SAMENTA - Santé Mentale et Addictions

Addictions comportementales survenant au cours d'un traitement dopaminergique prescrit dans le cadre de maladie de Parkinson : étude des profils psychopathologiques, neurologiques et pharmacocinétiques. – PARKADD

Résumé de soumission

Classiquement considérée comme une maladie motrice, la maladie de Parkinson (MP) touche aussi les sphères cognitives et comportementales, par l’atteinte des voies dopaminergiques méso-cortico-limbiques. L’activation anormale de ce système dit « de récompense » est considérée comme étant le substrat neurobiologique des addictions, expliquant les liens étroits entre MP et addictions, en particulier entre traitements dopaminergiques et addictions comportementales (AC), telles que le jeu pathologique, l’hypersexualité, les achats compulsifs, ou encore l’hyperphagie boulimique. Les AC ont tout d’abord été décrites comme des effets indésirables des médicaments de la MP. Une autre hypothèse pharmacologique est celle d’un usage compulsif des médicaments dopaminergiques, dans le cadre d’un Syndrome de Dysrégulation Dopaminergique (SDD). Si la littérature sur le sujet est riche, aucune étude n’a jamais cherché à différencier, au sein d’une même population de malades de Parkinson développant une AC, ceux pour lesquels il s’agissait d’un SDD de ceux pour lesquels on pouvait évoquer un effet indésirable du traitement dopaminergique, ni n’a jamais tenté de clarifier l’éventuelle relation entre la posologie et la pharmacodynamie du traitement, et le développement d’une AC.
Nous proposons alors d’apporter une réponse à ces lacunes scientifiques en explorant les facteurs prédictifs, psychopathologiques, neurologiques et pharmacocinétiques, du développement d’une AC chez des malades de Parkinson, selon qu’ils présentent ou non un SDD. Trois profils de patients sont ainsi caractérisés : « AC- », « AC+/SDD- » et « AC+/SDD+ ».
Sur le plan psychopathologique, nous faisons l’hypothèse que les groupes « AC+/SDD- » et « AC+/SDD+» se différencient sur la présence d’un mésusage du traitement anti-parkinsonien, les antécédents personnels et familiaux addictologiques et de punding, le niveau d’impulsivité (notamment de recherche de sensations), et les antécédents de trouble déficit de l’attention / hyperactivité (TDA/H). Une évaluation psychopathologique la plus exhaustive possible permettra d’y répondre.
Sur le plan neurologique, nous supposons que certaines formes de la MP sont plus susceptibles d’induire des cas d’AC. Grâce à l’interrogatoire des patients et aux évaluations cliniques spécifiques, nous espérons pouvoir montrer une différence entre les profils neurologiques des trois groupes, notamment sur le score UPDRS III en ON avec sous score axial.
Pour ces deux niveaux cliniques, l’inclusion de 250 malades de Parkinson sera nécessaire (150 « AC- », 75 « AC+/SDD- » et 25 « AC+/SDD+ »).
Enfin, sur le plan pharmacologique, nous supposons que les AC secondaires au traitement anti-parkinsonien sont liées à un surdosage du principe actif, soit en raison d’un mésusage du traitement, soit en raison d’une variabilité pharmacocinétique individuelle. Il s’agira de définir si les paramètres pharmacocinétiques (volume de distribution, clairance, constante de vitesse d’absorption, demi-vie d’élimination) et d’exposition (aire sous la courbe entre 2 prises, concentration résiduelle) du pramipexole diffèrent significativement entre les 3 profils de patients, afin d’établir une éventuelle relation les concentrations plasmatiques du pramipexole et les effets pharmacodynamiques. La partie pharmacocinétique sera restreinte à l’étude d’une seule molécule, le pramipexole, pour éviter des biais trop importants. Pour cette partie, 70 patients traités par SifrolÓ seront inclus.
Trois équipes de recherche du CHU de Nantes (Institut Fédératif des Addictions Comportementales / CIC 04 neurologie / laboratoire de toxicologie), seront impliquées. La quatrième est une équipe de statistique labellisée « équipe d’accueil » au sein de l’Université de Nantes (EA4275), qui travaille très fréquemment avec celles sus-citée.
Les perspectives de cette étude sont de limiter le développement d’une AC chez des malades de Parkinson traités, en repérant précocement les sujets les plus à risque.

Coordination du projet

Marie GRALL-BRONNEC (Institut fédératif des addictions comportementales) – marie.bronnec@chu-nantes.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

EA 4275
Institut fédératif des addictions comportementales
CIC 04 neurologie
laboratoire de pharmacologie - toxicologie

Aide de l'ANR 179 200 euros
Début et durée du projet scientifique : mai 2012 - 48 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter