Centre d’Etudes et de Recherches Travail, Organisation et Pouvoir
Irstea - ADBX UR Aménités et dynamiques des espaces ruraux - Irstea

Aide de l'ANR 619 673 euros
Début et durée du projet scientifique : février 2014 - 48 Mois

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