PRTS - Programme de Recherche Translationnelle en Santé

Mise en évidence de différences du microbiote fécal selon l’âge diagnostique dans la maladie de Crohn et leur relation avec des profils génétiques et sérologiques différents. – COMeBACk

Résumé de soumission

Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) comprennent la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH). Ce sont des maladies chroniques évoluant par poussées et dues à des troubles du système immunitaire intestinal. Leur fréquence est en augmentation partout dans le monde et la probabilité pour un individu de développer une MICI au cours de sa vie est estimée à 1%. Nous estimons à 2,2 millions le nombre de personnes atteintes de MICI en Europe. Bien que ces pathologies surviennent à tout âge, la MC débute le plus souvent chez l’adulte jeune (25 ans). Toutefois, les personnes âgées sont de plus en plus touchées par ces pathologies. Bien que l'étiologie exacte de la MC reste inconnue, il est maintenant admis que c'est une maladie multifactorielle résultant de l'interaction complexe entre des facteurs environnementaux, une prédisposition génétique, et des anomalies du microbiote intestinal conduisant à une réponse immunitaire anormale. Le microbiote intestinal semble être le facteur clé de l’inflammation digestive au long cours mais aussi du déclenchement de la MC. Un déséquilibre de la composition bactérienne (dysbiose) serait l'une des principales causes de l'inflammation digestive, certaines bactéries jouant un rôle spécifique (Adhérent Invasif E. coli). Les études génétiques sur d’importantes cohortes de patients (GWAS) atteints de MC ont permis par l’identification de plus de 100 gènes d’approcher les mécanismes physiopathogéniques impliquées dans l'immunité innée, l’immunité d'adaptation, ou l'autophagie. Le rôle des principaux gènes identifiés, la présence de certains marqueurs sérologiques dirigés contre des parties de membrane bactérienne ou fungique et la présence d’une dysbiose intestinale chez les patients atteints de MC soulignent le rôle majeur des bactéries digestives dans l'étiologie de la maladie.
En 1988, nous avons mis en place dans le nord de la France (6 millions d’habitants) la première étude prospective française sur l’épidémiologie des MICI, devenue la plus importante dans le monde. De 1988 à 2012 le taux d'incidence de la MC a augmenté, passant de 5,2 à 6,8 pour 105 habitants. L'augmentation la plus importante touche la tranche d’âge 10-19 ans. Concernant la présentation clinique de la MC et son évolution selon l’âge diagnostique, nous avons comparé l'histoire naturelle de la MC entre les patients ayant débuté leur MC aux 2 extrêmes d’âge. Ces données étaient jusque-là inconnues en population générale et les essais thérapeutiques excluent les patients de ces 2 tranches d’âge. Nous avons montré, qu’au diagnostic et au maximum de suivi, que la MC des patients à début pédiatrique (<17 ans au diagnostic; n =530) était cliniquement totalement différente de la MC apparaissant chez les personnes âgées (>60 ans au diagnostic; n =374). Ainsi, l’aggravation de la maladie survenait chez 40% des formes précoces alors que la MC ne se modifiait que chez 12% des patients « séniors ». La MC, cliniquement, s’exprime donc de façon totalement différente aux 2 extrêmes de la vie. La principale question est: "Est-ce la même maladie»?
La cause de la MC pourrait être différente selon l'âge d’apparition des symptômes, facteur jamais pris en compte dans l’approche thérapeutique.
Le microbiote est également totalement différents aux 2 extrêmes de la vie et très peu exploré. La comparaison du microbiote entre des patients débutant leur MC aux 2 extrêmes de la vie et son association à des profils génétiques différents pourrait nous aider à mieux connaître la physiopathologie de la MC selon l'âge d’apparition et proposer des thérapeutiques plus adaptées en fonction de l’âge.
L'objectif principal de notre étude est de comparer la composition du microbiote intestinal entre les patients débutant leur MC aux 2 extrêmes de la vie.

Coordination du projet

Corinne Gower (CHRU DE LILLE-Service d'Epidémiologie et de Santé Publique)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

M2iSH Unité "Microbes, Intestin, Inflammation et Susceptibilité de l'Hôte" - Université d'Auvergne
CHRU-Lille CHRU DE LILLE-Service d'Epidémiologie et de Santé Publique
UL2 Equipe d'Accueil "Santé Publique: Epidémiologie et qualité des soins"
INSERM Avenir Equipe AVENIR, Laboratoire INSERM U1057 / UMR CNRS 7203, Universite Pierre et Marie Curie

Aide de l'ANR 237 734 euros
Début et durée du projet scientifique : janvier 2014 - 48 Mois

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